Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

La technologie au service de la surveillance des réseaux d'eau potable

Afin de limiter les fuites et d'anticiper les ruptures de canalisation, les sociétés gérantes des réseaux d'eau potable mettent en œuvre une batterie de techniques pour détecter le plus tôt possible la moindre anomalie.

Risques  |    |  F. Roussel
   
La technologie au service de la surveillance des réseaux d'eau potable
   
En France, le réseau d'adduction d'eau potable est estimé à 850.000 km de canalisations auxquelles il faut ajouter des milliers de vannes, de ventouses, de régulateur de pression et autres matériels nécessaires pour assurer une bonne circulation de l'eau et l'acheminement de plus de 5,6 milliards de m3 d'eau par an aux usagés. Mises en place sous les voies de circulation, ces canalisations sont actuellement et majoritairement en PVC (40%) mais certaines peuvent êtres encore en fonte grise (21,7%), en fonte ductile (19,6%) ou encore en amiante-ciment (4,2%) ou en acier (2%). On estime que 10% d'entre elles ont plus de cinquante ans, 44 % en ont plus de trente. Ce réseau plutôt hétérogène doit donc faire face à certain nombre de problèmes liés à son vieillissement (obstruction des conduites par le calcaire, fuites, ruptures) qui remettent en cause sa performance hydraulique, altèrent la qualité de l'eau distribuée et provoquent un gaspillage énorme de la ressource : la déperdition pouvant atteindre entre 20 et 40% du volume distribué.
Au regard de ces risques, la surveillance et le renouvellement des canalisations est un enjeu important pour les collectivités locales que ce soit sur le plan sanitaire, environnemental ou économique. Mais intervenir simultanément sur l'ensemble du réseau entraînerait des coûts insupportables pour la collectivité. Par conséquent, les sociétés de gestion des réseaux développent des procédés de plus en plus efficaces pour prévenir, détecter et supprimer les anomalies.

La Lyonnaise des Eaux, par exemple, a mis au point des outils de connaissance des réseaux, d'aide à la décision ainsi que des outils de pilotage. En partenariat avec le Cemagref, elle a notamment développé un modèle de prévision des casses pour planifier le renouvellement des canalisations. L'analyse prédictive estime la probabilité des casses d'un tuyau en fonction de son âge et de certains facteurs. Associé à un inventaire détaillé et informatisé du réseau, cet outil permet de limiter les travaux d'urgence et d'anticiper les financements de rénovation. Dans la même optique, la société utilise également un système radiographique pour mesurer les attaques de corrosion internes et externes d'une canalisation métallique. Baptisé SCANNER, cet outil est basé sur la propagation de champs magnétiques. Son utilisation permet d'anticiper les casses ou les fissures de canalisations. Pouvant être mis en oeuvre sans interrompre le service, SCANNER a été utilisé sur une quinzaine de sites, dont la rive gauche de Paris, Creil, Béziers et Bordeaux.

Par ailleurs, afin de réduire les pertes du réseau, les sociétés ont développé des techniques de détection des fuites. Puisqu'une fuite se manifeste principalement par le bruit qu'elle émet, l'acoustique est à la base de la plupart des outils actuels. Il est donc possible de mettre le réseau sur écoute permanente. Le bruit provoqué par une fuite est enregistré par des capteurs qui peuvent par exemple transmettre l'information en temps réel, par SMS, vers un logiciel adapté qui analyse les données et localise la fuite avec une précision de l'ordre de la centaine de mètres. Installée par la Lyonnaise des eaux en 2006 à Dijon avec 180 capteurs répartis sur tout le réseau d'eau, cette technique de prélocalisation permanente par GSM sera déployée en 2007 dans une quinzaine de collectivités locales dont Orléans et Créteil.
Si les techniques de détection acoustique sont les plus répandues, elles connaissent toutefois des limites dues à la nature des sols, du matériau des canalisations et de la pression dans la canalisation, qui peuvent perturber la propagation du bruit. La technique alternative du gaz traceur pallie à ces inconvénients ainsi qu'à l'absence de points d'accès à la canalisation. Elle consiste à injecter un gaz inerte comme de l'hélium ou un mélange d'hydrogène et d'azote dans le réseau d'eau sous pression. Le gaz qui s'échappe de la fuite est détecté à l'aide d'un capteur analysant l'air du sol aspiré par une pompe à vide, positionné à la surface du sol, au-dessus de l'emplacement de la canalisation.

Ces techniques sont en général couplées à des analyses détaillées des flux entrant et sortant du réseau. En comparant ce qui est consommé à ce qui est injecté dans le réseau, il est possible d'obtenir des informations générales sur l'importance des fuites. De plus, le développement de la télérelève des compteurs d'eau permet désormais de faire remonter automatiquement et en temps réel, les index de consommation des compteurs d'eau. Grâce au suivi quotidien des consommations d'eau, les consommations anormales sont plus facilement identifiées, permettant une détection plus rapide des fuites sur les réseaux d'eau potable.

Au final, les réseaux d'eau potable sont de plus en plus surveillés et l'électronique joue un rôle prépondérant dans cette évolution rendant ces réseaux presque intelligents.

Réactions1 réaction à cet article

Canalisations amiante-ciment

Quels son les risques d’avoir des canalisations d’eau potable en amiante-ciment?
Merci à l'avance
CO

Carol | 24 janvier 2010 à 23h05 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Florence Roussel

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires