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Actu-Environnement

Une nouvelle unité de méthanisation à la ferme a été inaugurée dans les Ardennes

Le GAEC du Château, une laiterie située à Etrépigny dans les Ardennes, vient d'inaugurer son installation de méthanisation et de cogénération après 6 ans de réflexion et de travaux. Elle devient ainsi la quatrième installation de ce type en France.

Déchets  |    |  F. Roussel
   
Une nouvelle unité de méthanisation à la ferme a été inaugurée dans les Ardennes
   
Le Groupement Agricole d'Exploitation en Commun (GAEC) du Château mène une activité de production laitière à Etrépigny dans les Ardennes où il produit 357.000 litres de lait par an grâce à une soixantaine de vaches laitières. Confronté en 2001 aux exigences de mise aux normes de l'installation au sujet notamment de la gestion des effluents d'élevage, le GAEC s'est tourné vers la voie de la méthanisation. Convaincus de la faisabilité de cette technique sur leur exploitation grâce à l'appui de l'association EDEN, de la société ARIA Energies et à de nombreuses visites dans des installations de ce type en Allemagne, les exploitants ont sauté le pas. Six ans après les premières réflexions, l'installation a été inaugurée il y a quelques semaines.

L'unité de méthanisation traite ainsi 1.800 m3 de lisier et de fumier de l'exploitation, de l'ensilage de maïs provenant de 4 ha de jachère industrielle, des déchets de céréales (100 tonnes) et des tontes de pelouse provenant des collectivités avoisinantes (400 à 500 tonnes). L'installation est de type continu avec plusieurs digesteurs. Les effluents d'élevage sont mélangés aux autres substrats puis pompés vers un premier digesteur de 100 m3 équipé de pales permettant de remettre en suspension les matières solides et d'homogénéiser le mélange, et d'un système de chauffage maintenant la température à 40°C. Les déchets restent en moyenne 25 jours dans le premier digesteur où la majeure partie du biogaz est produite, avant d'être transférés vers le second : une fosse béton de 700 m3 équipée d'un système de chauffage au sol et sur les murs (40°C également). Les résidus obtenus à l'issue du processus de méthanisation sont stockés puis épandus sur les terres de la ferme (120 ha).

L'installation peut produire environ 330.000 m3 de biogaz par an. Valorisé dans le groupe électrogène, il permet de produire 605.000 kWh électriques par an et 1.007.000 kWh thermiques par an en alimentant un cogénérateur de 77 kW électrique et 130 kW thermique. L'électricité produite est entièrement vendue à EDF au tarif de 11 centimes le kilowattheure et la chaleur sert à chauffer les digesteurs, à mettre hors gel la salle de traite, à produire de l'eau chaude sanitaire pour le bâtiment d'élevage (300L) et à alimenter un réseau de chaleur sur lequel 3 maisons voisines sont actuellement branchées. En été, d'autres débouchés doivent être trouvés : chauffage de piscines ou de serres par exemple.

Au total, le GAEC a investi 600.000 € pour adapter le logement des animaux, mettre l'exploitation aux normes et installer l'unité de méthanisation. Le projet a été subventionné à hauteur de 300.000 € par l'ADEME, le conseil régional et le conseil général mais aussi des fonds privés. L'installation procure un revenu annuel estimé à 80.000 € et les charges annuelles s'élèvent à 39.000 €. Le temps de retour sur investissement est donc évalué à 4 ans pour la partie méthanisation et à 8,1 ans en incluant l'investissement pour la mise aux normes.
Sur les plans agronomique et environnemental, les intérêts sont immédiats : réduction des émissions de gaz à effet de serre au niveau du stockage des effluents, production d'électricité renouvelable, disparition des nuisances olfactives et réduction de la consommation d'engrais chimiques pour la fertilisation des sols par une meilleure valorisation de l'azote contenu dans les effluents d'élevage.
Pourtant la méthanisation à la ferme est encore peu développée en France où seules quatre installations fonctionnent contre 4.000 en Allemagne ! Pour promouvoir la biométhanisation en tant que source d'énergie renouvelable décentralisée, l'Europe a d'ailleurs lancé l'initiative BIOPROFARM dans le cadre du Programme européen EIE (Énergies Intelligentes pour l'Europe). Cette initiative fait intervenir quatre États membres : la Belgique, le Luxembourg, la Hongrie et la France. Il prévoit notamment l'étude des barrières au développement de la méthanisation agricole dans ces pays. Il s'agit aussi de mettre en place des outils d'information et de vulgarisation sur la méthanisation, son intérêt pour l'agriculture et l'environnement et les avantages économiques qu'elle peut apporter à une exploitation. L'association EDEN est responsable du projet en France.

Réactions13 réactions à cet article

le tarif d'achat est compris entre 11c€ et 14 c€..

le tarif d'achat est compris entre 11c€ et 14 c€. le sien doit être aux alentours de 13c€.
il y a entre 3500 et 4000 installations en allemagne (source ADEME). ça serait plutôt 3500.

guillaumebastide | 12 septembre 2007 à 12h01 Signaler un contenu inapproprié
pourquoi tant de retard !!!!

pourquoi y-a-t il tant de freins en France pour que ce mode de production d'E.R. ne soit pas plus vulgarisé ?
J'ai discuté avec des paysans de montagne qui sont intéressés par cette valorisation, mais a priori il y a peu de commerciaux pour vendre ces énergies et encore moins d'administratifs compétents pour l'expliquer.

dino38 | 17 septembre 2007 à 09h50 Signaler un contenu inapproprié
un peu de retard : oui

Oui c'est vrai on a un peu de retard.
Mais la France va développer une filière méthanisation solide, environnementalement et énergétiquement intelligente. Nous allons pouvoir nous servir des quelques modèles européens.
L'Allemagne s'est développée certes mais de manière un peu extrême avec des installations qui n'ont pas beaucoup de cohérence environnementale.
L'arrêté de hausse des tarifs ne date que de juillet 2006.
L'offre commerciale est partout. Les projets sont partout.
Seuls les bons projets vont sortir et des mauvais projets il y en a beaucoup.
nons verrons

guillaumebastide | 19 septembre 2007 à 16h47 Signaler un contenu inapproprié
Re:le tarif d'achat est compris entre 11c€ et 14 .

OK mais les conditions de rachat en Allemagne sont différentes et basées sur d'auttres critères...et apparemment plus avantageuses pour l'exploitant et BEAUCOUP moins compliquées en terme de procédures!

RAY

BOURGES

ryases | 30 mars 2008 à 16h00 Signaler un contenu inapproprié
Comment démarre le processus ?

Bonjour,

J'aimerais savoir quelle est la procédure pour que le processus démarre. Faut-il ajouter des bactéries ? les déchets organiques trempent-ils dans l'eau ? Est-il possible d'ajouter des matières organiques pendant le processus ?
Le biogaz obtenu est-il épuré avant d'être brûlé ?

Par avance merci !

pazgal | 16 avril 2008 à 20h25 Signaler un contenu inapproprié
Méthanisation à la ferme

Bonjour,

J'aimerais savoir la ferme type (production:(porc, boeuf, etc), taille, etc)qui fait de la méthanisation à la feme en Allemagne, au Danemark, au Uk et en Autriche, ainsi que l'organisation de la distribution du biogaz.

J'aimerais également savoir, au niveau de la production actuelle de biogaz totale, est-ce le UK dépasse l'Autriche et comment la production de biogaz à partir d'unité de méthanisation à la ferme a augmentée en Autriche en 2007-2008?

merci

Véronique Drolet

Véronique Drolet | 23 mai 2008 à 20h38 Signaler un contenu inapproprié
INFORMATIONS SUR LES TECHNIQUES DE PRODUCTION

SALUT,
Je voudrais créer une unité de production de biogaz dans mon pays au Sénégal. Cependant, je me trouve confronter à de sérieux problèmes techniques et d'étapes. J'aimerais bien être édifié sur la technique, le matériel à utiliser et les différentes étapes à suivre pour y parvenir.

MERCI D'AVANCE
VOTRE COLLABORATEUR
FALLOU SENE, TSGS du SENEGAL

Fallou SENE | 16 septembre 2008 à 13h16 Signaler un contenu inapproprié
sechage de foin

Avez-vous penssé a seché du foin avec un sechoire en vrac et capteur solaire Moins couteux a long terme car moins de manipulation et le gaz en complement. Ideme pour des céréales?
Je serait surement possesseur d' un sechage en vrac avec capteur et je reçoie deja des dechet de cereles que je composte je serait intéressé de faire un peut de boigaz pour sechez le foin et les céreales en penurie de soleil ainsi que deux poullailés.
Je me pose la question du stokage, si vous avez des reponsses?

koulm | 23 novembre 2008 à 21h20 Signaler un contenu inapproprié
Re:un peu de retard : oui

Le retard de notre pays s'explique en grande partie par le choix énergétique de De Gaulle, avalisé par Giscard et pérennisé par tous leurs successeurs, à savoir le tout nucléaire, sensé garantir notre indépendance tant énergétique que stratégique ( car qui dit recherche nucléaire dit bombinette ! ).
Dommage, car la plupart des sources de gaz à effet de serre pourraient sans doute être mieux contrôlées et valorisées, surtout au niveau des exploitations agricoles de cette taille qui sont légion dans notre verte campagne.
Notre retard semble difficile à rattraper au vu de la composition de notre gouvernement, plus doué en effet d'annonces qu'en effet de serre!
A quand un Grenelle de la pensée politique ?
Gardons tout de même l'espoir et travaillons chacun à notre niveau à l'amélioration de nos comportements au quotidien, car c'est là qu'il nous est le plus facile de mettre en concordance nos pensées et nos actes.

Anonyme | 25 mars 2009 à 11h37 Signaler un contenu inapproprié
Re:Comment démarre le processus ?

Il n"est pas forcé d'ensemencer le substrat que vous voulez méthaniser, mais cela vou fera gagner beaucoup de temps (le temps que les microorganismes se développent).
On peut ajouter des matières organiques pendant le processus (c'est le cas des procédés continus) mais il faut veiller à ne pas en mettre trop car sinon, il peut y avoir une accumulation des produits de la deuxième étape (acidogenèse) qui inhibent les dernières étapes. De plus, il ne faut pas faire entrer d'oxygène dans le digesteur avec les contraintes technologiques que cela implique. Enfin, il faut veiller à ne pas rompre l'équilibre qui s'est établi entre les diférentes populations.
Pour le biogaz, dans le cas ou il brulé directement, je ne pense pas qu'il soit utile de l'épurer, mais s'il est valoriser par cogénération, il faut l'épurer car le sulfure d'hydrogène dont on retrouve des traces dans le biogaz peut endommager le moteur.

Anonyme | 22 avril 2009 à 10h58 Signaler un contenu inapproprié
Re:Re:un peu de retard : oui

Le retard vient de la volonté des deux plus grand producteurs d'électricité en France qui sont solidaires lorsqu'il sagit de défendre leurs privilèges et leurs monopoles. Cela changera rapidement à mon avis car la production électrique sera libéralisé. Alors on se rendra compte du retard Français.

berni007 | 09 octobre 2009 à 21h23 Signaler un contenu inapproprié

Bravo pour cette initiative. Ce qui me pose problème, ce sont les subventions (nos impôts) octroyés à une installationt à caractère privé, d'autant que la période de retour sur investissement est courte.
Encore une manifestation de l'assistanat économique.

legaz | 15 décembre 2010 à 14h50 Signaler un contenu inapproprié

est ce qu'un méthaniseur peut conssommer des cultures dérobés comme du sorho, moutarde... afin de valoriser les cultures intermédiaires?

Par ailleurs le biogaz peut être utiliser comme "carburant"dans les tracteurs et voitures? Son coût est il plus rentable que l'utilisation de l'énergie fossile?

Les produits solides du digestat peuvent-ils être épandue sous forme de granulé, plus facile à épandre?

manu | 07 novembre 2011 à 18h57 Signaler un contenu inapproprié

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