Dans un rapport (1) publié le 21 octobre, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a analysé les tests, réalisés par l'Agence nationale des fréquences (ANFR), sur près de 300 téléphones portables, entre 2012 et 2016. L'objectif était de vérifier si ces appareils respectaient les limites fixées pour l'indice de débit d'absorption spécifique (DAS) lorsqu'ils sont portés près du tronc, comme par exemple dans la poche d'une veste ou dans un sac. Pour rappel, le DAS est l'indicateur utilisé pour évaluer la quantité d'énergie absorbée par le corps exposé à des ondes électromagnétiques radiofréquences. La valeur limite réglementaire du DAS en France (2) est établie à 2 W/kg (watt par kilogramme), que le téléphone soit placé au niveau du tronc ou de la tête.
Renforcement des mesures de DAS depuis juin 2016
Les fabricants « sont tenus d'évaluer l'exposition dans des conditions réalistes d'utilisation, à savoir lorsque le téléphone est placé très près du corps, au maximum à 5 mm de distance », souligne l'Anses. Or, l'agence sanitaire prévient qu' « un nombre important » des téléphones testés, qui étaient « conformes à la précédente réglementation », ne le sont plus aujourd'hui et « sont encore mis sur le marché ». Leur DAS dépasse 2 W/kg, si on le mesure à moins de 5 mm du corps.
Jusqu'en 2016, la précédente réglementation prévoyait que, lors de la réalisation de cette mesure de DAS, les fabricants puissent choisir la distance d'éloignement entre l'appareil et le corps, comprise entre 0 et 25 mm. « La majorité des téléphones mis sur le marché étaient conformes pour une utilisation à une distance de 15 mm », indique l'Anses. Cependant, la directive européenne dite « RED », appliquée depuis le 13 juin 2016 en Europe, impose de mesurer le DAS en positionnant le téléphone mobile à 5 mm du tronc au maximum, correspondant à des conditions d'utilisation « prévisibles ». Cette directive prévoyait une période d'application transitoire d'un an jusqu'au 12 juin 2017.
Réduire les expositions élevées des téléphones
L'Anses recommande que des mesures soient prises afin que les utilisateurs ne soient plus exposés à des niveaux élevés lorsque les téléphones sont portés près du corps. Elle préconise aux fabricants de procéder à la mise à jour des logiciels des appareils concernés pour qu'ils réduisent leur DAS, ou d'organiser leur rappel auprès des consommateurs.
L'Agence appelle également à « faire évoluer les dispositions normatives afin que les mesures de vérification de conformité du " DAS tronc " des téléphones mobiles soient effectuées au contact du corps ».