Appelé à se prononcer sur le plan de lutte contre les algues vertes en Bretagne, le tribunal administratif de Rennes a tranché. Le 4 juin, ce dernier a rendu une décision importante en estimant que le sixième plan d'action régional (PAR 6) acté par le préfet en 2018 n'est pas assez ambitieux.
Le tribunal estime que le préfet aurait dû renforcer le programme face à son insuffisance comme le lui demandait l'association Eau et Rivières de Bretagne (ERB) suite à l'avis de l'autorité environnementale. Après une « analyse détaillée » des mesures du sixième PAR, le tribunal a estimé « notamment au vu des résultats du précédent plan constatés sur les bassins concernés et qui, sans être inexistants, n'avaient pas été assez significatifs sur la réduction des pollutions, (…) que ces mesures n'étaient pas suffisantes pour que le préfet refuse de compléter ce plan dans un sens plus restrictif et plus réactif, sans attendre l'élaboration du 7ème plan ». En annulant le refus opposé par le préfet à la demande de l'association Eaux et Rivières de Bretagne, le tribunal adresse à l'État une injonction pour prendre les mesures complémentaires nécessaires, pour la durée du plan restant à courir.
Pour l'association ERB, cette nouvelle décision est « historique » car elle condamne l'État à revoir le plan de lutte contre les nitrates d'origine agricole dans un délai de quatre mois. « Mais que de temps perdu !, réagit Alain Bonnnec, président d'Eau & Rivières de Bretagne. Que de millions d'euros des plans algues vertes investis en pure perte faute d'une réglementation suffisante ! Nous attendons maintenant du préfet qu'il prenne des mesures plus contraignantes et plus protectrices de la ressource en eau. »