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Réduire l'impact environnemental global
Les travaux d'extension (3.000m2) du siège de l'agence situé sur le plateau du Grésillé dans le quartier du Lac de Maine à Angers, ont débuté fin janvier 2008 pour une durée prévue de 12 mois. Au total ce seront 5,1 millions d'euros qui seront investis dans ce nouveau bâtiment construit dans la démarche HQE et qui vise à obtenir le label THPE dont on rappellera qu'il défini une consommation conventionnelle d'énergie au moins inférieure de 20 % à la consommation de référence définie par la RT 2005. Le label HQE a quant à lui pu être attribué grâce à la qualité de son intégration à l'environnement immédiat, de la gestion de ses flux (énergie, eau, déchets) et du faible impact du chantier sur l'environnement.
Par l'installation d'énergie photovoltaïque et d'une isolation renforcée notamment, ce bâtiment tertiaire aura une consommation prévisionnelle de 31,6 kWh/m2/an ouvrant la voie à une labellisation Bâtiment Basse Consommation (BBC) correspondant à un gain énergétique de 50% par rapport à la RT2005. C'est cinq fois inférieur à un bâtiment neuf habituel jusqu'ici, a précisé lors de la visite du site, Joël Ghienne, directeur de l'administration générale de l'ADEME et qui est chargé de coordonner les travaux de rénovation et d'extension.
Pour ce faire, des techniques performantes ont été utilisées pour réduire la consommation d'énergie. Une sur-ventilation nocturne l'été d'une capacité de 6 volumes des locaux par heure (vol./h) a notamment été prévue pour refroidir les locaux par la restitution de la fraîcheur accumulée la nuit, et limiter ainsi le jour suivant la montée en température. Cette solution permet en outre d'utiliser l'inertie des bétons apparents en intérieur, en adéquation avec la conception d'isolation par l'extérieur et de ventiler les locaux à différents débits. De ce fait, en mi-saison, c'est une ventilation de 3 vol./h qui est utilisée. Au final, nul besoin de climatisation.
L'éclairage est quant à lui graduable sur détection de présence et asservi à la luminosité. Quant à l'isolation, elle se fait par l'extérieur avec 16 cm de laine de verre, sous un bardage métallique. Les menuiseries sont également à triple vitrage, respirant avec stores intégrés.
Surcoût des différents travaux : environ 12 %, soit 600.000 €. L'investissement devrait être rentabilisé en 12 ans, confie Joël Ghienne, même si cette évaluation est caution à l'évolution du prix de l'énergie.
Cette extension dont la livraison est prévue en janvier 2009, vient compléter le bâtiment principal* rénové en 2006 pour un coût de 3,8 millions d'euros. À l'époque les travaux de rénovation avaient permis d'abaisser les besoins énergétiques du bâtiment de 130kWh/m2/an à 88 kWh/m2/an. Quelques exemples de travaux simples avaient en effet rendu ce bâtiment plus économe en énergie : limitation des consommations en énergie et en eau, sur-ventilation nocturne, menuiseries à rupture de
Faire du bâtiment, un ouvrage exemplaire
L'agence a bel et bien décidé de soigner son siège social, l'objectif étant de rassembler sur un site unique l'ensemble des personnels angevins, soit un effectif à terme d'environ 300 personnes, et de démontrer que l'atteinte des performances BBC était déjà une réalité même pour les bâtiments publics. Ce bâtiment démontre que l'on sait faire dès aujourd'hui des bâtiments basses consommations avec un surcoût très limité à la construction, a assuré Chantal Jouanno, la Présidente de l'ADEME. Une belle illustration de la réalité des objectifs du Grenelle de l'Environnement, selon elle.
Pourtant dans le même temps, le seuil de performance énergétique des bâtiments de logement neufs à fixer dans la loi Grenelle I était plutôt malmené à l'Assemblée Nationale. Rappelons que dans la nuit du jeudi 9 au vendredi 10 octobre, l'amendement controversé déposé par le député Patrick Ollier (UMP) a finalement été adopté mais dans une version modifiée. Résultat, le seuil de consommation d'énergie primaire de 50 kwh/m2/an fixé pour les constructions de logement neuves dès 2012 sera modulé pour les énergies qui présentent un bilan avantageux en termes d'émissions de gaz à effet de serre. Comprenez ceux chauffés à l'électrique, attendu qu'en France, l'électricité est très majoritairement d'origine nucléaire, source d'énergie faiblement émettrice de CO2. Cette modulation sera fixée par décret. Rappelons qu'à la place du terme « modulé », Patrick Ollier souhaitait que le seuil soit relevé à raison inverse des émissions de gaz à effet de serre générées par l'énergie utilisée.
Afin de garantir la qualité de conception énergétique du bâti, la réglementation thermique fixera en outre un seuil ambitieux de besoin maximal en énergie de chauffage des bâtiments, peut-on lire en complément dans l'amendement adopté.
* ll se compose de deux bâtiments distincts : un premier de 4 400 m2, à usage de bureaux et un second de 1 700 m2 abritant le restaurant d'entreprise, l'auditorium et des salles de réunion.