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Actu-Environnement

L'UNESCO peine à mobiliser les élus français autour des réserves de biosphère en France

Coordinateur du Programme « l'homme et la biosphère » de l'UNESCO en France depuis 1971, le Comité MAB France réunissait pour la première fois à Paris, de nombreux acteurs locaux. L'enthousiasme n'était pas au rendez-vous. Explications.

Biodiversité  |    |  M. Duchesne
Nous avons déjà un parc naturel. Quel intérêt y a-t-il à devenir également une réserve de biosphère. Cette question, fréquemment posée aux acteurs locaux, résume à elle seule le manque de visibilité dont souffrent les dix réserves de biosphère que compte le pays. C'est le constat que de nombreux élus locaux ont fait ce mercredi 10 septembre à Paris, à l'issue d'une réunion organisée par le Comité MAB France, l'organisme qui coordonne le Programme « l'homme et la biosphère » de l'UNESCO dans l'hexagone depuis 1971. Venus de Camargue, de la région des Cévennes, de Corse, du Lubéron, des Vosges, de Fontainebleau, de Bretagne ou encore de Guadeloupe, élus et techniciens sont venus partager leur expérience de terrain avec Natarajan Ishwaran, le secrétaire général du Programme MAB UNESCO. Chargé de coordonner la politique des 528 réserves de biosphère de la planète, dans 105 pays, celui-ci a patiemment écouté les témoignages et doléances des uns et des autres.

Davantage de dialogue entre les hommes, entre les régions et entre les pays

La création d'une « réserve » ou d'un « parc », deux mots entrés dans le langage courant mais qui sonnent mal parce que trop bestial selon certains, a pourtant de multiples atouts. Les élus se félicitent d'abord du dialogue rendu possible grâce à cette structure. Hervé Schiavetti, le maire d'Arles, déclare ainsi que le chemin parcouru depuis dix ans est important. Aujourd'hui, la population est beaucoup moins hermétique et désormais même les chasseurs admettent l'idée que certains territoires doivent être protégés de l'homme et entretenus par des techniciens. L'un d'eux, précise qu'une réserve, et son extension éventuelle, n'est pas un outil de résistance pour lutter contre la densification. La législation qui protège le littoral suffit. Toutefois c'est un outil de mobilisation et les gens se mobiliseront par exemple plus facilement contre la construction d'un IKEA s'il faut protéger une réserve de biosphère….
Autre point fort ? Michael Weber, le nouveau Président du SYCOPARC dans les Vosges, fait part de son enthousiasme : cela nous a permis de travailler avec nos homologues allemands et un secrétariat permanent devrait être mis sur pied pour faciliter le suivi de nos actions inter frontalières. Conquis, il ajoute qu'avec ce réseau mondial des réserves de biosphère, nous sommes chaque année en relation avec les biélorusses et nous nous mettons ainsi volontairement sous la surveillance des yeux du monde. C'est très motivant et nous soignons la qualité de nos actions !.
Une réserve de biosphère a-t-elle un fort intérêt économique ? Pour Yannick Louche, maire de la petite commune de Cendras et président du Syndicat Intercommuncal de la vallée du Galeizon, un site pilote de la réserve de biosphère des Cévennes, pour les terres enclavées, c'est une façon de mettre du lien entre nous mais c'est aussi une aubaine. Le robinet des subventions s'ouvre plus facilement et nous sommes davantage épaulés par l'administration. Jean-Pierre Boyer, le secrétaire général de la Commission nationale pour l'UNESCO constate qu'aujourd'hui, tous les maires voudraient pouvoir classer leur ville au patrimoine culturel….ou naturel. La pression est grande ! Le succès des biosphères viendra avec le temps…


Le MAB France manque de moyens et il ne communique pas suffisamment

Robert Barbault, professeur de biologie et président du Comité français du MAB, tente de justifier le déficit de notoriété dont souffrent les réserves de biosphère de France. Reconnaissant le succès populaire dont jouissent les réserves du Canada et d'Espagne, le chercheur explique : Ici nous sommes fragile mais chacun a sa part de responsabilité. Nos crédits ont baissé et les moyens octroyés par le Ministère du Développement Durables sont limités ; Nos messages sont complexes et difficiles à faire passer à une époque où les sujets superficiels sont à la mode ; Les hommes politiques ne se sont pas assez emparés du sujet… Comment réagir ? Nous avons besoin de moyens et il faut mieux communiquer. Par exemple en réalisant un film vidéo récapitulant nos actions dans les dix réserves…. Jean-Jacques Fresko, le rédacteur en chef du magazine Terre Sauvage, chargé ce mercredi par le Comité MAB France d'animer les débat, résumait en fin de matinée un sentiment apparemment très répandu : Au fond, le MAB n'est-il pas un peu comme une belle endormie dont on attend le réveil ? Un sentiment que partage Roger Mellouet, le vice-président du PNR Armorique qui a laissé éclater sa colère aux cours des débats. Selon lui, outre le manque de communication de la part du MAB France, les élus ne sont pas assez écoutés : Vous parlez des députés et des sénateurs mais c'est nous qui faisons vivre ces projets au niveau local. Nous sommes conscients des enjeux. Nous ne nous contentons pas d'être le nez dans le guidon à la simple recherche de subventions !. Au terme de cette demi-journée de « rencontres », vite expédiée, sans un mot sur l'outre-mer, le Directrice du PNR Armorique confie : Il y avait bien trop de techniciens et ils n'ont pas suffisamment parlé des élus. Quel sera leur rôle précis à l'avenir ? Ces chercheurs ne nous ont donné aucune ni perspective. Le MAB France traverse vraiment une crise existentielle !

Réactions2 réactions à cet article

Oui, très bien, mais

on s'y perd. Trop de zones différents qui ne sont pas non plus sur la même aire géographique.
Là il semble évident que seule la chasse aux subventions motive, ce qui est alors un échec, au moins psychologique et écologique.
Si l'on prend l'exemple de la réserve de biosphère d'Iroise, il faut se poser la question de savoir si elle ne peut pas coïncider avec les limites géographiques du parc marin d'Iroise, ou du parc d'Armorique, quitte à agrandir un de ces deux parcs.
L'autre question est de connaître les buts exacts de cette réserve de biosphère. Est-ce à but de gestion, de recherche scientifique ou de préservation d'une zone de reproduction ? Et que fait-on réellement ?

rené-pierre | 18 septembre 2008 à 12h34 Signaler un contenu inapproprié
Re:Oui, très bien, mais

Monsieur,

effectivement la superposition des types de protection est difficilement lisible. Mais elle n'est pas motivée par la chasse de subvention : différents outils de protection et de gestion ayant des objets différents se cotoient.
La réserve de biosphère, désignation internationale par l'UNESCO, a pour objet de concilier conservation et la biodiversité et développement économique et social des habitants. Sa gestion doit s'appuyer sur des études, recherches, et suivi scientifique, l'éducation, la formation dans l'esprit de l'adage : mieux connaitre pour mieux gérer. Autre caractéristique des réserves de biosphère : être des lieux où l'on favorise la participation locale et le dialogue. Je vous conseille, si vous souhaitez en savoir plus, de consulter les sites internet de l'UNESCO / mab www.unesco.org/mab et du MAB France www.mab-france.org. En particulier, les Notes techniques des réserves de biosphère n°1,2 et 3 (téléchargeables) développent ces questions de dialogue et de concertation, ainsi que les démarches promues dans les réserves de biosphère. elles ont un système de zonage a trois niveaux intégrant des zones où priorité est données à la protection de la nature avec des outils réglementaires (les aires centrales), d'autre où la priorité est une gestion durable et la recherche (la zone tampon) et enfin, la zone de coopération accorde priorité au développement durable.
En ce qui concerne la RB de mer d'Iroise, créée en 1988, son périmètre et son zonage sont ceux qui avaient été déterminés à l'époque. Compte tenu de l'évolution de la situation dans cette région, elle devrait en toute logique s'agrandir, et englober le Parc naturel marin, et les îles (qui en font déjà partie, mais avec un projet d'extention à Sein. Dans ce grand périmètre où interviennent de nombreux gestionnaires ayant des compétences et des "poids" réglementaires divers (parcs, réserve naturelle, commune, réserve l'ONCFS…), la réserve de biosphère pourrait être le lieu de dialogue en vue d'une gestion cohérente.

Anonyme | 25 septembre 2008 à 18h00 Signaler un contenu inapproprié

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