Les informations relatives à l'évolution de la situation à la centrale nucléaire Fukushima continuent à être contradictoires. Si les autorités japonaises évoquent une stabilisation, d'autres sources évoquent au contraire une aggravation lente, voire irréversible. "La situation est grave et continue de se développer selon un scénario qui se détériore. Les mesures prises par nos collègues japonais ralentissent l'évolution mais ne sont en mesure ni de stopper, ni de renverser la tendance", explique Sergueï Kirienko qui préside l'Agence fédérale de l'énergie atomique russe (Rosatom), cité par l'AFP.
Vers la construction de sarcophages ?
Une vision que semble confirmer les dernières décisions prises ce vendredi 18 mars. Tout d'abord, le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a annoncé vouloir "reprendre fermement" le contrôle de la situation sur le site nucléaire. Une décision qui intervient alors que l'opérateur, Tepco espère désormais pouvoir rétablir le courant sur les réacteurs n°1 et 2 samedi 19 mars. Une trentaine de camions de pompiers ont également commencé à arroser le bâtiment du réacteur 3, afin d'éviter que le combustible du réacteur ne reste hors d'eau et n'entre en fusion.
De même, Tepco a annoncé qu'il envisageait de construire un sarcophage pour protéger l'environnement face aux radiations. En l'occurrence, une fois que la situation sera définitivement stabilisée, les installations seraient ensevelies sous du sable, lui-même recouvert d'un sarcophage comme à Tchernobyl en 1986. En l'état, Tepco n'a pas précisé si les six réacteurs seraient concernés et quand l'opération pourrait débuter.
Si cette solution est effectivement retenue, il s'agira de trouver des "liquidateurs", un recrutement qui s'annonce délicat après l'expérience ukrainienne. De même, une telle solution implique probablement la création d'une zone strictement contrôlée à l'image du périmètre entourant la centrale de Tchernobyl.
L'AIEA va mesurer le niveau de radioactivité à Tokyo
Dans le même temps, l'Agence de sûreté nucléaire japonaise a relevé de 4 à 5 le niveau de l'accident nucléaire sur l'échelle des événements nucléaires et radiologiques (INES). L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devrait quant à elle mesurer le niveau de radioactivité à Tokyo, sans doute dès ce vendredi soir, afin de rassurer la population inquiète des problèmes de la centrale de Fukushima, a annoncé le directeur général de l'AIEA, Yukiya Amano, cité par l'agence Jiji.
Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA doit se réunir lundi 21 mars pour une session extraordinaire pendant laquelle le directeur-général Yukiya Amano fera un rapport sur sa visite au Japon. "Le directeur-général Yukiya Amano informera les Etats membre sur l'urgence nucléaire au Japon après son séjour dans le pays du 17 au 19 mars", poursuit l'agence dans un communiqué.