Par deux jugements rendus le 2 juillet, le tribunal administratif de Paris a annulé les permis de construire de deux projets de construction parisiens au motif qu'ils sont « de nature à porter atteinte à la salubrité publique ».
Il s'agit des projets « Mille arbres », porté par les sociétés Ogic et Compagnie de Phalsbourg ; ainsi que «
Le site de construction « était déjà surexposé à la pollution atmosphérique liée à la circulation automobile sur le boulevard périphérique », a souligné le tribunal administratif. Il estime que « le recouvrement de cet axe de circulation, afin de permettre l'édification des futurs bâtiments, aurait pour effet d'accroître les concentrations de polluants aux entrées et sorties du futur tunnel, où se situent plusieurs zones d'habitation dans les rues adjacentes ». Si les deux projets prévoient des mesures compensatoires, en particulier l'installation de murs anti-bruit et d'écrans végétaux, le tribunal juge néanmoins que ces mesures, conditionnées à la réalisation des deux projets, « étaient de ce fait incertaines et s'avéraient, en tout cas, insuffisantes pour compenser les effets sur la santé humaine ». En outre, le tribunal a estimé que les prescriptions dont la maire de Paris a assorti le permis de construire du projet « Mille arbres », « pour limiter les risques pour la salubrité publique et garantir une absence de dépassement des seuils règlementaires des polluants, revêtaient un caractère général et hypothétique ».
Le tribunal a donc annulé les deux permis de construire. Il juge qu'« aucune mesure de régularisation n'était possible au regard des caractéristiques des projets, de leur localisation et du niveau de pollution atmosphérique constaté à la date de délivrance des permis ».
Les Amis de la Terre Paris se sont félicités de ce jugement. « C'est la première fois que la justice reconnaît que, oui, la Ville de Paris a commis une faute en délivrant un permis pour la construction d'un immeuble condamnant encore davantage de personnes à vivre exposées à des niveaux inacceptables de pollution de l'air », a salué l'ONG dans un communiqué.