Un décret et un arrêté, publiés jeudi 24 mars au Journal officiel, fixent des valeurs limites d'exposition professionnelle (VLEP) pour le styrène.
Ces textes prévoient que les concentrations de styrène présent dans l'atmosphère des lieux de travail ne doivent pas dépasser, dans la zone de respiration des travailleurs, la valeur de 100 mg/m3 d'air en moyenne sur 8 heures. La valeur limite d'exposition à court terme (sur 15 mn) ne doit pas dépasser 200 mg/m3. Les textes indiquent la possibilité d'une pénétration cutanée importante ainsi que d'une atteinte auditive en cas de co-exposition au bruit.
L'arrêté prévoit que ces VLEP sont des valeurs indicatives applicables à compter du 1er janvier 2017. Le décret prévoit qu'elles deviennent des valeurs contraignantes à compter du 1er janvier 2019.
Dans un avis publié en 2010 (1) , l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) recommandait d'abaisser la VLEP du styrène aux niveaux retenus par les textes aujourd'hui publiés. Ces valeurs, indiquait l'Anses, abaissent de deux fois la valeur indicative en vigueur, fixée par une circulaire du 5 mars 1985. Elles permettent de prévenir d'éventuels effets neurotoxiques en ce qui concerne la VLEP-8h et d'éviter des pics d'exposition susceptibles d'induire une irritation des membranes muqueuses du système respiratoire pour la VLEP-15 mn.
En juin 2013, le Conseil national de l'industrie avait proposé de suspendre le projet de la Direction générale du travail (DGT) d'abaisser ces valeurs dans l'attente d'une décision européenne sur le sujet.
