Et si les trieurs n'avaient plus de contact direct avec les déchets ? Nous n'en sommes pas encore là, mais le centre de tri des collectes sélectives d'Amiens a démarré une expérimentation sur la chaine de tri des plastiques. Une caméra positionnée au-dessus du tapis de circulation renvoie à un opérateur l'image des déchets sur un écran tactile. Assis dans une cabine à distance, le trieur a alors quatre secondes pour désigner les intrus avant de passer à l'image suivante. Les indésirables sont eux automatiquement éjectés dans un caisson par des buses de soufflage.
Confort de l'opérateur et productivité augmentée
Le tri télé-opéré offre de nombreux avantages. Sur le plan sécurité, l'opérateur ne risque plus de se couper. Ensuite, il se fatigue moins grâce à la position assise.
En comparaison avec le tri manuel, cette technologie permet aussi de diminuer les erreurs et d'affiner encore plus le tri. Elle permettrait d'augmenter de 6% la productivité. C'est aussi parce qu'elle vient en complément d'un 1er procédé, le TSA2, tri séquentiel auto-adaptatif. Elaboré aussi par Veolia, le TSA2 permet de trier automatiquement les emballages en fonction de leur matière et de leur couleur.
Une expérience encore loin de la généralisation
Pour le moment, les opérateurs ne restent qu'une heure au poste de tri télé-opéré avant d'être relayé. Ils sont obligatoirement assignés au tri manuel, étape encore indispensable selon les responsables Veolia. Il faudra également attendre un peu de temps avant de voir ce procédé se développer sur différents postes de tri car il nécessite des programmes informatiques très complexes pour identifier et isoler les différentes matières.
Il a fallu 5 années de recherche et 2,5 millions d'euros pour mettre au point ce prototype.