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Une inspection high-tech des canalisations d'eau pour Suez et Sénéo

Faut-il remplacer toutes les canalisations de plus de soixante-dix ans ? Pas forcément, répondent Suez et Sénéo qui, dans les Hauts-de-Seine, ont sollicité Xylem pour effectuer un diagnostic du réseau avec ses robots à ultrasons. Une première en France.

TECHNIQUE  |  Eau  |    |  F. Gouty
Une inspection high-tech des canalisations d'eau pour Suez et Sénéo
Environnement & Technique N°385
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°385
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Il est 10 h 30 lorsque la bête est lâchée, le 12 octobre 2022. Introduite dans une conduite d'eau de la station de pompage Pagès de Sénéo, à Suresnes (Hauts-de-Seine), elle va parcourir 1,5 kilomètre jusqu'à l'usine de production d'eau potable de Nanterre, installée au sommet du Mont-Valérien. Une heure plus tard, la torpille ornée de pâles en forme de pétales ressort d'un épais tuyau de pierre, la tête la première, à la manière de Mario, le célèbre plombier du jeu vidéo éponyme parcourant les canalisations vertes de son univers. Exposée ensuite tel un silure fraîchement pêché, la bestiole va délivrer au syndicat d'eau potable des Hauts-de-Seine tous les secrets de la conduite qu'elle vient de traverser. Cette bête, le robot Pipe Diver Ultra, de Xylem, n'avait jusqu'à présent jamais été utilisée en France pour une telle opération.

Combattre la détérioration, avec précision

« Nous avons pris conscience de la vieillesse des canalisations et de l'enjeu de distribution que cela pouvait représenter, explique Samuel Hélie, responsable des réseaux et sous-stations chez Suez, qui exploite les sites de Sénéo par le biais d'une délégation de service public. La conduite ciblée a été construite à la fin des années 1950. Elle arrive en bout de course. Son rendement reste de 92 %, donc elle ne présente pas de fuites importantes, mais comporte probablement des micro-fuites de la taille d'une tête d'épingle, c'est-à-dire de l'ordre de 0,1 litre par minute. Ce type de diagnostics est très spécifique et c'est pour le réaliser que nous avons mandaté Xylem. »

“ Notre technique permet de savoir exactement quels types de réparations sont nécessaires de manière précise et factuelle ” Yann Ezan, Pure Technologies (Xylem)
Remplacer tout bonnement ce tronçon métallique entouré de béton aurait coûté au moins 500 000 euros à Suez et à Sénéo. Sans compter l'impact potentiel d'un dysfonctionnement si aucune action n'était entreprise : l'usine du Mont-Valérien délivre de l'eau potable à 600 000 habitants, de Rueil-Malmaison à Gennevilliers. En comparaison, le prix demandé par Xylem dans ces conditions se situe plutôt entre 30 000 et 300 000 euros. Cette société américaine, qui compte environ 300 salariés en France, s'est spécialisée dans l'utilisation de robots aquatiques pour inspecter les canalisations. Pour étudier la conduite évoquée, elle a eu recours à deux types de technologies émettant des ultrasons. « Notre technique permet de savoir exactement quels types de réparations sont nécessaires de manière précise et factuelle », atteste l'homme chargé de piloter l'opération, Yann Ezan, business developer chez Pure Technologies, une filiale de Xylem.

Des robots émetteurs d'ultrasons

La première, surnommée « smart ball » (ou boule intelligente), a été insérée dans la conduite en fonctionnement (à un débit de 1 000 m3 par heure) quelques jours avant l'insertion du Pipe Diver Ultra. Recouverte d'une gangue de mousse rouge, cette boule permet de « prédétecter » des fuites. Elle fournit pour chacune une taille approximative et des coordonnées GPS.

La seconde technologie, le fameux robot-torpille de 15 kilogrammes pour 2 mètres de long, croise ces données avec des informations sur la conduite en elle-même : épaisseur, taux d'ovalisation (indiquant si elle est sujette à des pressions venant de l'extérieur, comme le poids de nouveaux bâtiments) et nature, interne ou externe, des éventuelles corrosions. Le Pipe Diver Ultra s'équipe également d'une caméra portative dotée d'une lampe pour authentifier visuellement une fuite ou, en l'occurrence, des vannes non recensées sur le schéma du réseau.

Cette double évaluation s'effectue grâce à des signaux ultrasons émis toutes les trois secondes. Tel un radar, un micro hydrophobe équipant chaque robot reçoit les signaux et détecte ainsi d'éventuels sifflets plus ou moins « bruyants » dans la conduite, marqueurs de fuites plus ou moins importantes. Le rythme d'émission permet d'établir, a posteriori, la distance entre le défaut identifié et, par exemple, une soudure déjà cartographiée.

Toutes les données sont enregistrées directement à l'intérieur du robot. Les techniciens de Xylem n'ont plus qu'à les récupérer et à les envoyer pour validation et traitement aux ingénieurs canadiens de Pure Technologies. « La validation prend à peine une nuit, grâce au décalage horaire, mais le reste représente un long travail d'analyse : il nous faut entre dix et seize semaines pour faire le tri d'un paquet d'un téraoctet de données », précise Yann Ezan.

Avec ce dispositif, Xylem ambitionne de juguler la perte constante et pourtant silencieuse d'un litre d'eau potable sur cinq en France. « D'autant que les méthodes de détection actuelles ne sont pas optimales et passent souvent à côté des petites fuites, s'explique Yann Ezan. Nos moyens de détection par l'intérieur, plutôt que par l'extérieur, n'ont donc pas d'équivalents. »

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