Une quinzaine de pays ont opposé un non catégorique au projet de la Commission européenne de créer un marché des concessions de pêche. Le Parlement européen doute aussi.
La réunion des ministres de l'Agriculture et de la pêche du 27 avril n'aura pas été de tout repos pour la commissaire européenne en charge du dossier, Maria Damanaki. Une quinzaine d'Etats, dont la France, s'est ouvertement positionnée contre l'une des mesures phrases de sa réforme de la politique commune de pêche (PCP).
Paris s'est dit « fermement opposé » à la libéralisation des échanges de quotas de prises de poissons. Le représentant français a souligné que les ressources halieutiques étaient un « bien public non privatisable» et a réclamé une « gestion collective des droits avec un contrôle renforcé des organisations de producteurs ».
Changement de système
L'objectif de la Commission est de venir à bout de la surpêche. Jusqu'à présent, sa stratégie principale a consisté à financer la destruction de navires ("primes au déchirage"). Or, c'est un échec. Selon la Commission et la Cour des comptes européenne, « entre 1994 et 2013, 2,73 milliards auront été consacrés à la mise au rebut (…), mais malgré cet énorme effort budgétaire, notre capacité de pêche continue d'augmenter au rythme de 3% par an environ ». La surpêche concerne encore 82% des ressources en Méditerranée et 63% dans l'Atlantique.
Bruxelles a ainsi proposé en juillet 2011 de renverser la vapeur...
