Le 30 juin, la Commission européenne et la Nouvelle-Zélande ont conclu un accord de libre-échange qui comprend des engagements « sans précédent en matière de durabilité, notamment le respect de l'accord de Paris sur le climat et des droits fondamentaux du travail », assure la Commission dans son communiqué. Le commerce bilatéral devrait augmenter de 30 % grâce à cet accord en particulier dans le secteur agricole. Et les exportations annuelles de l'Union européenne (UE) pourraient atteindre 4,5 milliards d'euros.
Un accord dédié au développement durable mais décrié par les éleveurs
L'accord commercial entre l'UE et la Nouvelle-Zélande est « le premier à intégrer la nouvelle approche de l'UE en matière de commerce et de développement durable », souligne la Commission. L'UE et la Nouvelle-Zélande renforceront notamment « les travaux conjoints sur les questions sanitaires et phytosanitaires afin de garantir une intervention rapide dans les situations d'urgence liées aux importations et aux exportations de produits de l'agriculture et de la pêche ». Les deux parties se sont accordées sur des engagements « ambitieux (…) notamment la possibilité d'appliquer des sanctions en dernier recours en cas de violation grave des droits fondamentaux du travail ou de l'accord de Paris », ajoute la Commission.
Mais malgré les assurances de la Commission, les agriculteurs et éleveurs français dénoncent cet accord et craignent une concurrence déloyale. « L'UE devait notamment imposer des « clauses miroirs » dans ses accords bilatéraux, afin de conditionner toute nouvelle ouverture de son marché au respect strict de sa règlementation en matière de bien-être animal, de traçabilité, d'utilisation des médicaments vétérinaires et des produits phytosanitaires. Or, aucune de ces clauses miroirs ne figure dans la conditionnalité des nouveaux contingents d'importation de viandes bovines, ovines et de produits laitiers octroyés à la Nouvelle-Zélande », fustige l'Interbev (association interprofessionnelle du bétail et des viandes) dans un communiqué.
Les syndicats agricoles FNSEA et Jeunes agriculteurs critiquent aussi cet accord : « La Nouvelle-Zélande continue à utiliser des produits tels que l'atrazine interdits en Europe. Il est indispensable que l'UE applique la réciprocité des normes, et que par des contrôles robustes aux frontières, le chapitre de l'accord dédié au développement durable ne soit pas qu'un miroir aux alouettes ! ».