Une variation du niveau de la mer à l'échelle de quelques minutes est un élément déterminant dans les submersions, selon une étude parue en février dans la revue Geophysical Research Letters.
Des scientifiques de l'Ifremer, du service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) et du laboratoire Littoral, environnement, télédétection et géomatique (CNRS/Université de Nantes/UBO/Université Rennes 2/Université de Caen Basse-Normandie/Université d'Angers) ont étudié ce phénomène d'octobre 2008 à mai 2009 sur la falaise exposée de l'Ile de Bannec, dans l'archipel de Molène (Finistère). Leurs résultats montrent que les plus forts niveaux d'eau atteints n'étaient pas dus qu'à des vagues "normales", mais à des ondes particulières, les "ondes infragravitaires". Celles-ci accumulent de l'énergie en interagissant avec les "vagues normales" et le relief du fond.
"Dans le cas de la falaise de Bannec, on retrouve une amplitude des ondes infragravitaires qui est presque deux fois plus grande que ce qui est typiquement mesuré sur une plage pour une même hauteur et période de vagues au large, expliquent les scientifiques, en ajoutant la hauteur de ces ondes à celle des vagues normales, le niveau mesuré en 2009 a atteint près de 7 mètres au-dessus du niveau de la marée au large".
Les oscillations du niveau d'eau, associées aux vagues, permettent aux vagues de franchir le haut de la falaise. Elles sont d'autant plus fortes que la hauteur et la période de ces dernières augmentent.
Un programme de mesures est aujourd'hui en cours pour mieux comprendre les mécanismes d'amplification de ces ondes infragravitaires à la côte, et leur propagation vers le large.
