Dans le cadre de son Green Deal, la Commission européenne poursuit la mise en place de plans d'actions. Le dernier en date concerne l'agriculture biologique. À l'heure actuelle, environ 8,5 % de la superficie agricole de l'UE est cultivée selon le mode biologique, et les tendances montrent qu'avec le taux de croissance actuel, l'UE atteindra entre 15 et 18 % d'ici à 2030. Ce qui, aux yeux de la Commission européenne, est loin d'être suffisant.
Elle compte donc aller plus vite et bénéficier des avantages environnementaux liés au développement de la bio. « L'agriculture biologique apporte de nombreux avantages à l'environnement, en contribuant à la salubrité des sols, en réduisant la pollution de l'air et de l'eau, et en renforçant la biodiversité. Dans le même temps, on a constaté que la demande a augmenté plus rapidement que la production au cours de la dernière décennie », explique Virginijus Sinkevičius, commissaire à l'environnement, aux océans et à la pêche. C'est pourquoi, la Commission européenne vient de présenter une stratégie visant à atteindre un taux de culture 25 % d'ici 2030 à l'échelle de l'Europe. « Certains États membres ont déjà atteint une part supérieure à 20%, ce qui montre la faisabilité de l'objectif », commente la Commission.
Stimuler la consommation de produits bio
Le plan d'actions se concentre en grande partie sur l'« effet d'attraction » du côté de la demande. La Commission mise sur l'information et la communication pour promouvoir la consommation de produits biologiques, encourager une plus grande utilisation des produits biologiques dans les cantines publiques au moyen des marchés publics et d'augmenter la distribution de produits biologiques dans le cadre du programme de l'UE à destination des écoles. « Le secteur privé peut également jouer un rôle important en distribuant, par exemple, aux employés des « bio-chèques » qu'ils peuvent utiliser pour acheter des aliments biologiques », propose le plan d'actions.
La PAC pour produire bio
Pour le côté production, la Commission n'innove pas et compte s'appuyer sur la future Politique agricole commune (PAC) pour accompagner les conversions. « À l'heure actuelle, environ 1,8 % de la PAC (7,5 milliards d'euros) est consacré au soutien de l'agriculture biologique. La future PAC inclura des programmes écologiques qui seront financés par un budget de 38 à 58 milliards d'euros pour la période 2023-2027, en fonction du résultat des négociations sur la PAC. Les programmes écologiques peuvent être mis en place pour promouvoir l'agriculture biologique. », explique la Commission. Mais la PAC étant désormais un peu plus aux mains des États, chacun d'eux pourra choisir de flécher plus ou moins d'aides à l'agriculture biologique. La Commission ne peut que les encourager à élaborer des plans d'actions nationaux. « Il existe des différences significatives entre les États membres en ce qui concerne la part des terres agricoles actuellement consacrées à l'agriculture biologique, qui varie entre 0,5 % (Malte) et plus de 25 % (Autriche) », remarque la Commission. Les plans d'actions nationaux pour la production biologique compléteront les plans stratégiques nationaux relevant de la PAC, en définissant des mesures qui ne se limitent pas à l'agriculture ou à ce qui est proposé dans le cadre de la PAC.
Aller plus loin que le bio
Enfin, le plan d'actions vise à améliorer les performances de l'agriculture biologique en termes de durabilité. À cette fin, les actions se concentreront sur l'amélioration du bien-être des animaux, la garantie de la disponibilité de semences biologiques, la réduction de l'empreinte carbone du secteur et la réduction au minimum de l'utilisation des matières plastiques, de l'eau et de l'énergie.