« La gestion collective de l'eau l'emporte sur les intérêts privés ! » se félicite France Nature Environnement Auvergne-Rhône-Alpes (FNE Aura) dans un communiqué. Par un jugement du 4 mai 2023, le tribunal judiciaire de Privas (Ardèche) a condamné les 17 auteurs d'un chantier illicite dans le lit de la rivière de la Beaume, à Joyeuse (Ardèche), une rivière labellisée « rivières sauvages ».
Les contrevenants, parmi lesquels figurent deux élus locaux, ont écopé de 1 000 euros d'amende chacun et ont été condamnés à verser 11 400 euros de réparation aux trois associations parties civiles (FNE Aura, Fédération de pêche de l'Ardèche, AAPMA Beaume-Drobie), à prendre en charge la remise en état du site et à verser 22 400 euros à l'État au titre du préjudice écologique, rapporte l'association de protection de la nature.
Le chantier en question avait consisté, en 2018, à reconstruire sans autorisation un petit barrage, dit « seuil de La Tourasse », détruit deux ans plus tôt par le syndicat de rivière en vue de rétablir la continuité écologique du cours d'eau.
« Dans un contexte de sécheresse inédite, résultant à la fois d'un manque de précipitations et d'une gestion inadaptée de l'eau disponible, il y a urgence à rendre à nos cours d'eau leur liberté de circulation pour des rivières propres et vivantes », explique FNE Aura. L'association met en cause les entraves que constituent ces seuils pour la circulation des espèces aquatiques, en particulier celle de l'Apron, un poisson endémique du bassin du Rhône en danger critique d'extinction. Elle pointe aussi les effets de telles retenues sur le réchauffement des eaux, avec des conséquences sur la faune, mais aussi des risques sanitaires pour l'homme à travers la prolifération de cyanobactéries.