Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
AccueilThierry SartoriusSècheresse : pour une consommation d'eau véritablement maîtrisée

Sècheresse : pour une consommation d'eau véritablement maîtrisée

Thierry Sartorius, Président-Fondateur d’Hydrelis nous propose un avis d’expert sur les attraits de la gestion active et contextualisée de l’eau pour réduire les surconsommations et gérer la rareté d’une ressource longtemps considérée inépuisable.

Publié le 02/06/2011

Pendant des années, on a considéré que la ressource en eau était inépuisable. Elle ne l'est pas et l'actualité nous le rappelle avec l'annonce des départements actuellement sous le coup d'un arrêté de restriction de consommation d'eau. La sécheresse est là et nous ne sommes pourtant qu'au printemps.

Les arrêtés préfectoraux prévoient des mesures telles que l'interdiction de remplissage des piscines, d'arrosage des jardins et de lavage de voitures… mesures qui semblent difficiles à faire respecter.

En France, le principal consommateur est de loin l'agriculture : Dans la « part consommée » qui représente 5,75 milliards de m³, 49% vont à l'irrigation, 24% vont à l'eau potable, 23% vont à la production d'énergie et 4% seulement vont à l'industrie : l'agriculture et l'eau potable représentent ainsi plus des trois quarts de la consommation d'eau potable. Gagner ne serait-ce que 20%, sur ces deux tableaux, représenterait un enjeu majeur : 1 milliard de m³.

Moduler l'usage de l'eau

Aujourd'hui, la gestion en aval de la production d'eau est très élaborée : les bassins de prélèvement sont bien instrumentés, des opérateurs tels que la société du canal de Provence disposent de PC opérationnels très sophistiqués qui leur permettent de connaître en temps réel la situation exacte sur l'ensemble de leurs installations.

En revanche, dans la distribution d'eau, sorti de la surveillance des réseaux de distribution, peu de choses sont en place côté utilisateur pour permettre une juste utilisation de l'eau disponible. Il n'y a pas d'alternative entre l'abondance et la pénurie : rien n'est en place pour permettre une utilisation modulée de l'eau en fonction du niveau de disponibilité.

La distribution d'eau potable va devoir évoluer, mettre en place des systèmes de régulation et d'information de telle sorte que l'approvisionnement de l'utilisateur standard soit garanti du mieux possible. Différentes solutions techniques sont envisageables. Toutes passent par une gestion active de l'eau, c'est-à-dire une sorte de régulation locale sur chaque point de livraison avec information, alarme, coupure automatique ou bien restriction de débit en cas d'anomalie. L'apparition de systèmes électroniques à très faible consommation électrique permet aujourd'hui, d'une part de disposer de systèmes de contrôle locaux autonomes et d'autre part de disposer de systèmes de communication à plus ou moins longue portée avec une autonomie de plusieurs années. Certains systèmes affichent même désormais une longévité de plus de 10 ans.

Optimiser l'utilisation de l'eau avec une gestion active

Gestion active signifie gestion adaptée en fonction du type d'utilisateur et en fonction des conditions : particuliers, collectivités, professionnels ou industriels. Bien évidemment, le niveau de sophistication doit être adapté à la problématique.

Dans l'agriculture, certains exploitants ont compris depuis longtemps l'intérêt d'une gestion active. Arroser en plein soleil n'a pas la même efficacité qu'arroser la nuit. Arroser en séquences multiples est plus efficace qu'arroser brutalement en une fois.

On peut imaginer quelques exemples d'application du concept en dehors de l'agriculture. Dans les zones rurales où l'eau est distribuée par des régies locales, le réseau est alimenté par des bâches rapidement mises à mal en cas de sécheresse.

En dépit des éventuelles restrictions, il est impossible de surveiller le respect des mesures conservatoires sur la totalité des points. La gestion active de l'eau permet au contraire de définir des quotas en fonction du profil de consommation habituelle de l'eau. En cas de pénurie, les quotas peuvent être réduits et les dépassements automatiquement identifiés. Cela permet de sensibiliser plus rapidement les utilisateurs aux méfaits de la surconsommation. Il y a fort à parier qu'un tel dispositif rendrait rapidement les restrictions presque insensibles.

Contextualiser la gestion active de l'eau

Dans les collectivités, par définition, les utilisateurs ne sont pas les payeurs. Cette dichotomie se manifeste par une fâcheuse tendance à la négligence : si un robinet reste ouvert au cimetière, si des enfants laissent couler l'eau dans les douches du stade, aucun dispositif ne va stopper le gâchis. De même, les fuites et autres anomalies ne sont pas toujours prises en compte. Les factures sont élevées, mais puisque le montant des factures n'augmente pas, les gestionnaires ne peuvent pas les voir. La gestion active permet de contrôler ces anomalies. En cas de surconsommation et de fuite, l'arrivée d'eau va se fermer et forcer l'utilisateur à modifier son comportement et à identifier l'anomalie. Une autre possibilité consiste à fermer l'arrivée d'eau automatiquement en dehors des heures d'utilisation. Mécaniquement la fuite sera réduite au prorata du temps de fermeture.

Chez les professionnels, on voit immédiatement tout l'intérêt de la gestion active. Les installations ne sont souvent utilisées qu'à certaines heures de la journée et ceci de façon très régulière. On peut facilement mettre en place des ouvertures / fermetures des arrivées d'eau qui auront immédiatement le mérite de garantir une consommation zéro pendant les heures de fermeture. Ceci est tout aussi vrai pour des centres commerciaux ou des centres de loisirs que des bureaux.

La logique qui préside à l'attribution des concessions doit changer car la tendance dans les collectivités veut que l'eau soit moins chère ce qui incite les professionnels à pousser les utilisateurs à la consommation pour compenser par le volume ce qui a été perdu sur le prix.

Par conséquent, la gestion active de l'eau qui peut paraître aujourd'hui comme très futuriste, relève bien d'une vraie volonté politique indépendante et d'un renforcement de la sensibilisation des Français à la gestion de la rareté.

Avis d'expert proposé par Thierry Sartorius, Président-Fondateur d'Hydrelis

Les Blogs sont un espace de libre expression des abonnés d'Actu-Environnement.

Leurs contenus n'engagent pas la rédaction d'Actu-Environnement.

2 Commentaires

claudino

Le 07/06/2011 à 17h48

si je pense à toutes les formes de gestion de l'eau potable elle ne sont que des paillatifs momentanés à la pénurie. Le seul moyen de vrsiment économiser l'esu est dans le recyclage. Cela demande un réseau d'égoûts sans fuites , une stattion dé'puration moderne avec les nouveaux filtres garantissant la purification dew eaux usées jusqu'à la potabilité de l'eau. Ensuite le renvoi de l'eau (avec l'esu de pluie9AU RéSERVGOIR MUNICIPAL.Ainsi on aurait une économie de plus de 90% d'eau et les sources ou puits déficients n'auraient qu'à fournir 10 à 20 % de la quantité initiale. Aujourd'hui, on reçoit de l'eau potable, on l'a salit , la nettoie dans des stations coûteuses puis on laisse s'échapper l'eau propre pour finir dans la mer. C'est un peu ridicule!
GèRONS L'EAU LE MIEUX POSSIBLE , MAIS TERMINONS LE TRAVAIL DE FAçON SéRIEUSE ET COMPLèTE, SINGAPOUR, BERLIN, LE CAIRE(EN PARTIE)ETC , PROUVENT QUE CELA ESZ POSSIBLE. CLAUDINO

Signaler un contenu inapproprié

Guillermalain

Le 21/06/2011 à 13h15

Bonjour,
Commençons déjà par faire preuve de logique pour economiser l'eau:
*Comment se fait il que les agriculteurs ,les mairies arrosent leurs cultures ,leurs parcs et jardins en pleines journées,alors que l'evaporation va être au maximum(Arrosons la nuit ,avec les programmateurs,c'est possible)
*De plus en plus de gens font creuser des puits à 16m de profondeur(75E du metre),pour mettre une pompe à 1500E ttc(oui,je sais,il y a moins cher!)et ces personnes qui economisaient l'eau auparavant ,arrosent à n'en plus finir,car c'est de l'eau gratuite!Ces nouveaux puits devraient être interdits car autour de moi,il n' y a que ça.Pour ma part,j'ai 2 reservoirs de 500l qui se remplissent avec la pluie.
salutations

Signaler un contenu inapproprié

Commentez ou posez une question à Thierry Sartorius

Les commentaires aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Mot de passe oublié