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Toitures végétalisées : une filière sur la voie de la croissance

L'Association des toitures et façades végétales rapporte les chiffres de la filière en 2021. Si seulement 8,5 % des nouvelles surfaces étanchées sont aujourd'hui végétalisées, les collectivités envisagent de multiplier leurs projets dans un avenir proche.

Bâtiment  |    |  F. Gouty
Toitures végétalisées : une filière sur la voie de la croissance

En 2021, 1,6 million de mètres carrés de toitures ou de terrasses ont été végétalisés. Selon les chiffres du premier observatoire du marché de la végétalisation du bâti (1) , publié le 17 avril, cela correspond à une augmentation de 16 % en cinq ans, autrement dit depuis la promulgation de la loi Biodiversité qui a ouvert la voie à davantage d'espaces de continuités écologiques. « La tendance est donc clairement positive, mais beaucoup reste à faire, notamment lorsque l'on compare le marché français à celui de nos voisins outre-Rhin, environ cinq fois plus important », souligne l'Association des toitures et façades végétales (Adivet), à l'origine de ce rapport avec le bureau d'études BatiEtude.

La végétalisation gagne du terrain

“ La tendance est clairement positive, mais beaucoup reste à faire ” Adivet
Réalisée dans le cadre du volet français d'une étude internationale, menée notamment par la Fédération européenne des toits végétalisés (EFB), l'enquête s'appuie principalement sur les déclarations d'environ 500 entreprises de la filière (architectes, paysagistes, étanchéité, etc.) et de 88 communes de plus de 10 000 habitants. À travers leurs témoignages, l'Adivet estime que la végétalisation du bâti représente aujourd'hui un chiffre d'affaires de 220 millions d'euros, réparti entre 1 200 sociétés de 7 000 salariés. En 2021, le nombre de surfaces végétalisées (issues en grande majorité de la construction neuve) ne représentait que 8,5 % des nouvelles surfaces étanchées. L'enquête de l'Adivet atteste néanmoins l'intérêt croissant des collectivités et des acteurs de la filière. Ces derniers parient tous sur un rythme de croissance annuelle du nombre de surfaces végétalisées d'au moins 5 % pour les toitures et de 3 à 4 % pour les façades.

Si la majorité des projets émanaient auparavant des collectivités, les deux tiers de la commande de projets de végétalisation passe désormais par l'immobilier privé ou le tertiaire. Cela étant, la place de la végétalisation dans la commande publique pourrait regagner prochainement du terrain dans le cadre des stratégies locales d'adaptation au changement climatique. D'après l'Adivet, « une mairie sur cinq (18 %) interrogée » a déjà développé une telle stratégie (dont 27 % sont des villes de plus de 50 000 habitants) et quasiment « une commune sur dix (8 %) rend déjà obligatoire la végétalisation des toits à travers son plan local d'urbanisme ». Du reste, une stratégie serait en cours d'élaboration dans 62 % des autres municipalités répondantes.

La végétalisation francilienne rime avec biodiversité

Le rapport de l'Adivet évoque également le résultat d'une étude de l'Agence régionale de la biodiversité d'Île-de-France parue en 2021, caractérisant les bénéfices écologiques de la végétalisation urbaine. Sur un échantillon de 36 toitures d'Île-de-France, 70 % des espèces floristiques recensées n'y avaient pas été plantées initialement et avaient donc conquis l'espace grâce à la végétalisation. En outre, 611 espèces d'invertébrés, principalement des arthropodes et des gastéropodes, y avaient été observées au total.
Mieux évaluer les bénéfices écosystémiques

« Les principaux freins évoqués par les répondants concernent la pérennité du système installé (concernant le développement du projet et son entretien a posteriori), un rapport coût-bénéfice défavorable et des difficultés liées au projet et à sa mise en œuvre », retient l'association des acteurs de la filière de son sondage. Parmi les leviers préconisés, l'Adivet milite pour une réglementation plus contraignante, l'accentuation de la formation en matière de végétalisation mais également l'intégration de nouvelles approches comme les toitures biosolaires.

En mars dernier, elle avait été par exemple à l'initiative d'un nouveau référentiel d'évaluation de performance écosystémique. Intitulé « Green Roof Score (2)  », cette grille se voue à établir la qualité écologique d'un projet de végétalisation (d'au moins 50 mètres carrés avec 30 % de végétalisation minimum) en fonction de quatre bénéfices : la lutte contre le phénomène d'îlot de chaleur urbain (avec un rafraîchissement de l'air ambiant situé entre -3 °C à -5 °C), l'accueil de la biodiversité (3) , l'absorption des eaux pluviales et l'apport psychologique de bien-être chez les habitants. Cette grille d'évaluation est mise à la disposition des organismes de certification et de labellisation mais également des maîtres d'ouvrage pour la réalisation de leurs projets.

1. Télécharger l'enquête de l'Adivet
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-41629-observatoire-adivet-2021.pdf
2. Télécharger le référentiel
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-41629-referentiel-green-roof-score.pdf
3. Télécharger l'étude de l'Agence régionale de la biodiversité d'Île-de-France
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-41629-arb-etude-grooves-vegetalisation.pdf

Réactions2 réactions à cet article

et l'effet de la sècheresse? difficile à projeter dans le Midi....

Boulard | 24 avril 2023 à 14h57 Signaler un contenu inapproprié

Selon l'étude Adivet "611 espèces d'invertébrés, principalement des arthropodes et des gastéropodes ont été observées" sur l'échantillon des 36 toitures d'Ile de France en 2021. Quid de la cohabitation des biodiversités humaine et arthropodique dans les immeubles d'habitation? Les "petites bêtes qui piquent" resteront sagement dans leur habitat? Nous n'avons pas fini d'apprendre et d'expérimenter....!

Pasisimple | 24 avril 2023 à 18h47 Signaler un contenu inapproprié

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