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L'industrie éolienne française se structure

Le développement prévu de l'éolien encourage certains entrepreneurs à se lancer dans ce secteur. Même si aucun Français ne figure au classement mondial des 10 premiers fabricants d'éoliennes, un tissu industriel se met progressivement en place.

Gouvernance  |    |  F. Roussel
   
L'industrie éolienne française se structure
© Céole
   
En 2008, près de 27.000 MW d'éoliennes ont été installés dans le monde selon le Conseil mondial de l'Energie éolienne. L'Europe en a accueilli près de 8.500 MW sur son territoire dont 950 en France. Ce rythme de développement devrait s'accélérer dans les années à venir au regard des annonces des différentes politiques environnementales nationales et internationales. En France, selon les objectifs du Grenelle, 21.600 MW d'éoliennes supplémentaires vont devoir être installées sur terre comme en mer et ce, en l'espace de 12 ans. À terme le marché pourrait donc atteindre 2.000 MW par an.
Ces projections optimistes encouragent le développement industriel dans le secteur de l'éolien. Fait révélateur : le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) a publié cette année pour la première fois un annuaire des entreprises françaises impliquées dans la filière industrielle de l'énergie éolienne. 142 entreprises ont ainsi été identifiées, des constructeurs d'éoliennes aux bureaux de contrôle en passant par les experts techniques, les constructeurs de fondations et de terrassements ou encore les transporteurs spéciaux pour convoyer de grosses pièces.

L'éolien à l'origine de la création et de la diversification d'activités

Certaines entreprises ont été créées récemment pour se consacrer entièrement au secteur de l'éolien. C'est notamment le cas de la société Céole qui a fabriqué ses premiers mâts d'éoliennes en 2008 à Longvic (21). À partir de tôle d'acier, la société fabrique des sections de mâts qui, une fois montés sur les parcs éoliens, feront entre 80 à 105 mètres de haut et entre 2 et 4 mètres de diamètre. Nous travaillons à partir de tôles d'acier épaisses, entre 12 et 40 mm, explique Dominique Legros, président de Céole. Chaque tôle est cintrée puis soudée à l'aide de robots automatiques pour former une section d'une longueur allant jusqu'à 36 mètres et pouvant peser entre 35 et 80 tonnes. Fabriqués en trois semaines, les mâts sont ensuite envoyés aux constructeurs d'éoliennes qui les installent sur les parcs éoliens. À l'heure actuelle, le site de Longvic produit 50 mâts par an qui sont principalement installés en France. En effet, vu la difficulté de les déplacer, les constructeurs préfèrent faire appel à des productions locales.

D'autres entreprises ont choisi de diversifier leur activité vers l'éolien à l'instar de la société Delta Box spécialisée dans la conception et la fabrication de balisage lumineux ou encore SKF Slewing Bearings, spécialisée dans la fabrication de roulements. Plus de 50 roulements différents doivent en effet être intégrés dans une éolienne. Le site SKF d'Avallon (89) fabrique ceux qui permettent d'orienter les pales et les nacelles et dont le diamètre peut atteindre plus de 2 mètres. Pour développer ces nouveaux produits plutôt encombrants, la société a inauguré en décembre 2008 un nouveau bâtiment de plus de 730 m2. Nous avons également convaincu notre prestataire en traitement de surface de créer une nouvelle antenne au sein même de notre site afin d'assurer le traitement de ces nouveaux produits, explique Christophe Bonnin Directeur Général du site d'Avallon. Aujourd'hui, l'activité éolienne représente un tiers de l'activité du site et permet à SKF d'équiper 1.000 éoliennes par an. Pour le SER, il est donc évident qu'au-delà des enjeux environnementaux, les investissements dans la filière éolienne constituent un vecteur de relance de l'économie française.

Frein majeur : la formation et le recrutement

Ces nouvelles activités ont également un impact direct sur l'emploi dans les régions où elles s'implantent. La société Céole emploie aujourd'hui 75 personnes tandis que SKF a embauché une centaine de personnes au cours des trois dernières années dont 50 pour l'activité éolienne. Selon les prévisions de l'ADEME et du SER, 13.000 nouveaux emplois pourraient être créés dans ou grâce à l'éolien d'ici à 2012.

Les conséquences de la crise financière et économique risquent toutefois de ralentir la dynamique dans un premier temps. Selon une étude du cabinet d'études New Energy Finance (NEF), rendue publique en mars 2009, 10 % à 15 % des projets éoliens financés cette année en Europe seront impactés par la crise financière. L'Association européenne de l'énergie éolienne (EWEA) mise malgré tout sur un marché stable pour 2009 (8.600 MW pour l'Europe). Pour l'instant le marché français se maintient puisque selon le tableau de bord du ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement Durable et de la Mer, 465 MW ont été raccordés au cours des 6 premiers mois de l'année contre moins de 400 MW l'année dernière.

Les équipementiers français restent confiants en parlant de ''parenthèse dans la croissance'' et semblent profiter de cette ''pause'' pour consolider leur nouvelle activité. La crise, quelle crise ?, plaisante Dominique Legros de Céole. ''Mon principal problème c'est la gestion de croissance'', explique-t-il. L'entrepreneur fait allusion au fait que la filière s'inquiète de la difficulté à recruter du personnel qualifié. ''Nous manquons de professionnels dans le domaine de la chaudronnerie industrielle et il y a peu de formation de ce type'', regrette Dominique Legros d'autant plus que la société a de grande ambition puisqu'elle envisage 75 embauches d'ici la fin de l'année prochaine de manière à produire 150 mâts par an. SKF mise pour sa part sur le compagnonnage et la formation en interne pour grossir les effectifs. ''Nous recrutons des jeunes avec comme seules exigences la motivation et l'envie d'apprendre et nous les formons plusieurs mois sur leur poste de travail à l'aide d'un tuteur'', précise Christophe Bonnin.
Conscient de ces manques de formations, le Syndicat des Energies Renouvelables travaille avec l'Education Nationale pour développer les diplômes. Le défi semble toutefois loin d'être gagné sachant qu'à l'heure actuelle en France seuls deux lycées professionnels forment spécifiquement à la maintenance des parcs éoliens par exemple.

Réactions5 réactions à cet article

éoliennes de moindre puissance

pourquoi ne parle-t-on pas plus des éoliennes de faible puissance type SAVONIUS qui pourraient être installées par exemple sur le littoral à condition d'être escamotées lorsque le vent n'est pas au rendez-vous?

polo33 | 12 novembre 2009 à 11h44 Signaler un contenu inapproprié
Prenons le temps et faisons bien !

Il ne faut pas couvrir la France d'éoliennes uniquement pour se donner bonne conscience. Il faut que le matériel, les compétences et la maintenance soient adaptés aux besoins et assurés efficacement avec un outil très performant et durable (C'est le cas de le dire) Si c'est fait à la va-vite, nous le regretterons et le remède sera pire que le mal. En effet, il y a des machines géantes dans la Somme qui tournent 30% du temps en moyenne, ce qui est un non sens. Il y a sûrement moyen de mettre au point des matériels plus discrets et plus efficaces; tant pis si ça tarde un peu, l'enjeu en vaut la chandelle. Il y a un grand défi à relever pour rattraper intelligemment le retard sans pour autant copier le voisin.

Esteban2 | 12 novembre 2009 à 17h13 Signaler un contenu inapproprié
Re:éoliennes de moindre puissance

Je pense qu'elles ne sont tout simplement pas intéressantes économiquement parlant. Imaginez le nombre phénoménal d'éoliennes de faible puissance qu'il faudrait, la dégradation du paysage que cela engendrerait, le manque de fiabilité d'une source aussi instable que le vent. Je pense qu'il vaut mieux privilégier de puissantes éoliennes (du genre 5MW) tournant presque en permanence, au large, plutôt que des petits millions de petits ventilateurs.

Umwelt | 12 novembre 2009 à 22h06 Signaler un contenu inapproprié
Pas assez de monde ?!?

Avec tous les chômeurs qu'il y a en France, des entreprises sont pénalisées par le manque de travailleurs ? Oui, je sais : il faut du personnel qualifié, mais dans ce cas, qu'attend-on ?

J'ai fait un rêve : l'Etat investit avec les entreprises quelques dizaines de millions d'euros pour ouvrir des formations en alternance, avec contrat d'embauche à la clé, pour des jeunes, des moins jeunes, des demandeurs d'emploi, des personnes voulant changer de cap. La crise, ralentissement du marché, est l'occasion idéale pour ces formations, pour qu'à son terme, l'industrie des énergies propres et des économies donne un grand coup de collier.

Que diable attend-on pour réaliser ce rêve ?

Umwelt | 12 novembre 2009 à 22h14 Signaler un contenu inapproprié
SKF à Avallon chome depuis septembre 2009 !!

mon fils originaire du centre est à l'usine SKF d'Avallon depuis 3 ans .La situation de l'entreprise fabriquant les roulements éoliens c'est tellement dégradée qu'il chome 1 semaine par moi depuis septembre 2009.L'usine pousse les jeunes à partir??, Je pense que la personne qui à écrit cet article n'a pas été à Avallon !!!

enida | 08 mai 2010 à 09h31 Signaler un contenu inapproprié

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