Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Véhicules décarbonés : Borloo vise une offre diversifiée dès 2011

Face à la crise du marché de l'automobile, les aides publiques aux recherches des constructeurs et équipementiers français pour les véhicules dits décarbonés se multiplient. Les 11 premiers projets soutenus par l'ADEME ont été présentés.

Transport  |    |  R. Boughriet
   
Véhicules décarbonés : Borloo vise une offre diversifiée dès 2011
© Ministère de la Recherche
   
Fer de lance du processus de soutien de l'Etat aux constructeurs automobiles français annoncé par Nicolas Sarkozy, dans un contexte de lutte contre le réchauffement climatique, le développement des véhicules dits décarbonés (électrique et hybrides) fait encore l'actualité au Ministère en charge du Développement Durable (MEEEDDAT) avec la présentation hier, des projets retenus et aidés par le Fonds démonstrateur de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME).

A cette occasion, le ministre de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire Jean-Louis Borloo a indiqué, selon l'AFP, vouloir voir émerger une offre diversifiée pour le grand public de véhicules électriques et hybrides rechargeables dès 2011. Le Ministre souhaite également qu'il y ait 15% des achats du parc dans les deux ans et demi à trois ans qui viennent qui puissent être décarbonés. L'idée simple, c'est que dans les deux ans qui viennent, il y ait de manière standardisée, industrialisée, à un prix normal, autant de voitures différentes électriques ou presque électriques que les Français le souhaitent, a déclaré Jean-Louis Borloo voulant passer des cartons à une réalité sur la route.

11 projets de véhicules décarbonés

Dans cette perspective, les 11 projets de recherche financés à hauteur de 57 millions d'euros par le Fonds démonstrateur de recherche piloté par l'ADEME, ont été présentés le 18 juin au ministère du Développement durable en présence également de Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie et de Valérie Pécresse, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Ces onze projets ont été retenus à l'issue d'un premier appel à manifestations d'intérêt (AMI), clôturé le 30 septembre dernier, ''pour les véhicules routiers à faibles émissions de gaz à effet de serre'' (GES). Ils concernaient les technologies de chaîne de traction et l'architecture des véhicules, pour tous types de véhicules routiers (véhicules particuliers, véhicules utilitaires, poids lourds, autobus et quadricycle légers).

Ces projets sont d'une grande variété, puisqu'ils portent aussi bien sur des véhicules légers que des véhicules lourds, et sur des propulsions hybrides ou tout électrique. Ils permettent réellement à notre pays de prendre toute sa place dans la course aux véhicules de l'avenir, a précisé Jean-Louis Borloo.

Parmi les projets sélectionnés figurent ainsi plusieurs TQM (Tri ou Quadri cycles à Moteurs) pas plus gros qu'une voiture sans permis, avait annoncé François Moisan, directeur exécutif stratégie et recherche à l'ADEME dans une interview accordée il y a peu, à Actu-Environnement. Le projet QUAT'ODE présenté par VELEANCE et CAR&D a un empattement très étroit qui nécessite de basculer dans un virage comme les trains oscillants. Il pourra trouver des applications pour les petites livraisons ou sur des grandes plateformes industrielles, a-t-il expliqué.
Dans le projet FOREWHEEL (présenté par MICHELIN, HEULIEZ, le CEA, l'ENSMA et ORANGE), les moteurs de traction et de suspension sont dans les roues. Le freinage y sera lui aussi intégré et ne se fera plus par friction mais par récupération de l'énergie de freinage.

Autres projets retenus : MELODYS, proposé par RENAULT Trucks, PVI et l'IFP, qui consiste à réaliser 3 démonstrateurs de véhicules hybrides rechargeables lourds (12 tonnes) équipés de moteurs électriques. Ils permettront d'expérimenter leurs usages dans diverses configurations (véhicules pour livraisons urbaines, véhicules frigorifiques, bennes à ordures ménagères). De son côté, ElLiSup, présenté par IRISBUS, le CEA et EDF, vise à expérimenter deux types de démonstrateurs : un bus hybride équipé de batteries adaptées à la recharge en fin de ligne et un bus tout électrique de taille standard qui permettra d'atteindre un coût d'exploitation proche de celui du diesel.

Le projet MHYGALE lui, proposé par VALEO, PSA et FREESCALE consiste en la réalisation de démonstrateurs de systèmes d'hybridation avec alterno-démarreur de forte puissance, entraîné par courroie, pour l'optimisation des moteurs à fort « downsizing » (forte réduction de cylindrée). PSA Peugeot-Citroën lancera par ailleurs en 2011 deux modèles hybrides et un autre électrique.

Un deuxième appel à manifestations d'intérêt ''véhicules décarbonés'', doté d'une enveloppe de 50 millions d'euros, se clôturera le 26 juin. Les nouveaux projets devraient être sélectionnés à l'automne.

100.000 véhicules électriques achetés dans les cinq ans

Rappelons que dans le cadre du Pacte Automobile annoncé le 9 février 2009, l'Etat va également mobiliser jusqu'à 250 millions d'euros de prêts bonifiés d'ici fin 2010 pour aider au développement des véhicules électriques ou hybrides rechargeables en France mais aussi les équipements spécifiques à ce type de véhicule (batterie, chaîne de traction, moteurs thermiques...). Aussi, dans le cadre de ce plan, à l'initiative de la Poste, 100.000 véhicules décarbonés devraient ainsi être mis en service d'ici à fin 2012 avec le concours de plusieurs autres entreprises (EDF, GDF Suez, Veolia, France Télécom, Vinci). Les premiers appels d'offres seront lancés à l'automne 2009.

Au final, l'objectif du gouvernement est d'atteindre le seuil de 100.000 véhicules électriques achetés dans les 5 prochaines années. Jean-Louis Borloo a précisé hier que les véhicules électriques pourraient représenter 5.000 véhicules dans les administrations de l'Etat, correspondant au passage à l'électrique pour un renouvellement sur quatre de véhicules légers. Dans cette perspective, la France devrait se doter d'infrastructures de recharge pour véhicules électriques, avec 5 millions de raccordements d'ici à 3 ans.

Réactions5 réactions à cet article

voiture électrique décarbonée ? pas tout à fait.

En France l'électricité est essentiellement d'origine nucléaire donc décarbonée, et si l'on veut rouler électrique, va falloir augmenter la production et de beaucoup. Soit on construit d'autres centrales nucléaires pour rester décarboné , soit on construit des centrales à énergie fossiles, et la ce n'est plus décarboné du tout et le rendement total en terme d'émission de CO2 est surement moins bon que pour un véhicule avec moteur à combustion. Certains diront qu'on peut produire l'électricité avec du renouvelable, mais ce ne sera pas suffisant.Bref imaginez un parc de véhicule électrique en Allemagne (un des leader de l'éolien), leur électricité est à 80 % tiré du charbon et l'Allemagne ne veut pas du nucléaire. Je doute qu'elle réduise ses émissions de CO2. Le mieux c'est :petites voitures rares et courts trajets et pour les grands trajets, le train.

sylvain | 21 juin 2009 à 23h53 Signaler un contenu inapproprié
Re:voiture électrique décarbonée ? pas tout à fait

j'ai le même avis mais avec une très grosse appréhension sur la multiplication des centrales nucléaire.
j'imagine et j'aimerais que quelqu'un me dise si c'est possible, rouler en voiture "mdi" à air comprimé dont l'air serait produite par une éolienne reliée à un compresseur ....

vélo dans la tête | 25 juin 2009 à 09h07 Signaler un contenu inapproprié
M.

La voiture à air comprimé est pas encore trop au point et il repousse à chaque fois la commercialisation,j'ai envoyer un mail pour savoir quand elle sortira:aucune reponse depusi 15 jours

friends85 | 25 juin 2009 à 14h12 Signaler un contenu inapproprié
A quand une communication "éco-responsable"?

Je me joins à ces réactions.
Après le bonus écologique, la voiture décarbonée! Tout cela ne contribue pas à faire prendre conscience et évoluer les consciences quant à la nécessité de revoir nos modes de déplacements.
C'est particulièrement les termes utilisés qui contribuent à laiser entendre que la voiture serait un mode écologique. Et quand est-il des émissions de construction des voitures? Et quant est-il des émissions induites par la production de l'énergie? A minima, si le nucléaire n'émet en combustion il émet en production.
A quand une communication "éco-responsable"?

DD | 25 juin 2009 à 21h59 Signaler un contenu inapproprié
véhicule décarboné

je suis du même avis. Nous allons aller dans la même dérive "le tout électrique".. le nucléaire a encore de beaux jours devant lui ... et les facteurs ils faisaient comment avant ?? beaucoup roulaient en vélo en ville, pas de Co2 du tout. Il va falloir installer des bornes partout .. mais ma parole ils ne connaissent pas le moteur Pantone ???
morte de rire vélo dans la tête pour ta suggestion
Pour l'instant une voiture électrique dans une commune c'est à peu près 22.000 euros et qui paie ? nous ... soyons sérieux

cépagagné | 22 décembre 2009 à 12h15 Signaler un contenu inapproprié

Réagissez ou posez une question à la journaliste Rachida Boughriet

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager