Où en est le Varenne agricole de l'eau depuis son lancement fin mai ? Le webinaire, organisé par le Cercle français de l'eau lundi 5 juillet, a été l'occasion de faire un point sur l'état d'avancement de ce rendez-vous national et plus précisément sur le groupe de travail dédié aux questions sur l'eau. Le Varenne agricole de l'eau doit aborder trois thématiques : la refonte du dispositif assurantiel agricole (groupe 1), l'adaptation de l'agriculture au changement climatique (groupe 2) et l'établissement « d'une vision partagée et raisonnée des ressources en eau » (groupe 3).
Pour ce dernier sujet, trois grands enjeux ont été dégagés : le développement d'outils pour accélérer la mise en place de projets de territoire pour la gestion de l'eau (PTGE) ; un travail sur des stratégies d'accès à l'eau pour une meilleure mobilisation des gisements existants ; et la politique d'aménagement à mener pour répondre aux besoins à l'horizon 2050.
Les premiers échanges sur ces sujets devraient être réellement lancés en septembre. « Nous sommes en train d'organiser un groupe de travail restreint, le groupe « cœur ». Un questionnaire a été adressé aux personnes concernées, détaille Jean Launay, président du Comité national de l'eau (CNE) co-président du groupe de travail 3. Cela nous permettra une première analyse pour ensuite, à la rentrée de septembre, démarrer les réflexions ».
Un groupe de travail restreint à 30 personnes
Ce groupe de travail restreint devrait être composé d'une trentaine de personnes : des représentants de l'État - du ministère de l'Agriculture mais également de celui de la Transition écologique - des Agences de l'eau, de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), du monde agricole, d'associations environnementales, des collectivités et des experts. Un groupe de travail élargi sera également constitué. Les personnes intéressées devront pour cela se manifester auprès des co-rapporteurs. Elles pourront alors répondre au même questionnaire qui leur sera alors adressé mi-juillet.
Les réflexions de la rentrée devraient également être alimentées par les résultats de la mission d'appui au PTGE lancée en mars. « L'autorisation unique de prélèvement (AUP), pour qu'elle puisse avoir un moindre impact, doit être assortie d'un PTGE qui accompagne des économies d'eau, soit par substitution soit par modification des pratiques agricoles, a rappelé Amélie Coantic, sous-directrice de la protection et de la gestion de l'eau, des ressources minérales et des écosystèmes aquatiques au ministère de la Transition écologique. Sur certains territoires, la mise en œuvre des PTGE est trop lente. Une task force a été constituée pour appuyer une quinzaine de territoires pour en accélérer la concrétisation. Les travaux aboutiront à une boîte à outils ». Les prélèvements encadrés par des AUP représentent 2,8 milliards de mètres cubes dont un milliard sur des territoires en déséquilibre, selon le ministère de la Transition écologique.
Par ailleurs, un début de réponse pour le partage de la ressource sur les territoires a également été apporté par la publication du décret gestion quantitative, le 24 juin dernier.
Pour ce qui concerne la refonte du dispositif assurantiel agricole, des premières réunions ont d'ores et déjà été organisées. En parallèle, le ministère de l'Agriculture a également adressé une circulaire aux préfets de département pour la mise en œuvre d'un protocole de gestion décentralisée pour faire face à la sécheresse. Les préfets devront transmettre avant le 1er octobre 2021 au ministère leurs retours d'expériences sur ces nouvelles orientations. Ceux-ci feront l'objet d'un atelier spécifique dans le cadre du Varenne au début de l'automne.
Dans un second temps, l'idée sera de permettre aux trois groupes de travail d'échanger sur les enjeux pour tenter d'établir des connexions.