
Directrice de l’engagement et des communications du Groupe Suez
Actu-Environnement : Le groupe Suez, spécialiste de la gestion de l'eau et des déchets, vient de présenter « sa raison d'être ». Une notion consacrée par la loi Pacte du 22 mai 2019. Comment Suez l'a-t-elle élaborée ?
Tiphaine Hecketsweiler : La raison d'être de Suez a été impulsée par Bertrand Camus dès sa prise de fonction, en mai 2019, en tant que directeur général du Groupe. Elle a été élaborée tout au long de l'année 2019, en même temps que le plan stratégique « Shaping Suez 2030 », présenté en octobre 2019. Avec le soutien du conseil d'administration, le Groupe a élaboré la raison d'être de façon co-construite, notamment grâce à la consultation des 90 000 collaborateurs et à l'analyse de leurs 20 000 réponses, ainsi que la contribution de nos autres parties prenantes, nos clients, nos actionnaires, nos fournisseurs. Neuf mois de mobilisation collective ont permis de définir la raison d'être de Suez, dans l'esprit de la loi Pacte, et ce, avec l'aide d'experts. Le 12 mai dernier, Bertrand Camus l'a présentée lors de l'assemblée générale annuelle aux actionnaires.
AE : Comment l'avez-vous définie ?
T. H : La raison d'être exprime l'utilité environnementale et sociale du Groupe. Elle est le reflet de notre vocation et oriente nos choix d'actions à long terme en réaffirmant nos engagements en matière de RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) et de développement durable à l'horizon 2030. Pour la définir, Suez a choisi de s'appuyer sur le savoir-faire historique du Groupe, depuis 160 ans, dans les métiers et les services de l'eau, de l'assainissement, de la collecte et de la valorisation des déchets. Suez s'appuie sur l'expertise développée depuis la fin du XIXe siècle, pour aider les femmes et les hommes à améliorer constamment leur qualité de vie, en préservant leur santé et en accompagnant le développement économique. Notre raison d'être est centrée sur la préservation des éléments essentiels de notre environnement : l'eau, la terre et l'air. Le développement des entreprises et des collectivités est associé aux missions du Groupe. Ainsi, les métiers de l'eau font partie des activités historiques de Suez, et la raison d'être rappelle que l'eau est un bien commun. L'eau doit être valorisée, traitée et gérée de manière durable. Le choix des plus de 200 mots utilisés dans notre définition a été pesé pour exprimer ce sur quoi Suez s'engage, avec les collectivités et les industriels partenaires. La raison d'être doit rester la boussole, le cap de nos engagements, qui seront pris à long terme.
AE : Quels sont les principaux engagements de Suez en matière de développement durable ?
AE : La crise sanitaire de la Covid-19 a-t-elle eu un impact sur l'ambition du Groupe ?
T. H : L'ambition de Suez est intacte. Cette crise sanitaire doit servir d'accélérateur vers la transition environnementale, et les solutions du Groupe s'inscrivent dans cette trajectoire. Les collaborateurs de Suez ont été très fortement mobilisés en France et à travers le monde, notamment en Chine ou en Espagne, pour assurer les services essentiels de gestion des réseaux d'eau et de collecte des déchets, durant la pandémie. Nous maintenons nos engagements et la crise a conforté la nécessité de nos missions.
AE : Suez a-t-il inscrit sa raison d'être dans ses statuts ?
T. H : Il n'est pas prévu, à ce stade, d'inscrire la raison d'être dans les statuts du Groupe, car c'est un sujet encore récent. Suez présentera ses engagements en assemblée générale, puis nous verrons dans les mois qui viennent la question statutaire. Nous prévoyons de consolider notre raison d'être à l'aide d'indicateurs qui mesurent nos engagements et leur atteinte.