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Actu-Environnement

“Sept espèces de coraux n'avaient jamais été rencontrées aux îles Gambier, et une semble avoir disparu”

L’étape aux Iles Gambier constitue une nouvelle opportunité pour Tara Oceans d’étudier la biodiversité corallienne. Francesca Benzoni, biologiste, coordinatrice scientifique des projets de recherche sur les récifs coralliens dresse un premier bilan positif mais nuancé.

Interview  |  Biodiversité  |  
   
“Sept espèces de coraux n'avaient jamais été rencontrées aux îles Gambier, et une semble avoir disparu”
Francesca Benzoni
Biologiste sur Tara Océans
   

Comment l'équipe a-t-elle choisi les sites de plongée ?

Nous avons étudié la carte du lagon et discuté avec les habitants. Le but était de couvrir tous les différents types d'environnement pour avoir la plus grande diversité de coraux et tenter d'être le plus exhaustif sur les espèces présentes dans le lagon.

En plus, le capitaine Hervé Bourmaud a dû composer avec la météo, surtout en fin de mission. Les plongeurs ont besoin de conditions optimales pour travailler, un minimum de vent et de houle. Or ici les coups de vents sont assez imprévisibles, donc chaque jour on a dû réadapter le plan pour être sûr d'être abrité.

En quoi consiste le travail au quotidien pendant le leg (étape) corail ?

Avec Eric Béraud, Connie Maier et Eric Roettinger nous plongeons deux fois par jour pendant une heure : une tôt le matin et l'autre l'après-midi. Lorsqu'on est dans l'eau chacun est concentré sur son travail. Au cours des plongées, nous observons l'état de santé du récif corallien, récoltons des échantillons des différentes espèces rencontrées, et prenons des photos du site.

Connie Maier travaille elle, majoritairement avec son appareil photo. Elle étudie a posteriori ses clichés sur ordinateur pour évaluer la bio-érosion que le corail a subi.

Après les plongées nous commençons les classifications et préparons le gros travail qui nous attend au retour aux laboratoires. J'identifiais chaque soir un maximum d'espèces récoltées durant la journée, mais j'aurai besoin de vérifications au retour. Aujourd'hui nous disposons d'outils très performants pour la classification des espèces avec la génétique et la micro-morphologie. Cette collection devrait devenir une référence.

Pouvez-vous dresser un premier bilan de cette session de prélèvements aux Îles Gambier ?

Ce n'est pas la première fois que je suis chef scientifique sur un leg corail. En revanche, pour la première fois, nous avons fait des stations de prélèvements biologiques avec Noan Le Bescot et Sarah Searson en même temps que le travail sur les coraux. C'est très intéressant de coupler les deux approches et de croiser les résultats.

Nous avions aussi à bord Claudio Stalder qui étudiait en parallèle les foraminifères, des protistes benthiques présents dans les sédiments que nous collections sur les sites de plongées, ces micro-organismes sont de très bons indicateurs de la santé des eaux. C'est rare d'avoir une équipe aussi multidisciplinaire, et c'est très riche. Les résultats viendront maintenant après le travail en laboratoire mais déjà nous avons eu une très bonne diversité des sites de plongée, de bonnes récoltes.

Nous avons retrouvé toutes les espèces enregistrées par le biologiste J-P Chevalier qui a étudié le site en 1974 sauf une, et on a trouvé 7 espèces qui n'avaient jamais été rencontrées ici.

Celle qu'on n'a pas trouvée est la « stylophora pistillata » un corail branchu que l'on trouve aussi dans l'Océan Indien. C'est un corail très sensible au blanchissement lié au stress thermique suite à l'interruption de la symbiose entre le corail et des micro-algues. Par exemple, aux Maldives en 98, il y a eu une énorme mortalité de ce type de corail dûe au blanchissement. Il y a disparu depuis. C'est peut-être le cas ici aussi. C'est un aspect que nous devrons étudier lorsque nous ferons le point sur la diversité aux îles Gambier.

Propos recueillis par Sibylle d'Orgeval pour Tara Océans / © Fonds Tara – diffusion en partenariat avec Actu-Environnement

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