Voilà plus de 20 ans que la directive relative au traitement des eaux résiduaires urbaines (Deru) a été adoptée en Europe, et près de quinze ans que le texte a été transposé en droit français (décret du 3 juin 1994). Pourtant sa mise en œuvre n'est toujours pas achevée à l'image du bassin Cannois (06) qui vient tout juste d'inaugurer sa nouvelle station de traitement des eaux urbaines (Steu) d'une capacité de 30.000 équivalent habitants (EH), utilisant la technologie d'ultrafiltration par bioréacteur à membranes. Après son passage sur une barrière physique aux 3 centièmes de microns, l'eau ultra-filtrée en sortie est d'une qualité proche de l'eau de source. Tout au moins si on omet la problématique des micropolluants tels que certains pesticides et résidus médicamenteux qui ne sont pas visés par la Deru.
Construite et exploitée par la Lyonnaise des Eaux, selon la démarche HQE, la station d'épuration (Step) est dite carbo-neutre, notamment grâce à l'installation de 4.000 m2 de panneaux solaires et des pompes à chaleur qui récupèrent les calories des eaux usées. Si l'investissement s'est avéré conséquent avec 87 millions d'euros, le Syndicat Intercommunal d'Assainissement du Bassin Cannois (SIAUBC) qui a mené les négociations avec le groupe Suez Environnement, assure que l'opération a été sans surcoût pour le consommateur final.
Pour la région, et dans tout l'hexagone en général, l'enjeu consiste désormais à mettre aux normes toutes les Step de moins de 15.000 eq habitants ! C'est l'objectif du