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Planification des infrastructures et de la mobilité : le train en première ligne

La Première ministre a profité de la remise officielle du rapport du Conseil d'orientation des infrastructures pour annoncer les priorités du Gouvernement en matière de mobilité. Le ferroviaire fait la course en tête.

Transport  |    |  N. Gorbatko
Planification des infrastructures et de la mobilité : le train en première ligne

En matière d'infrastructures, le grand gagnant des arbitrages du Gouvernement sera le train. Dans son rapport remis ce vendredi 24 février à la Première ministre, le Conseil d'orientation des infrastructures (COI) proposait trois scénarios différents. C'est celui dit de « Planification écologique » mettant particulièrement l'accent sur les investissements dans le ferroviaire qui a été choisi par Matignon, même si Élizabeth Borne prévient d'emblée que les arbitrages finaux pourront s'en éloigner, après sa concertation avec les collectivités locales.

Pour la cheffe du Gouvernement, en effet, l'adoption de ce scénario constitue seulement un point d'étape qui devrait se compléter, en juin prochain, d'une stratégie bien plus large et planifiée dans le domaine de la mobilité et des transports du quotidien. Alors que le COI prévoyait un budget de 80 milliards d'euros pour l'ensemble des infrastructures, la Première ministre a déjà commencé à s'en démarquer en annonçant une enveloppe de 100 milliards uniquement pour le train, désormais qualifié de « colonne vertébrale des mobilités », d'ici à 2040.

Le rail d'abord

Augmentés progressivement pour laisser le temps à la SNCF de programmer ses investissements, ces fonds devraient atteindre un milliard d'euros par an à la fin du quinquennat pour la régénération du réseau et 500 millions pour sa modernisation. « Un grand pas dans la bonne direction », estime la fédération France Nature Environnement. De quoi « esquisser un début de planification écologique », ajoute le Réseau Action Climat (RAC), qui espère toutefois son intégration « dans une politique de mobilité globale et cohérente ».

“ Ce sont bien les collectivités qui ont en main les outils nécessaires pour que nos investissements améliorent concrètement le quotidien de nos concitoyens ” Élisabeth Borne, Première ministre

La création des nouvelles lignes devrait également se poursuivre. Mais dans la droite ligne des annonces du président de la République, Emmanuel Macron, le Gouvernement envisage surtout le déploiement des RER métropolitains. Destinés à mieux relier les grandes villes au tissu périurbain et aux villes de taille moyenne, ces trains devraient assurer plus de dessertes, mieux cadencées. En binôme avec la SNCF, le pilote de ces chantiers devrait être la Société du Grand-Paris (SGP). « Au cours des cinq dernières années, [la SGP] a fait preuve de sa capacité à mener le plus grand projet d'infrastructure et d'aménagement d'Europe, en maîtrisant les coûts et en maintenant un lien permanent avec les élus », a expliqué Élisabeth Borne, lors de la remise du rapport du COI. L'établissement public entamera ainsi rapidement le dialogue avec les exécutifs locaux concernés afin de déterminer le calendrier, les modalités opérationnelles et le financement des nouveaux projets. L'élargissement de ses missions devra cependant faire l'objet d'une nouvelle loi.

Le fleuve et la route ensuite

Les programmes de modernisation et de développement des lignes ferroviaires bénéfi-cieront également au fret. Afin d'assurer le financement promis, le Gouvernement compte s'appuyer, outre son propre budget, sur la SNCF, sur les collectivités et sur l'Union européenne. Il envisage aussi de mettre à contribution le secteur aérien, particulièrement émetteur de gaz à effet de serre et celui des autoroutes, « qui dégagent des profits importants ».

La décarbonation du transport de marchandises profitera par ailleurs d'une amélioration du réseau fluvial, grâce à la modernisation des grands ports et à de meilleures connexions entre les réseaux. La route ne sera pas oubliée, a tenu à préciser Élisabeth Borne. « Pour beaucoup de nos compatriotes, notamment dans les territoires ruraux ou encore dans les Outre-mer, la voiture reste indispensable pour la vie quotidienne, notamment pour se rendre au travail », explique-t-elle. Un budget lui sera donc également consacré afin d'entretenir et de moderniser les voiries. Mais chaque projet d'extension du réseau sera « réinterrogé » et « priorisé ».

Sans oublier les mobilités douces

Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, le Gouvernement compte par ailleurs toujours développer l'usage des véhicules électriques – le fameux leasing à moins de 100 euros devrait être prêt pour 2024 –, l'autopartage, le covoiturage et les mobilités douces. Un comité interministériel se réunira en mars prochain pour assurer le suivi du Plan vélo présenté en septembre dernier qui sera reconduit dans les prochaines années.

Élisabeth Borne prévoit également d'intégrer la mobilité aux contrats de plan État-Région (CPER) en mettant notamment l'accent sur l'intermodalité. À cet effet, les préfets devraient recevoir leurs mandats de négociation dès le mois de mars. Dans le cadre de la loi LOM, ces derniers devront aussi veiller à la finalisation des cartographies des bassins de mobilités et à la mise en place des contrats opérationnels de mobilité avec les Régions. « Ce sont bien les collectivités qui ont en main les outils nécessaires pour que nos investissements améliorent concrètement le quotidien de nos concitoyens », insiste la Première ministre.

Le Gouvernement espère ainsi contribuer à résoudre la difficile équation entre la nécessaire décarbonation, la réponse aux besoins, notamment dans les territoires les moins bien desservis, et les évolutions attendues des usages. « Les transports sont au cœur du quotidien de nos concitoyens, commente Élisabeth Borne. S'ils ne sont pas là, trop rares ou que leur qualité fait défaut, ce sont autant d'assignations à résidence qui demeurent. »

Dans l'ensemble, ces annonces devraient satisfaire les associations environnementales. Mais ces dernières scruteront cependant à la loupe le détail de la construction de cette stratégie, notamment pour ce qui concerne les trains de nuit et les petites lignes. Le Club des villes et territoires cyclables et marchables fera de même à propos de la transition vers les mobilités douces « à mettre en place sans tarder », estime-t-il.

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