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Stockage électrique : RTE dévoile son projet de "lignes virtuelles"

Le gestionnaire français du réseau de transport d'électricité dévoile son projet de lignes virtuelles. RTE compte employer des batteries pour soulager les lignes classiques qui souffrent de congestion.

Energie  |    |  P. Collet

Ce mardi 7 mars, RTE a présenté sa politique d'innovation. L'entreprise veut "construire le premier réseau qui conjugue électricité et digital". L'objectif est de répondre aux évolutions rapides des usages de l'électricité (arrivée des véhicules électriques et bâtiments intelligents, notamment) et à la multiplication des acteurs (nouveaux producteurs, agrégateurs, opérateurs d'effacement, etc.). Pour y parvenir, l'entreprise entend privilégier des solutions "légères". Parmi celles-ci figurent les "lignes virtuelles" qui visent à renforcer le réseau sans tirer de nouvelles lignes. Des batteries rendraient le même service que celui fourni par un renforcement des lignes saturées ou la création de nouvelles lignes physiques.

Vases communiquants

Le concept de lignes virtuelles s'appuie sur des moyens de stockage qui se substituent à des lignes électriques classiques. Lorsqu'une ligne physique est saturée, une batterie stocke l'électricité excédentaire en amont de la ligne saturée. Au même instant, une ou plusieurs batteries délivrent exactement la même quantité d'électricité ailleurs sur le réseau. Les sites de production et de consommation sont virtuellement reliés, grâce à des batteries disposées aux points névralgiques du réseau et fonctionnant en vases communiquants.

[Vidéo] RTE : plus de flexibilité grâce aux équipements RINGO
Pour l'instant, RTE développe un projet pilote (appelé Ringo) qui devrait comprendre 100 mégawatts de capacité de stockage répartis sur cinq sites. Pour le stockage, les batteries lithium-ion sont privilégiées. Une centaine de millions d'euros devraient être investis pour un projet opérationnel à l'horizon 2020.

L'un des principaux avantages pour RTE concerne le dimensionnement de ses lignes physiques. Aujourd'hui, lorsque la capacité d'une ligne est insuffisante pour transporter l'ensemble de la production, RTE doit demander aux producteurs de réduire leur production. Cette situation peut notamment intervenir lors des pics de production des parcs éoliens. L'autre solution consiste à accroitre la capacité de la ligne ou à en créer une nouvelle. Mais cette solution n'est pas optimale, car elle impose de dimensionner la capacité de transport en fonction de pics de production qui ne se produisent que quelques jours par an et ne durent que quelques heures, explique David Game, responsable R&D chez RTE. A long terme, si les lignes virtuelles fonctionnent correctement, et si le coût de stockage chute, l'entreprise peut envisager de dimensionner son réseau physique en fonction du besoin de transport "moyen" et répondre aux pics de consommation et de production avec des lignes virtuelles.

Approche multiservice

RTE doit toutefois rester en conformité avec le cadre règlementaire qui régule ses activités. Aujourd'hui, celui-ci lui interdit de soutirer de l'électricité sur le réseau, de la stocker et de la réinjecter ultérieurement. En agissant ainsi, RTE perturberait le marché de l'électricité, notamment s'il soutire l'électricité lorsqu'elle est peu chère pour la réinjecter lorsqu'elle est très chère. Avec les lignes virtuelles, "il n'y a pas de modification de l'équilibre entre la production et la consommation", explique David Game, qui estime que RTE peut stocker localement de l'électricité, si le bilan entre soutirage et injection est nul à chaque instant. Selon RTE, il y a une ambiguïté autour de l'usage des batteries et du terme "stockage" : l'entreprise compte utiliser ses batteries uniquement pour gérer le flux électrique, pas pour gérer un stock en fonction de l'offre et de la demande électrique.

Reste à savoir quel sera l'avis de la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Il semble qu'elle milite pour que les gestionnaires de réseau fournissent à l'ensemble des acteurs une carte des points de congestion et fixent des règles à ceux qui souhaitent proposer des solutions. Ces règles concernent le temps de réaction, la durée et la fréquence d'appel, ou encore la localisation des équipements. Ensuite, le marché doit faire émerger la solution la moins coûteuse selon les cas : stockage, renforcement des lignes électriques, effacement de consommation, autoconsommation, ou construction d'unités de production. La CRE et RTE discutent activement et cela "se passe plutôt bien", assure David Game. Le responsable R&D de RTE insiste notamment sur le fait que les lignes virtuelles ne s'opposent pas aux solutions concurrentielles, mais répondent en dernier ressort aux besoins de transport qui résultent de la mise en concurrence.

Pourquoi ne pas confier à des opérateurs dédiés l'installation et la gestion de ses lignes virtuelles ? Parce qu'elles doivent impérativement être fiables et intégrées au dispositif de dispatch de RTE pour être utilisées conjointement aux lignes physiques, explique le responsable de RTE. Toutefois, l'entreprise n'est pas totalement fermée à une approche multiservice. Les batteries du dispositif Ringo pourraient aussi être utilisées par d'autres acteurs pour faire du stockage "classique". Mais le modèle économique reste à trouver.

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