''Plusieurs arrêtés préfectoraux leur avaient demandé de fournir des études, jamais rendues ou avec retard, sur l'analyse, le confinement et le traitement des pollutions'', ont rappelé les associations environnementales France Nature Environnement (FNE) et l'ADELP (Association agréée pour la défense et la lutte contre la pollution de Moselle-Est), parties civiles dans un communiqué. Les deux associations estiment que les sociétés ''ne semblaient pas empressées'' de dépolluer les anciens sites d'exploitation à l'origine de la pollution des eaux ''pour lesquelles des travaux de dépollution devaient débuter début 2008''. ''On trouve dans la nappe, en dehors de l'emprise du site, des concentrations 20.000 fois supérieures à la norme en benzène qui risquent d'atteindre des captages d'eau potable'', a souligné Michel Kaspar, président de l'ADELP.
Selon les deux associations, Total Petrochemicals a en outre été condamnée pour ne pas avoir informé suffisamment tôt la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE) d'une panne à l'origine d'une pluie d'hydrocarbures sur l'Europort de Saint-Avold le 6 novembre 2008.
FNE et l'ADELP se félicitent de ce jugement ''qui réaffirme la responsabilité des industriels'' et du principe ''du pollueur-payeur''. Pour Marc Sénant, chargé de mission sur les risques industriels à FNE, ''en affirmant de la sorte la responsabilité des industriels face aux impacts qu'ils génèrent, le juge évite que la facture d'une dépollution soit supportée par les ''pollués'', qui payent déjà un prix fort en termes de santé et de qualité de vie. Ce type de décision amène nécessairement les industriels à reconsidérer l'intérêt et l'importance de la prévention''.
Article publié le 05 mars 2010