La société Plaxtil, installée à Châtellerault dans la Vienne, a mis au point une technique pour recycler en matière plastique les masques chirurgicaux utilisés pour se protéger de la Covid-19. Une façon de réduire l'impact écologique de ces masques usagés, trop souvent jetés par terre ou incinérés.
A base de polypropylène, le masque de protection jetable est une source de déchets considérable. Mal trié ou abandonné en pleine rue comme un mégot de cigarette, le masque qui nous protège aujourd'hui pourrait nous nuire demain.
« Aujourd'hui, la filière industrielle du recyclage des déchets est très inquiète au sujet de la recyclabilité de ses produits plastiques face aux règles de sécurité imposées par la crise sanitaire, et recycler des masques de protection pourrait mettre en péril la santé des opérateurs de tri », estime Jean-François Gérard, enseignant au département sciences et génie des matériaux de l'Insa-Lyon, chercheur au laboratoire Ingéniérie des matériaux polymères au CNRS.
Pour la société Plaxtil, l'enjeu est de proposer un nouveau matériau écologique fabriqué à partir de déchets textiles non recyclables, assimilable à un plastique écologique et qui se substitue au plastique 100% pétrole.
Pour developper sa filière, Plaxtil fait appel à des associations solidaires spécialisées dans le recyclage. Les masques usagés sont récupérés dans des bornes en carton disposés auprès des pharmacies et des entreprises volontaires. Ils sont d'abord broyés avant d'être décontaminés dans une machine à rayons ultraviolets. Les fibres récupérées servent à fabriquer de nouveaux objets tels que casques à visières et ouvre-portes.