Robots
Cookies

Préférences Cookies

Nous utilisons des cookies sur notre site. Certains sont essentiels, d'autres nous aident à améliorer le service rendu.
En savoir plus  ›
Actu-Environnement

Vers une déconstruction plus sélective (1/3) : un vent nouveau souffle sur la gestion des déchets du bâtiment

Le diable se cache dans les détails… et la déconstruction sélective dans la disparition des bonnes vieilles bennes ampliroll de 30 m3 au profit de contenants plus petits et mieux adaptés au tri des différents flux de déchets sur les chantiers.

TECHNIQUE  |  Bâtiment  |    |  C. Lairy
Vers une déconstruction plus sélective (1/3) : un vent nouveau souffle sur la gestion des déchets du bâtiment
Environnement & Technique N°388
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°388
[ Acheter ce numéro - S'abonner à la revue - Mon espace abonné ]

Pour Arnaud Humbert-Droz, président exécutif de Valdelia, l'un des quatre éco-organismes de la filière à responsabilité élargie du producteur dans le bâtiment, dite REP PMCB, il ne fait aucun doute que l'on assiste actuellement dans le bâtiment à « une remise en cause de certains modèles de gestion des déchets en vigueur depuis une trentaine d'années ».

Avec la multiplication attendue des points de reprise et l'obligation de trier davantage de flux, des réflexions sont engagées sur des modèles de collecte plus légers et le développement d'outils adaptés : des bennes fermées pour les plaques de plâtre ; des contenants plus petits mais relevés plus fréquemment, pour collecter une matière propre qui aura donc plus de chance d'être recyclée. Conséquences sur la logistique : des équipements différents seront utilisés, avec par exemple davantage de petits camions à hayons que de camions ampliroll, poursuit Arnaud Humbert-Droz, et davantage de camions grues pour relever les big bags. « Et l'on pourra collecter les mono-flux en tournées plutôt qu'en coups spot », complète le patron de Valdelia.

Derrière ces évolutions, on voit poindre un nouveau mode de déconstruction : qualifiée aussi de « soignée », « intelligente », « précautionneuse », la déconstruction sélective est-elle un épiphénomène opportuniste voué à rester à la marge ou, à l'inverse, l'amorce d'une mutation profonde dans le secteur du bâtiment ? Difficile à ce stade d'affirmer les choses avec certitude. Reste qu'après plusieurs années de maturation, grâce par exemple aux travaux de la plateforme collaborative Démoclès, la déconstruction sélective prend corps sur un nombre croissant de chantiers, sous l'impulsion d'entités le plus souvent hybrides, des PME faisant le pont entre professionnels du bâtiment, structures de l'économie sociale et solidaire (ESS), gestionnaires de déchets et filières de valorisation.

46 millions

C'est le tonnage de déchets produits chaque année en France par le bâtiment, avec une valorisation matière estimée en 2021 à près de 67 %. Les opérations de remblaiement de carrières représentent à elles seules près de 30 % de ce taux. La REP PMCB vise à accroître la valorisation des déchets non dangereux non inertes, très faible comparativement à celle des inertes et des métaux.
Quels chantiers ?

Bousculant un peu les pratiques des professionnels bien établis, ces nouvelles structures interviennent le plus souvent au curage, une phase qui consiste à retirer tous les éléments de second œuvre : faux plafonds, faux planchers, cloisons non porteuses, coffrages, matériaux isolants, revêtements de sols, menuiseries intérieures, agencements divers, électricité, plomberie, CVC, etc. Objectif ? Livrer nue la structure porteuse du bâtiment avant sa rénovation, sa réhabilitation ou sa démolition.

La déconstruction sélective se différencie de la déconstruction classique par la méthode utilisée pour déposer les différents éléments – il faut les trier sur place en préservant le plus possible leur intégrité ou, a minima, en leur garantissant la possibilité d'une seconde vie. Pour être mise en œuvre, la déconstruction implique par conséquent un travail de préparation très méticuleux en amont, mais aussi à la dépose.

Dans l'esprit de la REP

Cette méthode de déconstruction a de nombreuses vertus : elle permet de réaliser une économie de matières dans un contexte d'appauvrissement et de renchérissement des ressources naturelles. Elle hausse en effet considérablement les volumes réutilisés ou réemployés, in ou ex situ. Elle contribue aussi à réduire les tonnages de déchets mis en décharge, un exutoire de plus en plus cher. Enfin, elle permet de trier tous les éléments déposés, y compris ceux qui ne sont ni réutilisés, ni réemployés…

Sur le papier, la déconstruction sélective dispose donc de sérieux atouts pour contribuer efficacement aux objectifs de la filière REP bâtiment. Et occuper une place de choix dans un écosystème appelé à considérablement évoluer dans les mois à venir.

RéactionsAucune réaction à cet article

Réagissez ou posez une question au journaliste Christine Lairy

Les réactions aux articles sont réservées aux lecteurs :
- titulaires d'un abonnement (Abonnez-vous)
- inscrits à la newsletter (Inscrivez-vous)
1500 caractères maximum
Je veux retrouver mon mot de passe
Tous les champs sont obligatoires

Partager

Benne BT pour chariot télescopique GOUBARD