Le ministre a fait cette annonce au lendemain de l'inauguration du Salon international de l'élevage à Rennes, où il avait déjà promis devant les agriculteurs de tenir compte de leurs contraintes économiques : je peux vous assurer que ce sera le cas pour la mise en place de la taxe carbone. Tout sera fait pour en réduire l'impact sur la trésorerie des exploitations. Car j'ai bien conscience qu'on ne peut pas d'un côté vous demander d'accroître votre compétitivité et de l'autre alourdir vos charges , a-t-il dit.
Cette possible exonération de la taxe carbone du secteur agricole a vivement fait réagir les Verts qui ont estimé qu'il s'agissait d'un nouveau signal fort adressé aux pollueurs. Nous regrettons sincèrement que le gouvernement s'échine à tuer dans l'œuf le principe de contribution climat énergie et ne se montre nullement à la hauteur des enjeux auxquels nous devons faire face , indique-t-il dans un communiqué.
Du côté de France Nature Environnement, on juge cette proposition comme une fausse solution : exonérer les agriculteurs de la taxe carbone n'est en aucun cas une solution aux problèmes de revenu que connaissent les agriculteurs. Pire, cela contribuerait à creuser le fossé entre la société française et son agriculture. En réalité, il est dans l'intérêt des agriculteurs, comme des consommateurs, de développer des systèmes consommant peu d'énergie, peu d'engrais, peu de pesticides. Et la taxe carbone peut justement les y inciter , commente Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à FNE.
Pour soutenir les exploitations les plus favorables à l'environnement, la fédération propose notamment, dans le cadre de la future loi de modernisation de l'agriculture, la création d'un crédit d'impôt et, à plus long terme, une réorientation des aides de la PAC.