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Actu-Environnement

Le Parlement européen est convaincu qu'un avenir sans carburant fossile est possible

Dans un récent rapport, le service d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (STOA) du Parlement européen détaille et compare les différentes options technologiques disponibles pour remplacer les carburants fossiles.

Energie  |    |  F. Roussel
Malgré le lancement de nombreuses initiatives politiques, la demande en énergie et les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur des transports augmentent à une vitesse alarmante. Ce constat est particulièrement marqué pour les transports routiers et aériens. La volatilité du prix du pétrole et l'instabilité politique des pays producteurs rappellent régulièrement à l'Europe la dépendance énergétique de ces secteurs mais également le nécessaire développement des technologies alternatives. Un éventail d'options non basé sur le pétrole a été développé au cours de la dernière décennie et quelques technologies sont déjà commercialisées. Cependant, il est actuellement impossible de prévoir quelles technologies émergeront.
C'est pourquoi, le Parlement européen à travers son service d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (STOA) a souhaité conduire une étude comparative des technologies disponibles. Chaque option a été évaluée au regard de ses perspectives économiques, de sa contribution pour substituer les combustibles fossiles dans le transport et de son potentiel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et d'autres polluants.
Selon le STOA, une première conclusion s'est imposée suite aux nombreuses discussions menées avec les experts du secteur : s'il n'y avait pas de débat sur le remplacement du pétrole et sur les risques liés au changement climatique, les technologies alternatives ne seraient pas examinées d'une manière aussi intensive et diversifiée.

Globalement, dans cette étude il apparaît que le secteur routier est plus enclin à innover et à mettre en œuvre des technologies alternatives que le secteur aérien où les normes de sécurité sont plus strictes. Selon le STOA, la technologie de la pile à combustible à un avenir prometteur. Rappelons qu'une pile à combustible (PAC) est un générateur d'électricité qui transforme directement l'énergie chimique d'un combustible en énergie électrique par le biais d'une réaction électrochimique contrôlée entre le combustible (l'hydrogène dans la majorité des cas) et l'oxygène de l'air avec production simultanée d'eau et de chaleur. Mais selon le STOA, des problèmes technologiques sérieux ne sont toujours pas résolus surtout en ce qui concerne la fabrication de l'hydrogène. Actuellement, les hydrocarbures assurent plus de 90% de la fabrication traditionnelle de ce gaz avec prédominance du gaz naturel. Comme ces techniques entraînent la libération de CO2, elles ne sont donc valables sur le plan environnemental que si le CO2 est stocké. De nombreuses recherches sont donc menées pour améliorer la technique en vue de diminuer les émissions de CO2 et développer les modes de stockage. Selon le STOA, ce système de production reste pour l'instant le seul capable de développer l'utilisation de l'hydrogène dans les transports à court et moyen terme. Le service estime en effet que la fabrication de l'hydrogène à partir de ressources renouvelables n'est pour l'instant pas possible dans toutes les régions du monde, à grande échelle et à des coûts acceptables même si cette technologie est la plus intéressante sur le plan environnemental. Si la fabrication d'hydrogène grâce à l'énergie nucléaire constitue également une option, les polémiques liées à la sécurité des installations nucléaires et au caractère fini des ressources d'uranium restent un frein à son développement.

D'après l'étude du Parlement, la technologie hybride a également de beaux jours devant elle car elle offre la possibilité d'économiser de l'énergie et de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Selon le STOA, quelle que soit la technologie de propulsion qui sera dominante dans vingt ans, il semble fortement probable que l'hybridation fasse partie du système de propulsion et que le moteur électrique joue un rôle majeur.

En revanche, concernant les véhicules électriques « purs », le STOA est plus prudent car la commercialisation de ces véhicules dépend fortement du développement des batteries appropriées. Selon lui, malgré plusieurs années de recherche et de développement, des avancées technologiques décisives concernant les batteries ne sont pas prévues. Cependant, une percée étonnante de cette technologie n'est pas complètement impossible et nécessiterait sûrement des changements radicaux dans les secteurs des transports et de l'énergie.

Concernant les biocarburants, le STOA rappelle qu'ils présentent l'avantage de pouvoir être produits à partir d'un large éventail de biomasse et constituent une technologie additionnelle relativement « propre ». Les moteurs sont facilement adaptables aux carburants de première et de seconde génération et le biogaz peut facilement remplacer ou compléter le gaz naturel. Le STOA estime donc que d'ici 2030, entre 20% et 30% des besoins en carburants du transport routier européen pourraient être couverts par les biocarburants dérivés de la biomasse européenne : récoltes énergétiques, résidus agricoles et de sylviculture, fraction organique des déchets solides municipaux.

Enfin, une cinquième technologie est envisageable : le gaz naturel sous sa forme comprimée (GNC ou GNV). Selon le STOA, cette technologie apporterait à moyen terme une amélioration en termes d'émissions de gaz à effet de serre. En effet, le gaz naturel est composé essentiellement de méthane, le plus simple des hydrocarbures. Cette faible teneur en carbone en fait un carburant qui présente des avantages pour l'environnement, tant sur les émissions de polluants réglementés (particules, oxydes d'azote), que sur les émissions de polluants non encore réglementés (CO2, composés organiques volatils). Cependant, le STOA estime que cette technologie restera une technologie de niche qui devrait trouver sa place dans les grandes flottes urbaines : transport urbain, véhicule de société. Comme les GPL, elle ne sera transitoire puisqu'elle reste basée sur les combustibles fossiles. Elle pourrait néanmoins aider à préparer le terrain pour des combustibles gazeux ''plus propres'' comme l'hydrogène ou le bio-méthane.

Concernant le secteur du transport aérien, actuellement il n'y a aucun système alternatif de propulsion à la turbine de prévu. La recherche sur les carburants alternatifs et sur les nouvelles technologies de propulsion n'en est qu'à ses débuts. Les technologies alternatives envisagées restent l'hydrogène et les biocarburants.
La fabrication de kérosène à partir de biomasse est théoriquement possible. Mais actuellement aucun biocarburant ne présente les mêmes spécificités techniques nécessaires à l'aviation notamment le fait de rester liquide à faible température.
Théoriquement, les moteurs d'avion actuel peuvent être adaptés à l'hydrogène mais le majeur problème reste le stockage du gaz et par conséquent le design des avions. Selon le STOA, il sera difficile de fournir les grands aéroports et les immenses quantités d'hydrogène qui seraient nécessaires. À ce titre, selon le STOA, l'hydrogène sera déployé dans le secteur routier bien avant le secteur aérien.

Ainsi globalement, les solutions existent et il est possible d'envisager un avenir sans pétrole. Mais comme chaque technologie a ses avantages et inconvénients, le STOA mise sur une évolution progressive basée sur la multiplicité des technologies. Comme des innovations restent nécessaires, il recommande que les stratégies politiques restent flexibles et ouvertes pour soutenir l'innovation.

Réactions9 réactions à cet article

pas grand chose de nouveau

Les carburants alternatifs ne permettront de couvrir les besoins de 30 à 40% de notre consommation actuelle. (chiffres approximatifs, mais vous pouvez mettre 80% si vous voulez, ça ne changera rien.)

l'hydrogène n'est pas déployable à grande échelle. du moins pas sans passer par le nucléaire. et même ainsi, ce ne sera pas la solution miracle. produire l'hydrogène à partir du gaz naturel me parait totalement idiot.

ce n'est pas la conclusion du rapport, mais c'est ce qu'indiquent ses propres données.

bastien | 23 août 2007 à 08h58 Signaler un contenu inapproprié
Re:pas gd chose / Opposition Concentré - Distribué

Bonjour,

Si l'on généralise le stockage du CO2 on va augmenter le PIB vu l'activité générée: on pompe du pétrole d'un côté et l'on dépense en plus pour enterrer les produits de combustion. Magnifique!!! pour le bilan économique traditionnel mais le pb n'est toujours pas résolu.

Dans ces problèmes d'énergie on oublie toujours sciemment les intérêts des acteurs et l'on reste toujours sur l'opposition nucléaire, pétrole et blabla.
Quand décidera-t-on de ramasser partout et à tout instant l'énergie qui nous tombe du ciel (1 h de soleil sur la planète = 1 an de consommation d'énergie) et remonte de terre (solaire sous forme thermique et photovoltaique; vent; géothermie etc) par de multiples installations locales qui servent les besoins locaux et un petit plus pour la mobilité. Ceci exploité par les locaux avec toute la concertation rendue possible par les techniques de communication: satisfaction des besoins locaux et pas d'empêchement à la mobilité. Mais ça remet en cause les monopoles privés (toujours plus gros) dont l'objet est d'abord de faire du fric ensuite de répondre plus ou moins aux besoins des "clients" qu'on s'empresse de ficeler dans des contrats bien bétonnés.
Si les véhicules électriques pouvaient butiner leur énergie tous les 300 km rapidement on ne se poserait pas la question d'emporter 700 km d'autonomie d'un coup dans des superbatteries. Vu la densité du réseau électrique de nos cités de faibles aménagements pourraient répondre à ça. Faut réfléchir et c'est fatiguant.
Mais non tout le monde est enfermé dans ses convictions avec des oeillères bien épaisses.
Le succès du Velov à Lyon, Paris etc devrait quand même faire réfléchir!!

Partout c'est pareil: les grands professionnels de l'auto, du bâtiment (voir débat bâtiment durable) nous expliquent toujours que ce qu'ils font est au top, qu'on peut peut-être gagner quelques % mais que ça va coûter très cher.
Mon cul! comme dirait Zazie. leur seule préoccupation c'est d'aller à leur petite vitesse et à celle de leur banquier. L'innovation ouais mais doucement ça risquerait de nous déranger!!
Je vous renvoie à la très bonne émission d'Arte d'hier soir 22/8 de J Ch Victor, Le dessous des cartes qui parlait des prévisions énergétiques (OCDE, AIE etc): ben rien de changé en 2030, toujours 90 % d'énergie fossile. Comme d'ici là les abeilles seront toutes crevées et nous trois ans après en grande majorité, la prévision se réalisera: les énergies fossiles à 90 % pour une population de 2 millliards d'habitants, c'est durable.
Gugu

Gugu | 23 août 2007 à 10h05 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:pas gd chose / Opposition Concentré - Distri

"Partout c'est pareil: les grands professionnels de l'auto, du bâtiment (voir débat bâtiment durable) nous expliquent toujours que ce qu'ils font est au top, qu'on peut peut-être gagner quelques % mais que ça va coûter très cher."
C'est exactement ce que je dis dans l'article concernant une maison soit-disant "exemplaire" qui a réussi à dèplacer Borloo et Nicolas Vanier !

suzzarini jf | 23 août 2007 à 11h10 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:pas gd chose / Opposition Concentré - Distri

Bonjour Gugu.

J'adhère à vos propos; et en effet les informations données hier soir sur Arte sur les sources d'énergie en 2030 sont bien inquiétantes.
Car il semble que l'IAE, l'OCDE, le DoE (USA) ne prévoient pas d'alternative majeure aux carburants fossiles. Il va donc y avoir, avec la croissance mondiale une augmentation très forte ( +/- 5% par an) des émissions de CO2.
DONC une accélération du changement climatique.

En 1970 le Club de Rome avait fait une prévision de la population mondiale de 15 milliards en 2050. Aujourd'hui on palre de 9 milliards en 2050. Peut-être faut-il enlever encore 6 milliards!
Et il resterait alors 3 milliards de terriens en 2050 !!!!
Triste perspective pour les générations futures; ce n'est pas comme cela que je considère le développement durable.

Jean Ogier

ogier.jean | 23 août 2007 à 11h18 Signaler un contenu inapproprié
consternant ...

Pas la moindre remise en cause de notre mode de vie ! On verra encore demain tout le monde utiliser des voitures dont les caractéristiques répondent à un cahier des charges établi avant-guerre. Des berlines somptueuses, des 4x4 énormes (merci l'Allemagne, le Japon et la Corée) et stupides pour transporter à des vitesses moyennes ridicules des charges inférieures à 100 kg. Des avions pour passer un week-end au chaud quand il fait froid et au froid quand il fait chaud, pour manger des raisins au printemps et des fraises en automne. Bref, un déferlement de stupidités assassines. Mais avec l'Europe, pourvu que la "concurrence soit libre et non faussée" ...

JM B, petit-fils de Paul B, pionnier de l'automobile (médaille d'encouragement décernée par l'Automobile club de France en 1898), passionné de mécanique, inventeur ...

jmi | 23 août 2007 à 22h25 Signaler un contenu inapproprié
Re:pas grand chose de nouveau

D'accord avec vous, ces gens sont payés bien chers pour réflèchir si peu...

X autres pistes existes, mais qu'on s'empresse de ne pas explorer afin de ne pas déranger les grans cartels qui ont le pouvoir réel.

Par exemple, l'énergie electromagnétique, le moteur Pantone, l'energie solaire plus classique encore que la technique de fabrication en soit polluante d'autres manières, et un tas d'autres technologies issues des nanotechnologies ou chachées dans les cartons des constructeurs, des inventeurs éludés, du CNRS, etc.

Cela dérangerait sans doute trop d'aborder la question sous cet angle...
Marc

Anonyme | 24 août 2007 à 13h47 Signaler un contenu inapproprié
le moteur Pantone ?

Je n'ai pas de compétences particulières sur le moteur Pantone mais je ne pense pas qu'il constitue le début du commencement d'une solution. Face au problème qui nous est posé (énergie, pollution, mondialisation de l'automobile) le moteur Pantone apparaît tout au plus comme une pastille Valda face à un cancer de la gorge en phase terminale. Désolé ...

Anonyme | 25 août 2007 à 06h23 Signaler un contenu inapproprié
Affligeant !

Tout à fait d'accord. Il semble que pour le moment, les pays développés veulent garder leur suprématie en continuant de piller les réserves planétaires et en imposant aux autres de fabriquer pour eux les biocarburants de demain (accords entre France et Brésil, par exemple), lesquels ne feront que précipiter des millions de personnes dans la pauvreté absolue. J'espère que la parenthèse Homo sapiens (sapihaine) se refermera le plus tôt possible, car notre espèce est une erreur ! La Terre s'en portera beaucoup mieux.

Belém | 25 août 2007 à 11h44 Signaler un contenu inapproprié
Faire des choix pour proteger l'environement

Nous allons vers un contexte futur d'énergie non polluante rare et chere.
Le facteur rendement qui est un point essentiel est oublié dans la majorité des publications et etudes. Or la fiere hydrogéne est l'une de celle qui aboutit au rendement global de l'e,nergie primaire sans CO2 a la roue le plus faible (Environ 20%). La transformation de l'hydrogene en electgricité a un rendement de l'ordre de 50 % a ce rendement il faut rajouter le rendement du stockage par compression ou liquefaction du même ordre eten fin le rendement de production de l'hydrogene de l'odre de 80 %
Avant de coisir une filière il faut regarder l'essentiel
Choisir des solutions dont les lois physiques limitent le rendement globala de tres faibles valeur c'est faire fausse route si on cherche a proteger l'environement

jean Marie | 06 juin 2008 à 12h10 Signaler un contenu inapproprié

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