Le ministère de la Transition écologique a transmis à l'Union européenne les dernières statistiques officielles en matière de développement des énergies renouvelables en France. Ce reporting, effectué dans le cadre de la directive relative à la promotion de l'utilisation des énergies renouvelables, confirme le retard déjà évoqué en août 2016 par les services du ministère.
La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie en France s'élève à 15,7% en 2016. Si cette proportion progresse d'année en année (9,2% en 2005), le rythme n'est pas assez rapide. La France s'était fixé un objectif de 18% pour 2016 et 23% pour 2020. Le déficit constaté concerne les consommations d'électricité et de chaleur. A contrario, dans le secteur des transports, la part des énergies renouvelables dépasse légèrement la trajectoire prévue initialement. La filière solaire photovoltaïque a déjà dépassé l'objectif qui lui est assigné pour 2020, les autres filières enregistrent des retards plus ou moins importants.
Toutes filières d'énergies renouvelables confondues, la France a ainsi réalisé en 2016 les deux tiers de l'objectif fixé pour 2020 (67% pour l'électricité renouvelable, 63% pour le thermique renouvelable et 85% pour les biocarburants). Les efforts qui resteraient à réaliser concernent tout particulièrement l'éolien (+1,5 Mtep pour l'éolien terrestre et autant pour l'éolien offshore à prévoir d'ici 2020) et la valorisation thermique de la biomasse solide (+6,1 Mtep, en y incluant les déchets urbains renouvelables), en particulier dans les réseaux de chaleur, les chaufferies collectives, ainsi que dans les secteurs tertiaire et industriel.
"Pour redresser la trajectoire et parvenir à l'objectif que la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte fixe pour 2030, soit de 32% d'énergies renouvelables dans notre consommation, il est urgent de mobiliser toutes les filières et de mettre en œuvre très rapidement les mesures opérationnelles que nous avons proposées au Gouvernement dès cet été. Le SER a, en effet, identifié des actions concrètes et immédiates, qui portent sur les aspects juridiques, économiques, techniques et industriels. Nous sommes convaincus qu'elles permettront d'accélérer le rythme de développement des énergies renouvelables pour être au rendez-vous 2030", a réagi Jean-Louis BAL, président du Syndicat des Energies Renouvelables (SER).