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La marine marchande remet les voiles ?

Après deux siècles d'abandon de la voile dans le transport maritime, une entreprise a tenté une incursion dans ce secteur en 2008. Elle envisage de se lancer dans la construction de son premier voilier l'an prochain.

Transport  |    |  V. Roux-Goeken
   
La marine marchande remet les voiles ?
© © Benoit Pozza - Joël Bretecher - Ship Studio - Laurent Mermier
   
Affrétant quatre voiliers marchands depuis 2008, la Compagnie de transport maritime à la voile (CTMV) devrait construire en 2011 son premier voilier marchand, capable de transporter 200 ''europalettes'', soit l'équivalent de 6,5 poids lourds de 38 tonnes. Le but est de réaliser 75% des trajets à la voile, a expliqué vendredi 5 mars le président de CTMV, Frédéric Albert, au cours d'une journée consacrée aux ''bateaux du futur''. L'usage du moteur sera limité aux manœuvres portuaires et aux cas de pétole - quand le vent tombe.

Cette propulsion plus propre devrait faire chuter l'impact environnemental du navire. ''La phase d'utilisation est celle qui a le plus d'impact'', rappelle Guillaume Jouanne, ingénieur conseil chez Evea, cabinet spécialisé dans l'éco-conception. Le bilan carbone du voilier en phase d'exploitation est inférieur à 80% par rapport à un camion, 67% par rapport à un ferry, 38% par rapport à un petit porte-conteneur, selon des chiffres 2009 de l'Ademe.

Une première initiative avait déjà eu lieu en janvier 2008, lorsqu'un cargo de 130 mètres en partance de Bremerhaven (Allemagne) avait rallié le Venezuela propulsé en partie par une voile (kite) géante de 160 mètres carrés de surface fixée à sa proue, permettant de réduire la consommation de carburant du navire de 10 à 35%. Un essai similaire devrait être renouvelé cette semaine, toujours avec un navire ralliant l'Allemagne à l'Amérique du sud.

Rien de comparable avec le projet de CTMV, la voile de 1.300 mètres carrés du voilier jouant ici l'accessoire principal de propulsion. Le voilier mesure 10,10 mètres de large et un peu moins de 50 mètres pour s'exempter du pilotage du port. Son tonnage est légèrement inférieure à 500 UMS (pour Universal measurement system, c'est-à-dire un peu plus de 1.100 mètres cubes) afin de ne pas être soumis à la réglementation contraignante qui pèse sur les plus gros navires polluants - pétroliers et autres supertankers. Le voilier se destinait dans un premier temps au transport de vin, de Bordeaux en Europe du Nord. CTMV a désormais élargi son activité à d'autres produits. Il faut compter entre 160 et 180 euros par palette transportée, tarif compétitif et stable selon Frédéric Albert.

L'initiative a tant plu à l'Ademe que celle-ci a co-financé une pré-étude destinée à mettre sur pied un nouveau label ''Transport durable''. Une fois sa phase de certification achevée d'ici deux ans, ce label pourra figurer sur l'ensemble des marchandises acheminées ''proprement'' aux consommateurs.

Jean-Pierre Le Goff, PDG de la société d'ingénierie navale Sirenha, met un bémol à cet enthousiasme, et croit plus à l'usage de l'électricité pour les petits navires. ''La voile, comme l'énergie solaire sur d'autres navires, demeureront des compléments. Que faites-vous quand vous n'avez plus de vent ?'' Il estime que ce genre de navires a surtout un intérêt médiatique. Même chose pour les cargos à kite.

Voile vs porte-conteneur : une comparaison houleuse

Par ailleurs, la quantité de marchandise d'un navire transportant plusieurs milliers de conteneurs est telle que le bilan carbone par tonne kilomètre pourrait être meilleur que celui d'un petit voilier marchand. Mais c'est sans compter l'impact environnemental des infrastructures portuaires destinées à accueillir les grands porte-conteneurs.

''Notre but n'est pas de les concurrencer, relativise Frédéric Albert. Nous nous destinons au cabotage international dans l'ouest de l'Europe, pour pouvoir desservir des ports de moyenne et petite tailles''. La crise économique a montré les limites des navires à très grosse capacité, confronté en 2009 à une forte baisse des flux commerciaux mondiaux.

Réactions5 réactions à cet article

profane et en retraite

Superbe projet!!quand Mr LeGoff aura construit le sien -voile+électricité - on pourra comparer, voire faire des trajets ensemble ?..tout cela paraît très intéressant pour le service cabotage de produits (semi-légers)-décrit et pourquoi pas aussi en méditerranée - dont la pollution est préoccupante ..

profane | 11 mars 2010 à 11h44 Signaler un contenu inapproprié
ok !

judicieuse initiative, je suis prête à acheter un produit plus cher mais transporter de la sorte...

kadigba | 13 mars 2010 à 18h17 Signaler un contenu inapproprié

remplacer les gros cargos dévastateurs d'océan par des voiliers ! On est en 2014 où en est on?!!!

AnneG | 08 juillet 2014 à 09h08 Signaler un contenu inapproprié

@AnneG : La société a fait faillite (voir l'article Qu'il est dur, en France, de faire aboutir un projet industriel... sur lexpansion.lexpress.fr)
Mais bonne nouvelle, TOWT, une société brestoise de transport à la voile, semble mieux lancé !

RG | 18 juillet 2014 à 14h22 Signaler un contenu inapproprié

Profane et amateur, on peut comprendre que Mr Eudes Riblier Président des Armateurs de France s'inquiète d'une éventuelle concurrence. Le projet ayant acquis l' enthousiasme parmi le public qui lui ne pense pas forcément globalisation des transports par les tankers .

Migema | 09 décembre 2014 à 16h50 Signaler un contenu inapproprié

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