Les Amis de la Terre, Greenpeace France, France Nature Environnement (FNE), FNE Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), FNE 13 et la Ligue de protection des oiseaux PACA ont déposé ce 5 juillet un recours au tribunal administratif de Marseille contre l'autorisation préfectorale de la raffinerie de Total à La Mède. Elles demandent la réouverture des discussions "pour une reconversion juste et durable de cette raffinerie".
Cette autorisation, aussi contestée par les politiques et les agriculteurs, permettra à Total d'importer jusqu'à 450.000 tonnes d'huile de palme par an pour produire des biocarburants, entrainant ainsi selon les associations la destruction de dizaines de milliers d'hectares tropicales et "des conséquences dramatiques sur le climat et la biodiversité".
Les associations dénoncent l'étude d'impact de Total qui "ne mentionne ni un plan d'approvisionnement détaillé, ni les effets désastreux de l'huile de palme", selon un communiqué. Elles mettent aussi en avant "les manquements de l'Etat dans ce dossier et les risques de conflit d'intérêt" avançant que "contrairement à la loi, l'évaluation environnementale n'a pas été conduite de manière indépendante puisque c'est le préfet de département et de région qui a autorisé le projet et a rendu l'avis environnemental". Enfin, les ONG accusent Total d'avoir "échoué à démontrer que des projets alternatifs et moins nuisibles pour la planète avaient été envisagés".
Ainsi, les associations concluent que "l'huile de palme est la pire voie de reconversion pour le site de La Mède" et qu' "au regard des récentes décisions prises à l'échelle européenne, l'huile de palme dans les agrocarburants est condamnée à disparaître d'ici quelques années".