Mettre les questions environnementales plus haut sur l'agenda
Janez Potočnik souhaite voir les questions environnementales ''plus haut sur l'agenda''. Pour cela, il espère encourager l'économie à avancer ''main dans la main'' avec l'environnement. Interrogé sur ce qu'il répondrait, en ces temps de crise économique, à ceux qui affirment qu'il est nécessaire de privilégier l'emploi, il a affirmé qu'en ''investissant dans l'environnement, nous privilégions l'emploi''. Pour être acceptés par l'industrie, les engagements en faveur de l'environnement doivent être, selon lui, prévisibles et à long terme.
Questionné par Paul Nuttall sur le fait qu'il n'est pas prouvé que l'activité humaine soit à l'origine du changement climatique, il a répondu que même si cela n'était pas le cas, ce qui n'était pas son opinion, les politiques envisagées seraient tout de même justifiées : ''j'espère que nous sommes assez responsables politiquement pour agir suffisamment tôt et ne pas reproduire les erreurs qui ont mené à la crise financière''.
Renforcer la législation actuelle et sa mise en œuvre
Consulté sur sa méthode pour faire appliquer la législation environnementale par les Etats membres, il a estimé que ''ce qui a été adopté doit être pleinement appliqué'' et que cela ferait partie de ses priorités. Il a reconnu que différer l'application de directives dans certains pays ne permet pas d'assurer les mêmes conditions pour tous et souhaite une meilleure information pour permettre de trouver un terrain commun, en tenant compte des différences régionales si nécessaire.
Le commissaire pressenti a indiqué souhaiter se consacrer davantage, durant la seconde partie de son mandat, à une régulation plus intelligente ainsi qu'à la simplification de la législation existante afin de la rendre aussi applicable que possible sans en abaisser les exigences.
Biodiversité et préservation des ressources
Janez Potočnik a reconnu que l'objectif de 2010 en matière de biodiversité a été un échec, et a promis de présenter à la fin de l'année un nouveau plan d'action, prenant en compte les aspects économiques. Il souhaite notamment parfaire la mise en œuvre de la législation Natura 2000, notamment la directive sur les sols, améliorer l'information et adopter une approche globale, prenant en compte les politiques communes en matière d'agriculture, de pêche et de fonds structurels. Il a déclaré ne pas vouloir ''que la subsidiarité devienne une excuse pour l'inaction'' et estimé que la directive est d'intérêt européen.
Il a affirmé que l'efficacité des ressources serait ''centrale'' dans son approche.
Sur la question des déchets, pour lui, l'objectif à atteindre ne doit pas être ''moins de déchets'' mais ''aucun déchet lors de la production et de la consommation de produits''.
Produits chimiques et nanotechnologies
Interrogé sur l'application du règlement REACH sur les produits chimiques, il a précisé qu'application serait synonyme de ''renégociation''.
Selon lui, REACH est insuffisant sur la question des nanotechnologies. La sécurité doit être une priorité.
Le Slovène Janez Potočnik est économiste de formation et était depuis novembre 2004, commissaire européen chargé de la science et de la recherche.
Article publié le 14 janvier 2010