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Transports par terre ou par mer : une concurrence qui sent le soufre

Les armateurs s'inquiètent de la baisse drastique de la teneur en soufre des carburants des navires d'ici 2015, amorcée ce 1er juillet. Le renchérissement des coûts risque de favoriser un report modal vers le transport routier.

Transport  |    |  V. Roux-Goeken
   
Transports par terre ou par mer : une concurrence qui sent le soufre
   
Ce 1er juillet 2010, la teneur en soufre des combustibles des navires est passée de 1,5% à 1% dans les trois zones de contrôle des émissions de dioxyde de soufre (ou Seca, pour Sulfure missions control areas) que sont la mer Baltique, la mer du Nord et la Manche. Cette obligation a été imposée par l'annexe VI de la convention internationale pour la prévention de la pollution par les navires (Marpol), adoptée en octobre 2008.

Dans l'Union européenne et aux Etats-Unis, les navires sont devenus la principale source d'émission de dioxyde de soufre (SO2), au fort impact sanitaire. Annoncée pour 2012, la création d'une Seca en Amérique du Nord devrait permettre à elle seule de protéger 5 millions de personnes d'éventuelles maladies respiratoires liées aux dioxyde de soufre et d'éviter 14.000 morts prématurées par an d'ici 2020, selon l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA).

Pour l'heure, cette diminution de 0,5% est quasi indolore pour le secteur. ''La variation des cours du baril de pétrole a plus d'impact financier'', explique Patrick Rondeau, responsable des questions techniques, sécurité, sûreté et environnement chez Armateurs de France.

Sauf que ce n'est que le début. En 2015, le taux maximum de soufre sera limité à 0,1% dans les Seca. Ce qui va considérablement augmenter le coût des carburants maritimes, affirme Patrick Rondeau. ''Avec une teneur en soufre de 1,5%, le carburant des navires coûte 600 dollars la tonne et représente 20% des frais de fonctionnement du navire. A 0,1%, le carburant coûtera 1.200 $ la tonne et représentera 30% des frais de fonctionnement du navire''. Une directive européenne de 1999 impose déjà un tel taux pour les navires restant à quai dans les ports européens. Mais l'impact économique est bien plus faible, car les quantités de carburant consommées sont bien moindres à quai qu'en mer.

L'industrie américaine du raffinage devrait pouvoir répondre à la demande supplémentaire de combustibles marins à taux de soufre de 0,1% en 2015. Ce n'est pas le cas en Europe, explique-t-on à l'Union française des industries pétrolières (Ufip) où ''les déficits en distillats (gazoles routier, marins…) subsisteront à l'horizon 2015 et après''. La construction d'unités d'hydrocraquage et de cokéfaction, nécessaires à la désulfuration des pétroles bruts, représente des investissements de l'ordre du milliard d'euros, selon l'Ufip.

Baisse de compétitivité et report modal

Le risque, c'est que le renchérissement des coûts du carburant favorise un report modal vers le transport routier. ''C'est particulièrement le cas en mer Baltique et dans les pays nordiques, selon une étude de la Fédération des armateurs européens (ECSA) que nous avons transmise au ministère français de l'environnement. Ca l'est déjà moins dans la Manche, car la seule alternative routière est le tunnel de la Manche. Quant à la France, les autoroutes de la mer pourraient être remises en question'', assure Patrick Rondeau.

Il regrette qu'il n'y ait ''jamais eu d'étude d'impact sur le seuil à partir duquel le bénéfice environnemental d'une baisse du taux de soufre risque d'être compensé par une hausse des émissions du transport routier''.

Les navires des mers et océans mondiaux, hors Seca, seront aussi concernés par cette baisse du taux de soufre, mais dans de moindres proportions : 3,5% en 2015 et 0,5% entre 2020 et 2025. Comme dans les Seca, il n'est pas sûr que la capacité de raffinage suffise à assurer la production de 350 millions de tonnes de carburant à faible taux de soufre chaque année. Une étude permettra d'être fixé en 2018.

Réactions2 réactions à cet article

Pourquoi pas Dunkerque pour désulfurer ?

L'UFIP ignorerait-elle qu'un milliard d'euros, ce n'est pas grand chose pour TOTAL? Mais il est sans doute jugé préférable de le distribuer aux actionnaires plutôt que de l'utiliser à conserver des emplois en investissant à Dunkerque en contribuant à réduire la pollution en SO2. Toutes ces grandes déclarations de nos grands pétroliers qui prétendent par ailleurs "sauver la planète" à grand renfort de dispendieuses publicités ne seraient-elles que du "Greenwashing". On peut se poser la question et la poser aussi à l'UFIP qui est toujours en train de pleurnicher et de nous apitoyer sur le sort de ces pauvres pétroliers qui "n'ont pas de quoi" comme disait un de nos présidents f(F)rançois !
Quel beau défi à relever pourtant ce serait pour notre Pays !

Le Glaude | 02 juillet 2010 à 14h20 Signaler un contenu inapproprié

j'aimerais recevoir les textes de loi de la directive européenne 2005/33
et les reactions a cet article .

mourad | 14 avril 2011 à 11h12 Signaler un contenu inapproprié

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