Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Troisième édition de la Semaine sans pesticides

La Semaine sans pesticides organisée par l'ACAP, se tiendra du 20 au 30 mars 2008. Son objectif : sensibiliser les publics sur les risques liés à l'utilisation des pesticides et promouvoir des alternatives à ces substances chimiques.

Gouvernance  |    |  R. Boughriet
La Semaine Sans Pesticides a été initiée en 2006 par l'ACAP (Action Citoyenne pour les Alternatives aux Pesticides), un collectif de 100 organisations, et est coordonnée au niveau national et européen par le MDRGF (Mouvement pour les Droits et le Respect des Générations Futures).

Pendant 10 jours, du 20 au 30 mars 2008, des associations, ainsi que des collectivités, des jardineries, des agriculteurs, vont organiser des actions variées pour sensibiliser tous les publics sur les risques sanitaires et environnementaux liés à l'utilisation des pesticides appelés également substances phyto-pharmaceutiques et montrer que des alternatives viables aux traitements chimiques existent.
En 2007, 120 organisations avaient pris part à la deuxième édition de la semaine sans pesticide en mettant en place 217 actions. Pour l'édition 2008, plus de 200 événements sont déjà prévus en France. Avec au programme durant ces 10 jours : des visites de fermes bio, des conférences, des projections de films, des débats et expositions ou spectacles, des sorties sur le terrain ou encore des portes ouvertes en jardins ou exploitations agricoles dans tout le pays mais aussi pour la première fois en Europe (Belgique, Italie, Angleterre) ou au Québec.

Les pesticides, produits visant à la destruction de certains organismes vivants jugés nuisibles (animaux, végétaux, micro-organismes) sont utilisés depuis de nombreuses années dans différents domaines, comme l'agriculture mais aussi la voirie pour l'entretien des infrastructures routières et ferroviaires, le traitement du bois ou bien encore divers usages privés (jardinage, traitement des locaux…). Avec 75.000 tonnes de substances actives par an, la France est le premier consommateur de pesticides en Europe et le 3e mondial, souligne le MDRGF. Les résidus de pesticides présents dans l'eau et les végétaux représenteraient des risques sérieux pour l'homme : reproduction, cancers, etc. Pour l'IFEN (Institut Français de l'Environnement), la moitié des cours d'eau et près d'un tiers des nappes souterraines françaises contrôlées en 2004 présentaient des traces significatives de pesticides. De même que selon le MDRGF, plus de 50% des aliments végétaux consommés en France renfermeraient des résidus de pesticides, 40 % des fruits et légumes vendus dans l'Union Européenne sont contaminés par des résidus de pesticides, dont 3% sont au-dessus des LMR', ajoute l'organisation

La Semaine Sans Pesticides doit permettre de maintenir la pression sur les décideurs et prouver qu'on peut aujourd'hui se passer des pesticides, ont souligné le MDRGF et l'ACAP. Cette année constitue en ce sens un moment décisif. D'une part parce que doit être promulgué au printemps la loi grenelle qui transposera en droit les mesures prises lors des négociations de l'automne 2007 et d'autres parts parce qu'en ce moment se joue au niveau européen l'avenir des pesticides, ont rappelé les organisations.

Dans le prolongement des décisions prises à l'issue du Grenelle de l'environnement, le Ministre de l'Agriculture Michel Barnier avait installé le 15 novembre dernier, le comité d'orientation du plan de réduction de l'usage des pesticides ECOPHYTO 2018. Ce plan de réduction comporte deux volets : le retrait du marché dans les meilleurs délais au regard des solutions alternatives existantes, des produits contenant les 53 substances actives les plus préoccupantes, dont 30 avant la fin 2008 et l'élaboration d'un plan de réduction de 50% de l'usage des pesticides dans un délai de dix ans, si possible. Le 29 janvier, le ministre de l'agriculture avait annoncé le retrait avant le 1er février, de 30* substances considérées comme les plus préoccupantes et entrants dans la composition de plus de 1.500 préparations commerciales de produits phytosanitaires. Mais selon le MDRGF, sur les 30 substances actives annoncées, 20 auraient déjà été retirées de l'Annexe I de la Directive européenne 91/414 concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. Ce qui veut dire qu'elles ont ou vont très bientôt être interdites au niveau européen. Cela limite la portée de la mesure de retrait française.

Le 21 février, plusieurs centaines de personnes manifestaient à Paris, à l'appel de la Coordination des apiculteurs de France et de plusieurs associations environnementales dont le MDRGF pour demander le retrait du pesticide Cruiser. Les apiculteurs et les associations dénoncent cet insecticide apparenté au Gaucho au Regent pourtant incriminés pour leur impact néfaste sur les abeilles et retirés du marché français en 2004. Rappelons en effet que le ministre de l'Agriculture avait autorisé le 9 janvier l'usage du pesticide systémique Cruiser pour un an, en l'assortissant de précautions maximales. Le Ministre a par ailleurs promis des mesures de suivi et de surveillance, des parcelles semées et des ruchers sur trois régions (Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Aquitaine).

Alors que le plan ECOPHYTO 2018 doit être présenté avant la fin du premier semestre 2008 au Président de la République, le MDRGF et l'APAC soulignent que des alternatives à l'utilisation de ces substances chimiques existent déjà en France. Souvent l'objectif étant de mettre en place des Chartes de bonnes pratiques et des plans de désherbage, expliquent les organisations. La commune de Barsac, par exemple est passée à zéro pesticide pour l'entretien des espaces communaux, ainsi que pour l'entretien de tous les bâtiments communaux (mairie, écoles, écoles de musique, salle des fêtes, bibliothèque, etc.). La ville de Lille depuis 2002 généralise la technique de la gestion différenciée dans ses espaces verts. A l'étranger, la Province de Québec a adopté en avril 2006 un règlement provincial visant à interdire l'application des pesticides par les utilisateurs commerciaux et résidentiels et à en interdire la vente.


* Alachlore, Endosulfan, Paraquat, Aldicarbe, Fenbutatin Oxyde, Parathion-Methyl, Azinphos-Methyl, Fenpropathrine, Procymidone, Azocyclotin, Fenthion, Terbufos, Cadusaphos, Fenarimol, Tolyfluanide, Carbofuran, Fluquinconazole, Trifluraline, Chlorfenvinphos, Méthamidophos, Vinchlozoline, Coumafène, Méthidathion, Dichlorvos, Methomyl, Diuron, Oxydemeton-Methyl, Carbendazime, Molinate, Dinocap.

Réactions1 réaction à cet article

infestation d'aleurodes

Je viens de poster un message concernant mon problème d'aleurodes sur le forum du même site.
Donnez moi une solution pour lutter contre ce ravageur parce que tout le jardin est envahi et je n'ai plus de possibilité de dominer ce problème.

bernardk | 15 octobre 2008 à 19h58 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Rachida Boughriet

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager