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La transition énergétique s'impose comme sujet prioritaire de la future Commission

La transition énergétique européenne revient sur le devant de la scène au lendemain des élections européennes. La transition énergétique en Allemagne pourrait servir de modèle.

Energie  |    |  Euractiv
La transition énergétique s'impose comme sujet prioritaire de la future Commission

"Nous sommes maintenant dans une phase décisive", a déclaré Oliver Geden, de la Fondation science et politique (SWP) à l'occasion d'une conférence à Berlin sponsorisée par KPMG Global Energy Institute Europe, Moyen-Orient et Afrique. Les discussions se sont avant tout concentrées sur l'approche actuelle en matière de politique énergétique dans l'UE et la nécessité de mettre en place une intégration plus importante.

Même si les pays européens doivent se rapprocher en matière de politique énergétique, des réticences se font ressentir auprès de certains, selon Oliver Geden. Pour l'instant, de nombreuses personnalités souhaitent une approche commune sur des thèmes importants dans la politique énergétique, mais ce n'est pas une chose aisée, a déclaré Joanna Mackowiak Pandera de l'initiative Agora Energiewende.

La question de l'intégration de la politique énergétique européenne se pose auprès de tous les États membres, a indiqué pour sa part Gerhard Jochum, membre du conseil d'administration de Swiss Repower AG. "Les règles du jeu, les situations nationales et la structure des acteurs varient entre les pays , a-t-il déclaré en ajoutant : Mais, en dépit de ces différences, des points communs pourraient se retrouver sous l'appellation : « vers une Union européenne pour le climat et la préservation des ressources»."

Une phase décisive

Au début de l'année, la Commission a présenté un nouveau cadre réglementaire pour les politiques en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030 :

Le président de la Commission européenne a ainsi indiqué dans un communiqué de presse : "Si la lutte contre le changement climatique revêt une importance capitale pour l'avenir de notre planète, une véritable politique européenne de l'énergie est essentielle pour notre compétitivité."

Oliver Geden estime que l'attitude de nombreux pays européens pose problème : "La position de nombreux États membres est la suivante : ils agiront volontiers en faveur d'une politique énergétique européenne tant qu'elle se déroule plus ou moins comme ils l'ont prévu".

L'attentisme domine dès lors au sein de nombreuses capitales européennes. "Au cours des trois-quatre dernières années, aucune décision importante sur la politique énergétique ou climatique n'a été prise à l'échelle européenne", a-t-il argué. 

Cette avancée européenne sans vision est contraire aux projets ambitieux de la Commission européenne, a souligné le chercheur.

La politique énergétique dans un contexte plus large

Kilian Gross de la DG énergie de la Commission a quant lui défendu les avancées enregistrées ces dernières années : "La politique énergétique doit être envisagée dans un contexte plus large. De nombreux acteurs s'accordent pour dire que les problèmes importants doivent être résolus grâce à la coopération". "D'un autre côté, la politique énergétique contient des sujets hautement sensibles", a-t-il admis. Étant donné que les États membres ont le droit de décider de leur propre mix énergétique, la souveraineté des États membres joue un rôle décisif, a expliqué l'expert en énergie. En temps de crise, les États veulent conserver leur influence.

Transition énergétique : opportunité ou défi ?

La volonté politique de promouvoir les énergies renouvelables a perdu en ardeur ces dernières années avant tout parce que les questions économiques viennent peser dans la balance, selon Joanna Mackowiak Pandera. "Les responsables politiques sont conscients que la population regardera d'abord le prix de l'énergie avant de faire un choix." Même si la Pologne ne suit pas avec une grande attention la transition énergétique qui s'opère chez ses voisins allemands, d'autres observateurs sont quand même attentifs à l'évolution outre-Rhin.

"Les autres États membres observent cette situation avec intérêt", mais les chefs d'État et de gouvernement doivent prendre une décision à l'unanimité sur le paquet énergie-climat pour 2030. "Même si l'Allemagne enregistre d'excellents résultats d'ici là, la Pologne prendra toujours sa décision en fonction des intérêts nationaux", a déclaré le chercheur de SWP.

Aux yeux de Kilian Gross, il faut adopter avant tout d'expliquer l'importance de la rentabilité pour que la transition énergétique soit mieux acceptée en Allemagne comme au niveau européen. "Cela ne fonctionnera que si les énergies renouvelables sont intégrées au marché, si les instruments du marché sont exploités comme il faut et si l'extension du réseau énergétique se fait en même temps que celui des énergies renouvelables."

Espoirs pour la période postélectorale

Les membres du panel ont discuté des mesures à mettre en place le plus rapidement possible une fois les élections passées. Selon Oliver Geden, le changement de composition au sein de la Commission importe peu : "Si les États membres désirent trouver un accord demain, ils peuvent le faire. En théorie, ils peuvent même le faire sans la Commission", a souligné le chercheur.

Même s'il souhaite que les chefs d'État trouvent un compromis durable, il craint qu'une résolution vague et truffée de notes de bas de page sorte en octobre ou en décembre. Joanna Mackowiak Pandera espère pour sa part que les nouveaux commissaires entreront dans le vif du sujet le plus vite possible.

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Réactions7 réactions à cet article

Il y a un exemple à ne pas suivre c'est celui de l2Allemagne qui a confondu lutte contre le changement climatique et sortie du nucléaire.
Ces deux objectifs sont contradictoires tant que les stockage de masse de l'électricité sera une vue de l'esprit. En attendant, il ne faut pas balancer des milliards d'euros dans les renouvelables intermittentes en les favorisant par des subventions aussi couteuses qu'inutiles. Aider la recherche oui, assurer la fortune des actionnaires de l'industrie électrique non.

ITC78 | 10 juin 2014 à 11h00 Signaler un contenu inapproprié

Le stockage de l'énergie n'est pas une vue de l'esprit, ne vous en déplaise ITC78. Depuis plusieurs années les solutions, smart grid, batterie ou H2 sont disponibles il n'y a plus qu'à! Le modèle de l'Allemagne a une vertue: reconnaitre enfin qu'un systeme décentralisé et basé sur l'absence de chauffage électrique est propice aux ENR

pierrotb | 10 juin 2014 à 16h37 Signaler un contenu inapproprié

Il est beau le modèle de la transition énergétique allemand, teinté de vert mais surtout fait de charbons et de lignites consommés comme jamais ... comme les ricains ils savent être pragmatiques, pas nous.

pfiouuu | 10 juin 2014 à 17h48 Signaler un contenu inapproprié

Toutes les solutions existent dans les cartons. C'est le prix à payer et la rentabilité des investissements énormes nécessaires qui pose problème. Le mythe du système décentralisé va exploser en vol puisque au contraire, plus le mix énergétique est diversifié, plus le nombre d'opérateurs est important et plus il faut de centralisation pour gérer l'ensemble afin de tenir l'équilibre instable qu'est l'usage de l'électricité.
D'accord avec vous pour le chauffage à l'électricité.

ITC78 | 10 juin 2014 à 19h18 Signaler un contenu inapproprié

transition énergétique à l'allemande : augmentons le CO2, fragilisons les réseaux en balançant des gigawatts imprévisibles dessus. Et on veut étendre ça à l'Europe !!!
Tant que les motivations seront électoralistes...

dmg | 10 juin 2014 à 21h34 Signaler un contenu inapproprié

"Au cours des trois-quatre dernières années, aucune décision importante sur la politique énergétique ou climatique n'a été prise à l'échelle européenne", a-t-il argué.
Attention, qu'aucune nouvelle décision ne soit prise n'est pas un problème en soit.
En France, entre 2007 et 2009 on a eu bcp de décision dans un sens puis dans un autre et on a tué dans l'oeuf une potentielle filière industrielle du PV...

"Cela ne fonctionnera que si les énergies renouvelables sont intégrées au marché, si les instruments du marché sont exploités comme il faut et si l'extension du réseau énergétique se fait en même temps que celui des énergies renouvelables."
Et la maîtrise de l'énergie, la rénovation thermique, ... ça lui parle ou pas du tout ?
Moi il me semble que c'est la base fondamentale de la transition énergétique. Sans maîtrise des consommations, aucune chance d'aboutir à qqch d'acceptable pour le public, et encore moins à un horizon 10-20 ans...

Tombour | 19 juin 2014 à 18h01 Signaler un contenu inapproprié

A t on besoin que l'on prenne des décisions supra nationale pour gérer notre quotidien?
Il y aurait une solution très décentralisée: l'autoproduction et l'autoconsommation partout où cela est possible.
Le coût d'installation est aujourd'hui beaucoup trop élevé.
Malheureusement les états favorisent plutôt la production de masse qui leur permet de nous taxer toujours et encore.

ITC78 | 04 juillet 2014 à 11h28 Signaler un contenu inapproprié

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