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Transition énergétique : la ministre dévoile les dossiers en cours

Dans un entretien donné au JDD, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, annonce des mesures plus ou moins inédites : un audit du parc nucléaire, des décrets de sobriété et le déblocage d'énergies renouvelables en attente.

Gouvernance  |    |  F. Gouty
Transition énergétique : la ministre dévoile les dossiers en cours

L'État, le secteur privé et les établissements recevant du public présenteront, dès cet automne, leurs plans d'action pour mettre en œuvre le nouvel objectif de sobriété énergétique du gouvernement. D'ici là, le ministère de la Transition énergétique a prévu plusieurs mesures pour optimiser la consommation énergétique de la France. Elles ont été annoncées par la ministre Agnès Pannier-Runacher dans un entretien publié le vendredi 23 février dans Le Journal du Dimanche (1) .

Deux décrets de sobriété

En premier lieu, la ministre a promis la publication « dans les prochains jours » de deux décrets visant la sobriété énergétique. Le premier, en consultation en décembre 2021 en application de la loi Climat et résilience, obligera l'extinction des publicités lumineuses sur tout le territoire hormis dans les aéroports et les gares, entre 1 heure et 6 heures du matin. Il constitue une généralisation des règles applicables jusqu'à présent aux grandes unités urbaines uniquement sur la base du volontariat. Le non-respect de cette interdiction pourrait conduire à une amende de 1 500 euros. « Les Français sont à juste titre choqués par certaines pratiques », atteste la ministre.

Le second décret annoncé interdira, pour tous les commerces, l'ouverture des portes alors que la climatisation ou le chauffage fonctionne. Une amende de 750 euros pourra être imposée pour tout manquement. Là encore, cette mesure, issue de la Convention citoyenne pour le climat, était en consultation en janvier 2021 et n'est donc pas tout à fait issue de la crise énergétique actuelle. « Cela permettra aux commerçants de réduire leur facture énergétique de près de 20 % », souligne néanmoins Agnès Pannier-Runacher au JDD.

Le gouvernement mise, de plus, sur le lancement d'un appel à projets favorisant la rénovation énergétique des logements. Ce dispositif, doté d'une enveloppe de 150 millions d'euros, devrait aider les particuliers « les plus précaires » à constituer des dossiers administratifs pour faciliter les procédures. Il se rapproche, en cela, des missions des futurs « accompagnateurs Rénov' » créés par la loi Climat et résilience.

Un nouveau délégué interministériel au nouveau nucléaire

La ministre s'inquiète, par ailleurs, de la sécurité d'approvisionnement en l'électricité. Sur les 56 réacteurs du parc nucléaire français, 29 restent à l'arrêt depuis mai. En février dernier, alors que l'activité de 17 premiers réacteurs était déjà suspendue, l'ancienne ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, avait indiqué avoir commandé un audit de la situation à EDF. « EDF doit me rendre un premier rapport en mars », avait alors confié l'ex-ministre. Celui-ci devrait finalement être rendu « la semaine prochaine », avec près de cinq mois de retard.

En outre, Agnès Pannier-Runacher confirme l'intention du gouvernement de lancer la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR2. Dans cette optique, elle annonce la nomination prochaine d'un nouveau « délégué interministériel au nouveau nucléaire, qui pilotera le projet pour l'État ». Ce dernier se chargera de l'accompagnement administratif au pilotage de la chaîne de sous-traitance.

Débloquer 10 GW d'énergies renouvelables

La ministre Agnès Pannier-Runacher en a également profité pour esquisser de premiers aspects du projet de loi d'accélération (ou de simplification) de la transition énergétique attendu depuis le début de l'été. Il devrait comporter, notamment, une autorisation d'implantation d'énergies renouvelables (ENR) sur les délaissés routiers. Il s'accompagnera de cartographies départementales de zones à risques sur lesquelles proscrire des projets d'ENR et d'un décret réduisant à dix mois chaque étape d'un recours contre l'un de ces projets.

Pour finir, la ministre de la Transition énergétique prévoit, cette semaine, le déblocage de dix gigawatts (GW) d'énergie photovoltaïque, éolienne et de biogaz. Ce chiffre semble faire écho à une analyse délivrée par Anne-Catherine de Tourtier, présidente du syndicat France énergie éolienne (FEE), le 18 juillet dernier, affirmant que « 4,7 GW de projets éoliens et 3 GW de projets solaires sont actuellement bloqués en instruction ». À titre de comparaison, au premier trimestre de l'année 2022, l'État recensait environ 4,1 GW de projets éoliens en cours d'instruction (dont 1,5 GW avec une convention de raccordement signée) et 13,4 GW de projets solaires photovoltaïques (dont 2,6 GW prêts à être raccordés).

1. Accéder à l'article du JDD.
https://www.lejdd.fr/Politique/agnes-pannier-runacher-sur-son-plan-de-sobriete-energetique-il-ne-faut-pas-sinterdire-de-sanctionner-4124796

Réactions12 réactions à cet article

Le nucléaire français , aujourd'hui comme hier est à l'arrêt à 63 %, il ne reste donc que 37 % disponible sur le réseau...Nous importons donc ce matin l'équivalent de 9 réacteurs nucléaires en électricité et faisons fonctionner les centrales à gaz à fond.
Le prix de gros de l'électricité spot en France à 600 euros/MWH est le double de l'Allemagne , et 14 FOIS le prix de vente d'EDF à ses concurrents privilégiés par le gouvernement.

Darwin | 26 juillet 2022 à 09h31 Signaler un contenu inapproprié

Darwin, ce n'est pas parce que plus de la moitié des réacteurs sont à l'arrêt que nous importerions plus de la moitié de notre électricité. Il ne faut ne pas mélanger le potentiel de production avec la production réelle, c'est-à-dire la demande à un instant T. Nous n'importons que ce qui est nécessaire par rapport à la demande et c'est déjà bien trop, tout en essayant de compenser avec la grande hydraulique (Dordogne en ce moment). La complexité des liaisons et échanges à travers l'Europe rend l'étude très difficile, car il y a plus d'économie et de politique que de logique dans le système global. Après tout, il est temps de se rendre compte que sauf pour les politiques engoncés dans leurs stratégies, le nucléaire de fission n'a aucun avenir.

petite bête | 26 juillet 2022 à 11h33 Signaler un contenu inapproprié

21 réacteurs à l'arrêt + 27 réacteurs avec des plus que fortes suspicions de défauts majeurs de sécurité, n'en jetez plus la cours est pleine ... ou plutôt les piscines et les stockages des déchets radioactifs.
A ce tableau déjà bien noir, si on ajoute un manque d'eau de refroidissement qui oblige à rejeter de l'eau trop chaude par dérogation sur 4 centrales, qu'avec les étiages de plus en plus longs et sévères, (Pour info., le nucléaire prélève 60% de tous les prélèvements d'eau douce en France) sauf à puiser dans les aquifères (en projet), on ne sera pas refroidir les réacteurs ... mais non ! on s'obstine et on réfute ... "Tout va très bien madame marquise"! En dehors des 3 centrales refroidies à l'eau de mer, qu'en sera-t-il pour les autres, des autres sites ... le nucléaire est déjà une production intermittente saisonnière.

Pierrick_thermicien | 26 juillet 2022 à 12h50 Signaler un contenu inapproprié

Pierrick, je me permets de vous faire remarquer qu'il ne faut pas confondre le prélèvement avec la consommation. Le prélèvement c'est ce que l'on retire du milieu, et la consommation ce qui n'y revient pas, qui est en quelque sorte "exporté" et ne rejoint le "grand cycle de l'eau" que loin du lieu de prélèvement. Par exemple les barrages hydroélectriques "prélèvent" de l'eau puisqu'elle passe par les turbines. Ils payent une redevance aux agences de l'eau pour cela. Mais leur consommation réelle est celle liée à l'évaporation. Pour une tranche nucléaire la consommation réelle est de l'ordre de 45 millions de m3/an. La plus forte consommation est celle de l'agriculture, qui consomme 80% de ce qu'elle prélève. Et, hélas, c'est surtout en été. Pour donner un exemple concret, en Indre 11 irrigants consomment plus d'eau que la population du département. La même population consomme 20% de ce qu'elle prélève. Vous devriez pouvoir trouver ces données sur les sites des agences de l'eau, mais cela sera très difficile car le lobby agro-industriel veille à ce qu'elles soient assez inexploitables, justement en entretenant la confusion entre prélèvement brut et consommation nette. Elles ont toutefois été compilées par FNE.

petite bête | 26 juillet 2022 à 15h57 Signaler un contenu inapproprié

Sur le site edp-open.org on trouve la note :EDF Centrales nucléaires et environnement,prélèvements d'eau et rejet,signée EDF.
Page 20:les prélèvements en eau douce pour les centrales thermiques atteignent 57 % (71 % pour les eaux de surface ,c'est à dire les fleuves) et 15 % pour l'agriculture .
Sur ce total astronomique de 34 milliards de m3 prélevés annuellement,EDF calcule une consommation (sic) de 6 milliards dont 22 % pour les centrales thermiques...Car disent-il 97 % de l'eau est restituée presque (sic) instantanément pour les centrales nucléaires.
A suivre la qualité de ces rejets (presque)instantanés page 21,22,23
Page 21 rejets radioactifs:Tritium ,Carbone 14,Iode..
Page 22 rejets chimiques et thermiques
Page 23 ordre de grandeur des rejets chimiques annuels par UNITE DE PRODUCTION , pourquoi par unité de production , parce que le total du parc vous ferait dresser les cheveux sur la tête!!!!
Exemples:
sulfate=200 à 500tonnes,chlorure=600tonnes,nitrates=15 à 80 tonnes,acide borique 1 à 7 tonnes......Liste d'une pleine page!
Ils ne sont pas beaux les rejets (presque) instantanés de nos centrales!
Vous comprenez maintenant pourquoi les agriculteurs ne craignent pas la fameuse taxe sur l'eau inventée par certains politiques , la FNSEA diffuserait vite cette note ..Elle l'a déjà fait dans les ministères.

Darwin | 27 juillet 2022 à 10h19 Signaler un contenu inapproprié

Faire diversion en pointant du doigt un autre secteur ne dédouane en rien le nucléaire et se n'est pas un payant qu'on règle la quantité d'eau disponible, je ne confonds donc rien. Quoi qu'il en soit, 60% de l'eau douce passe bel et bien dans le turbinage des centrales nucléaires, que cette eau est bel et bien rejetée à des températures supérieures à ce qu'elle était en amont, que cette eau chaude a un impact non négligeable sur les écosystèmes dont le plus emblématique est la prolifération d'algues qui asphyxient les milieux et qu'on peut aussi pointer du doigt les rejets effluents radioactifs. On peut aussi ajouter que contrairement aux idées reçues, l'eau chaude et froide ne se mélangent pas bien et qu'en période d'étiage sévère ces eaux restent concentrées en rejets radioactifs. Pour finir, toutes les agences européennes s'accordent à dire qu'avec le changement climatique et le manque d'eau qu'il engendre, le risque de black out électrique devient une menace crédible dès 2030. Le nucléaire est juste un caprice industriel franco-français, il ne règlera rien et il ne sauvera pas non plus le climat ...ici ou ailleurs !

Pierrick_thermicien | 27 juillet 2022 à 10h27 Signaler un contenu inapproprié

Pour plus de précision, voici les données IFEN (à réactualiser):
En prélèvements bruts, soit 34 milliards de m3 au total, pour une consommation nette totale de 6 milliards de m3 :
Abbréviations : P pour prélèvement C pour consommation totale, CE pour consommation estivale
ENERGIE P 57% C 22% CE 9%
EAU POTABLE P 18% C 24% CE 10%
INDUSTRIE P 10% C 6% CE 2%
AGRICULTURE P 15% C 48% CE 79%
J'ai calculé que dans mon département (37), si les restrictions volontaires ou non, telles que préconisées et calculées par les autorités se font sur les deux mois d'été, on économisera un peu moins de trois jours d'irrigation agricole.

petite bête | 27 juillet 2022 à 17h26 Signaler un contenu inapproprié

Pierrick,
Je me contente de donner des chiffres, ce qui ne dédouane en rien le nucléaire de de ses méfaits passés, actuels et futurs. Pour préciser, figurez-vous qu'étant membre d'un CDH (devenu CODERST par la "simplification sarkosiennne) j'avais posé une question au responsable d'une centrale (Avoine-Chinon) sur les normes pour rejets aqueux. Réponse : "Nous n'avons pas de rejets aqueux" sous-entendu : nous n'avons pas de substances provenant de la centrale dans nos rejets aqueux. Quelques années plus tard, fixation des normes de ces mêmes substances dans les rejets aqueux, avec le même responsable. J'ai pu lui citer Nietzsche : "Le problème, ce n'est pas que tu m'aies menti, mais c'est que, désormais, je ne pourrai plus te croire".

petite bête | 27 juillet 2022 à 19h46 Signaler un contenu inapproprié

Effectivement faire le choix du nucléaire dans les conditions actuelles de réchauffement climatique va nous pénaliser pour très longtemps, pour toutes les bonnes raisons qui sont énumérées ci-dessus .Il ne vient à l'idée de personne qu'avoir fait passer la population française de 45 millions d'individus en 1960 à 67 millions en 2022, soit 22 millions d'individus en plus en l'espace de seulement 60 ans était une conn.... majeure . Mais non, tous ces beaux décideurs ont l'intention de continuer sur la lancée...Les sphères gouvernementales ont-elles encore un minimum le sens des responsabilités en France ? NON. Le seul moyen de nous en sortir c'est non seulement de baisser drastiquement la consommation d'énergie mais de réduire la population. Car l'eau va manquer également , ainsi que les denrées alimentaires. Et pas seulement à cause de la guerre en Ukraine; on en arrive déjà à empêcher les agriculteurs d'arroser, donc on les condamne à perdre leurs récoltes, c'est un véritable non-sens.

60 % de l'eau prélevée sert effectivement à la production d'énergie. C'est trop.

gaïa94 | 28 juillet 2022 à 00h22 Signaler un contenu inapproprié

Encore une fois, l'eau prélevée n'est pas l'eau consommée. Si l'énergie "prélève" 57% des 34 milliards de m3 utilisés par les différents acteurs économiques et les particuliers, elle en restitue la majeure partie, et consomme 22% (9% en été) des 6 milliards de m3 réellement consommés par l'ensemble des acteurs. L'essentiel de cette eau traverse les barrages, la perte étant essentiellement due à l'évaporation dans les plans d'eau qu'ils génèrent et, à un degré moindre, les tours de refroidissement des centrales nucléaires. Sur la Dordogne, les plans d'eau des barrages de Bort, Marèges, Chastang et Sablier évaporent en été plus d'eau que le dernier n'en restitue à l'aval.
Voir plus haut les chiffres des répartitions de prélèvements et de consommations .

petite bête | 28 juillet 2022 à 18h11 Signaler un contenu inapproprié

Bien évidemment la seule chose qui compte c'est l'eau prélevée , l'eau qui est sortie de son milieu naturel , le reste est du cinéma:l'eau consommée (sic) je me marre est une invention du lobby nucléaire, personne n'est capable de la définir ni bien sûr de la mesurer:les agriculteurs le savent bien et renvoient l'administration dans ses buts chaque fois que cette dernière parle de taxer l'eau !!!
Il faudrait taxer EDF en premier et accessoirement Areva,Orano,le CEA et toute la bande

Darwin | 29 juillet 2022 à 12h50 Signaler un contenu inapproprié

Petite bête, ça fait 60 ans que le nucléaire "nous ballade", reprendre leurs chiffres revient à "chausser des godillots". Cette industrie nous a toujours menti sur la réalité économique, production, rejets, accidents (édulcorés en les nommant "incident") et recyclage. EDF entretient la confusion entre production et consommation. Si il y a bien une réalité de production moins carbonée, la consommation française est quasiment identique à celle de nos voisins européens. Nous sommes dans un réseau maillé européen, tous les jours, des milliers de MWh franchissent les frontières dans tous les sens pour équilibré les réseaux ... faudrait quand même de réveiller ça fait plus de trente ans !. Hors ce qui est important n'est pas tant ce qu'on produit mais ce qu'on consomme et la nature de ce qui arrive au compteur. Mélanger production et consommation est aussi aberrant que d'affirmer que la France produit des petites voitures diesel donc tous les français roulent en petites diesel. Un élève ingé. de l'ADEME avait fait un mémoire (travail de fourmi remarquable) en épluchant tous les bordereaux des douanes (des milliers de documents) afin de calculer l'empreinte carbone réelle de l'électricité à nos compteurs. On est très loin des affirmations actuelles qui fait juste le solde entre entrées et les sorties en fin de journée. Pour ma part, j'ignore les parutions officielles issues de compromis politiques étayés d'aucunes autres réalités que des considérations politico-industrielles.

Pierrick_thermicien | 29 juillet 2022 à 12h55 Signaler un contenu inapproprié

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