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Actu-Environnement

Le méthane, une solution de stockage pour la transition énergétique ?

Afin de réduire les problèmes d'intermittence des ENR, le projet VGV propose de stocker sous forme de méthane les excédents électriques pour réinjecter l'énergie lors des pointes. Une solution étudiée en Allemagne en synergie avec la méthanisation.

Energie  |    |  P. Collet
Le méthane, une solution de stockage pour la transition énergétique ?
Environnement & Technique N°334
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°334
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L'intermittence reste l'un des principaux talons d'Achille des énergies renouvelables. Mais pour le professeur Robert Bell du Brooklyn College de New-York et l'eurodéputée Corinne Lepage, l'argument ne tient pas si l'on met en place un système de stockage de l'énergie excédentaire performant et souple. Leur solution ? Le système volt gaz volt (VGV) qui vise à stocker l'énergie excédentaire sur le réseau gazier en convertissant l'électricité en méthane (CH4). Ce système "répond à une double logique économique par la lutte contre les déperditions électriques et l'utilisation du captage de CO2", expliquent les deux défenseurs du projet.

Cette prise de position de l'ancienne ministre de l'Ecologie intervient alors que la France débat de sa transition énergétique. En mettant l'accent sur le méthane en tant que vecteur énergétique, l'option VGV fait écho au scénario négaWatt qui propose de réduire la part de l'électricité au profit du gaz (1) . Un scénario qui, selon les experts chargés de les analyser dans le cadre du débat, figure parmi ceux proposant une trajectoire basse consommation permettant d'atteindre les objectifs du paquet climat énergie et le Facteur 4.

Le principe du VGV s'inspire d'un modèle développé en Allemagne avec un pilote d'une puissance de 25 kilowatts (kW) et un démonstrateur à l'échelle industrielle de 6,3 mégawatts (MW) qui devrait être opérationnel en juin 2013. Le démonstrateur industriel est soutenu par Alsthom et Schneider Electric, des industriels français qui ont pris une participation significative, faisant d'eux le deuxième actionnaire après Audi le porteur du projet.

Tirer profit du CO2 issu de la méthanisation

Concrètement, l'électricité excédentaire est convertie en dihydrogène (H2) et oxygène (O) par catalyse de l'eau comme c'est le cas avec certains systèmes de stockage énergétique sur site, à l'image de la plateforme Myrte développée à Vignola en Corse. Cependant, plutôt que de stocker l'hydrogène avant de le reconvertir en électricité via une pile à combustible, le projet VGV propose de le transformer en méthane et de l'injecter dans le réseau gazier. VGV est aussi une alternative à l'injection directe de l'hydrogène dans le réseau qui, si elle est possible, resterait limitée à une concentration d'H2 inférieure à 20%. D'un point de vue technique, la transformation de l'hydrogène en méthane est bien maîtrisée grâce à des procédés catalytiques basés sur la réaction de Sabatier (2) qui utilise du CO2 et rejette de l'eau.

Les bénéfices seraient multiples, selon les promoteurs. En premier lieu, le stockage du méthane via le réseau ne nécessiterait pas de création de nouvelle structure de stockage dédiée. De même le réseau permet de valoriser cette réserve énergétique sous forme électrique pour répondre à l'intermittence et à la pointe électrique (par le biais des centrales au gaz) ou directement chez les utilisateurs de gaz pour leurs besoins. Pour Corinne Lepage et le professeur Bell, avec un réseau gazier permettant de répondre à une consommation de 110 térawattheures (TWh) et une production électrique de l'ordre de 540 TWh, la France dispose des outils pour gérer l'intermittence engendrée par la substitution d'un tiers sa production nucléaire par des renouvelables.

Autre bénéfice avancé, le procédé permet de valoriser le CO2 émis par diverses sources. En Allemagne, le dioxyde de carbone provient du biogaz (3) produit par les installations de méthanisation. L'avantage est double puisque le méthaniseur bénéficie d'une valorisation du CO2 produit et offre un accès au réseau gazier. Les promoteurs allemands évaluent entre 20 et 40 TWh le potentiel de production de méthane qui pourrait ainsi être produit en utilisant le CO2 extrait des quelques 7.500 sites de production de biogaz outre-rhin.

Planifier les investissements sur 30 ans

Reste qu'actuellement, les coûts du VGV s'élèvent à environ 250 euros par MWh de gaz produit. Cependant, le pilote industriel allemand entend les faire chuter à 80 euros par MWh en 2018. Des coûts contrebalancés en partie par l'absence d'investissements supplémentaires dans le réseau électrique, voire dans un éventuel réseau hydrogène, avance Corinne Lepage. De même, cette solution permettrait de réduire les importations de gaz naturel sans pour autant recourir aux gaz non conventionnels, plaide la députée européenne.

Pour financer ce projet Corinne Lepage propose tout d'abord de tirer partie de la production nucléaire en période de faible demande. La conversion en méthane de cette énergie, aujourd'hui "perdue", permettrait d'amorcer le lancement des infrastructures VGV. Il s'agit d'"utiliser le nucléaire pour subventionner la sortie du nucléaire", proposent les défenseurs du VGV précisant qu'"une fois les installations VGV en grande partie amortie, la source d'énergie serait éolienne et solaire, sans nucléaire".

Autre option avancée, le financement par un "fonds de régénération intergénérationnel". Ce fonds, associé à un plan de développement industriel, gérerait des sommes investies sur une longue période. Le blocage sur 30 ans des sommes versées permettrait d'assurer la pérennité du financement de la transition énergétique "dans une démarche trans-générationnelle". Les producteurs pétroliers et gaziers seraient mis à contribution par réaffectations d'une partie des subventions publiques aux énergies fossiles dont ils bénéficient actuellement. S'appuyant sur une évaluation de la Cour des Comptes, les défenseurs du projet VGV suggèrent de réallouer au minimum un milliard d'euros par an sur les 19 milliards d'euros de subvention. De même, une partie des fonds collectés dans le cadre d'une éventuelle taxe carbone pourrait abonder le fonds de régénération intergénérationnel. Et de rappeler que le rapport Juppé-Rocard a estimé entre 8 et 10 milliards les recettes d'une taxe carbone appliquée à la France. Enfin, les particuliers pourraient investir dans le fonds, à condition de modifier certains aspects fiscaux. Etant donné la longue période d'investissement et l'impossibilité d'en sortir rapidement, Corinne Lepage suggère d'exonérer de droit de succession les sommes versées. Elle estime que la transmission du capital et des intérêts se ferait ainsi de façon particulièrement attractive.

1. Sur le plan des vecteurs énergétiques, négaWatt se distingue nettement en misant sur le gaz au détriment de l'électricité. En 2050, le gaz atteindrait alors 24 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), soit 33% de la consommation totale, dont 18 Mtep pour le biogaz et 4 Mtep de gaz de synthèse.2. Cette réaction permet de synthétiser du méthane à partir de dihydrogène et de dioxyde de carbone (CO2) et ne produisant que de l'eau (H2O) comme sous-produit. La formule de la réaction est : 4H2 + CO2 => CH4 + 2H2O.3. Le biogaz est principalement constitué de méthane (environ 60%) et de CO2 (40%).

Réactions37 réactions à cet article

Un concentré d'intelligence dans ce projet.

L'envie qu'on mette la gomme, les moyens, qu'on ne bricole pas encore dix ans à tergiverser.

Sortons de l’aigreur et osons l'enthousiasme pour ce type de projet. Qu'on essaye ! Qu'a-t-on à perdre ?

krakatoe | 16 mai 2013 à 10h55 Signaler un contenu inapproprié

La question à se poser est de savoir si stocker du méthane est plus ou moins dangereux que produire va voie nucléaire. L'Allemagne, mais aussi les autres, devraient étudier la quesion sous cet angle. Paul Chétrel

pas de pseudo | 16 mai 2013 à 11h01 Signaler un contenu inapproprié

Utiliser le nucléaire pour subventionner la sortie du nucléaire. Une bonne idée. Mais qui nécessite la maitrise du management décisionnel du nucléaire. Il faudra donc que l’Etat revienne à la situation antérieure. Et renationalise la production de l’énergie.Et il nous faut un projet européen sur la question afin d'établir une égalité/solidarité à 27.

Leon | 16 mai 2013 à 11h01 Signaler un contenu inapproprié

Stocker du méthane, on sait le faire. Le gaz naturel, on l'emploie depuis longtemps, c'est mature et maîtrisé.

Je vois déjà poindre les critiques des pro-nucléaires qui, si ils perdent l'argument de l'intermittence, vont se rabattre sur la dangerosité du gaz.

Quand on veut noyer son chien...

krakatoe | 16 mai 2013 à 11h51 Signaler un contenu inapproprié

@pasdepseudo/Paul chétrel, ici le projet n'est pas de réaliser des stockages de méthane mais d'uliser les réseaux comme moyen de stockage. Le méthane circule déjà dans les réseaux, l'idée est juste de remplacer ce gaz d'origine fossile par du gaz d'origine renouvelable

Jean | 16 mai 2013 à 13h24 Signaler un contenu inapproprié

oui mais, le mardi 14 mai sur ARTE 20h49 passait un documentaire sur les installations allemandes de méthane beaucoup moins bien contrôlées que les autres installations industrielles qui fuient de partout:
" la fausse promesse d'une énergie propre" de Steffen Weber

M.Camb | 16 mai 2013 à 16h22 Signaler un contenu inapproprié

C'est vrai que ça permet un autre regard sur la tant vertueuse Allemagne... Où tout est si tellement mieux que chez nous, surtout en matière d'environnement.
Nos amis allemands ont tout de même le lignite qui est un combustible très émetteur et dévastateur et ont imposé leur standard en matière de bagnoles de 3 tonnes pour transporter un seul gugusse, certes obèse, mais quand même le plus gros émetteur individuel de l'UE.

Albatros | 16 mai 2013 à 17h00 Signaler un contenu inapproprié

Ne mélangeons pas tout.
Il ne s'agit pas de faire l'éloge aveugle de l'Allemagne.

Je ne vois pas le rapport entre leur utilisation de la lignite ou de grosses bagnoles, et ce projet. Bientôt vous allez dire qu'ils mangent des saucisses dégueulasses donc que leur projet n'est pas crédible.
Encore une fois, ne mélangeons pas tout.

Et si les installations de gaz n'y sont pas assez contrôlées, c'est très facile de les contrôler mieux. Pas de verrou technologique ici. Rien ne nous empêchera de bien les contrôler en France. On a les outils nécessaires déjà en place. Et on a pas attendu les projets ENR pour mettre en oeuvre notre réseau de Gaz Naturel d'ailleurs.

Il s'agit de réaliser les avancées que peut incarner un tel projet. Ni plus ni moins. Et pour le coup les synergies proposées sont tout à fait intéressantes.

Je suis désolé de constater qu'encore une fois, le bon vieux scepticisme conservateur à la française semble émerger en force. C'en serait presque déprimant.

krakatoe | 16 mai 2013 à 18h11 Signaler un contenu inapproprié

Etant donné que le problème est de stocker de l'énergie pour la récupérer peut de temps aprés il faut choisir la technique qui présente LES MEILLEURS TAUX DE CONVERSION. Dans ce cas la réponse est simple: c'est le STOCKAGE HYDRAULIQUE avec des paires de réservoirs situés a des altitudes différentes. Notez aussi que cette technique est totalement non polluante! Comme l'électricité se transporte plus facilement que le gaz (a contenu énergétique egal) il est possible que les lieux de production et de stockage-récupération soient distants. Il n'existe pas beaucoup d'installations de ce type et c'est bien dommage.
La technique de fabrication de Méthane est certe séduisante sur le papier tant qu'on a aucune idée réelle de son rendement parce que produire du méthane pour l'ajouter a celui qui circule est une bonne idée.

ami9327 | 16 mai 2013 à 20h34 Signaler un contenu inapproprié

Effectivement, entre la consommation de l’électrolyse de l’eau (rendement au mieux de 70% pour transformer l’élec en H2) et le rendement de la transformation de Sabatier (CO2+ 4H2 CH4+2H2O réaction 400°C avec catalyseur au nickel) qui elle aussi est endothermique, l’épuration du méthane produit pour le mettre aux spec du réseau (il restera tjrs du CO2 non transformé qu’il faut éliminer), la compression et la retransformation en électricité (max 50% avec une PAC) … plus les impondérables

On doit avoir au final un rendement de la chaine inférieur à 10% … moitié moins que le solaire photovoltaïque de papa

Encore un coup de chercheurs en mal de crédits ou de promoteurs du Nuke habitués aux rendements ridicules

Merci à Actu-environnement

Mobar | 17 mai 2013 à 09h38 Signaler un contenu inapproprié

@ami

Effectivement le stockage hydraulique est performant.
Cependant, vous n'avez pas des montagnes partout.
La méthanisation, c'est un bâtiment.

Si une solution parfaite existait, on ne serait pas là à en débattre. L'idée est la diversification pour mettre en synergie les qualités de différentes techniques.

Je ne dis pas que ce projet est parfait, je n'ai pas assez d'information pour cela (rendement réel, baisse effective des coûts due à l’utilisation d'un réseau existant...). Je dis que j'ai envie qu'on essaye vraiment, avec les moyens requis. Qu'on se donne les chances de réussir.

krakatoe | 17 mai 2013 à 10h11 Signaler un contenu inapproprié

Le problème de stockage de l'énergie excédentaire d'origine renouvelable est un casse-tête chinois. Toutes les approches de solution sont donc la bienvenue! Le souhait de tous est qu'on arrive un jour (j'espère que c'est dans un avenir proche) à trouver une solution optimale de stockage des énergies vertes.

nono | 17 mai 2013 à 20h50 Signaler un contenu inapproprié

"Il n'y a pas des montagnes partout" Certes et c'est pour cela qu'il faut mettre le paquet sur les créations de de sites de stockage hydraulique: pratiquement ça revient à aménager un vaste réservoir (lac artificiel) AU BAS des barrages existants. Naturellement certains barrages ne s'y prêteront pas.
La solution méthane est, dans tous les sens du terme, une USINE A GAZ.
CE QUI LE SERAIT BEAUCOUP MOINS EST UNE PRODUCTION SOLAIRE DIRECTE PAR ENERGIE CONCENTREE. Mais d'ici que quelqu'un s'y interesse on peut attendre longtemps, très longtemps.

ami9327 | 17 mai 2013 à 23h08 Signaler un contenu inapproprié

N'étant pas germanophobe, mon commentaire visait en creux les admirateur inconditionnels de l'écologie allemande qui tend un joli voile vert sur un soutien massif à son industrie. Le développement de la méthanisation en est un exemple, tout comme l'accès à une énergie pas chère pour l'industrie.

Albatros | 18 mai 2013 à 08h10 Signaler un contenu inapproprié

très intéressant ! On va pouvoir récupérer une partie du surplus de production nucléaire ? néanmoins, 2 transformations successives ne me paraissent pas rentables. Passons déjà la 1ère étape. N'y a t-il pas assez de débouchés pour l'hydrogène seul ? Les allemands testent déjà de moteurs de voitures hybrides essence-hydrogène en plus des piles.

diderdemetz | 18 mai 2013 à 20h53 Signaler un contenu inapproprié

Le stockage d'énergie sous forme hydrogène est sans cesse evoqué depuis de longues années. Pourtant il n'a jamais été devellopé parce que le SEUL avantage qu'il ait est de ne pas produire de résidu toxique. Mais ça ne suffit pas: c'est un gaz, son stockage se fait sous pression dans de pesants réservoirs, sa production par électrolyse basse température (=avec de l'eau liquide) a un rendement déplorable, l'électrolyse a haute température (800 à 900°) se fait en inversant le fonctionnement d'une pile a combustible (trés cher!!). Les essais d'avion propulsés par ce carburant ont nécessité l'ajout d'un gigantesque réservoir: donc la résistance de l'air a augmenté. Bref pour les véhicules ce n'est pas possible. Donc si l'hydrogène n'est toujours pas employé aprés des décennies d'études c'est qu'il n'est pas viable. Le seul domaine ou il est employé, par nécessité, est la propulsion des fusées.

ami9327 | 24 mai 2013 à 08h52 Signaler un contenu inapproprié

"Donc si l'hydrogène n'est toujours pas employé aprés des décennies d'études c'est qu'il n'est pas viable".
Un tel propos aurait pu être tenu dés l'antiquité à propos de la vapeur/énergie.(Expérience d''Héron d'Alexandrie).
Donc, Il ne tient donc pas la route.

Leon | 24 mai 2013 à 10h18 Signaler un contenu inapproprié

@Leon
Le stockage d'énergie sous forme hydrogène est toujours d'actualité, sauf qu'il ne réussit jamais à s'imposer comme solution pratique et avantageuse. Ce n'est pas faute d'avoir essayé toutes sortes de dispositifs. D'ailleurs on continuera d'en parler longtemps...trés longtemps.

ami9327 | 26 mai 2013 à 00h32 Signaler un contenu inapproprié

En parcourant le site, un peu en diagonal, je tombe sur cette réflexion, d'une genre assez fréquent d'ailleurs :

de krakatoe | 16 mai 2013 à 11h51 :
"Je vois déjà poindre les critiques des pro-nucléaires... etc. etc"

J'aimerais tout de même savoir en quoi l'avis de "pro-nucléaires" serait-il moins respectable que celui des "pro-éolien" ?

Tireman | 01 octobre 2013 à 14h29 Signaler un contenu inapproprié

@ Tireman

Parce que les pro nucléaire ont pour eux 60 ans de subventions pour une technologie dont je ne dirai pas qu'elle est inefficace du point de vue de la production. Et qu'il est fréquent, et pour ainsi dire la norme, que ces mêmes pro nucléaires considèrent avec un dédain paternaliste tout ce qui n'est pas une production lourde du point de vue de la centralisation, ou tout ce qui est en recherche et développement, du point de vue de la maturité technologique.

Dans cet article on est en plein dans la recherche et développement.

Avec des réflexions comme les vôtres ou celles de ami9327 ou albatros, effectivement on en serait resté à l'âge de pierre quand d'aucuns s'essayaient au bronze.

krakatoe | 01 octobre 2013 à 14h59 Signaler un contenu inapproprié

Par ailleurs, les allemands sont en pleine course vers la méthanation (oxyde de carbone et dihydrogène donnent eau et méthane). Tapez "power to gas" pour voir. Gas avec un s.
Se réveillera-t-on encore une fois en France, dans 15 ans, en pleurnichant qu'on n'a pas investi dans des technologies qui seront alors établies ?

Alors oui ils ont des centrales au gaz et au charbon. Ils sont en pleine transition effectivement. Ils se bougent. Les tenants du tout nucléaire peuvent bien camper sur leurs lauriers, je suis curieux de voir ce que ça donnera dans 20 ans. Quand il s'agira par ailleurs de gérer la fin de vie de nos centrales nucléaires. Pour elles aussi, le financement des retraites risque de se faire par répartition, sur le dos du contribuable.

Alors, les 4 € par ménage et par an de CSPE dédiés à l'éolien, et même si ça augmente un peu, je rigole. D'ailleurs, mais je digresse, rappelez moi les coûts prévisionnels du MHh EPR ?

krakatoe | 01 octobre 2013 à 15h07 Signaler un contenu inapproprié

Je vois que vous n’avez pas compris ma question, mon cher Krakatoe.
Je vous la repose donc, en espérant que cette fois-ci, cela s’imprime en vous, et que vous y répondiez.
Ma question est, (one more time) :

« J'aimerais tout de même savoir en quoi l'avis de "pro-nucléaires" serait-il moins respectable que celui des "pro-éolien" ? »

Clair ?

Tireman | 01 octobre 2013 à 16h08 Signaler un contenu inapproprié

@ tireman

Voir le premier paragraphe de mon commentaire sur ce même article, du 01/10/2013 à 14h59.
Allé, pour vous faire plaisir je vais reformuler.

L'avis argumenté et neutre du point de vue de la réalité d'un pro nucléaire est constructif et respectable. N’appréhender les alternatives au nucléaire qu'avec des critères de jugements adaptés au nucléaire, comme le font souvent les commentaires pro nucléaire, est stérile. Trop souvent les initiatives, telles que présentées dans cet article, se voient dévalorisées par de tels commentaires : "ça ne marchera jamais, c'est trop cher, alors que le nucléaire c'est beau c'est propre et ça marche". Je caricature à peine. S'il ne s'agit pas de juger le nucléaire à sa capacité à valoriser le vent ou le rayonnement solaire, il ne s'agit pas de la même manière de juger toutes les initiatives du renouvelables à l'aune d'un système centralisé adapté à des productions concentrées et de masse.

Parfois, il semblerait que certains ne souhaitent pas que l'on trouve des solutions de stockage de l'électricité, compétitives et non polluantes, un peu comme les marchands de minitel redoutaient l'arrivée d'internet.

krakatoe | 01 octobre 2013 à 18h14 Signaler un contenu inapproprié

Ha, vous voyez quand vous voulez, mon cher Krakatoe.
« L'avis argumenté et neutre du point de vue de la réalité » dites-vous.
Pensez-vous que les pro-éolien aient un « avis argumenté et neutre du point de vue de la réalité » ?
C’est juste une question.
Bien à vous.

Tireman | 02 octobre 2013 à 10h35 Signaler un contenu inapproprié

Que de passion !
En matière de science, un avis ne vaut rien. Je veux dire qu'il ne peut jamais être entendu comme une vérité scientifique (dans la mesure où la science établit des vérités).
Or, toutes les questions soulevées par ces problèmes d'énergie relèvent d'une approche scientifique. Il faut faire des modèles, des calculs, et analyser les résultats pour les comparer et espérer faire des choix argumentés.
En revenant à la méthanation (que je découvre à cette occasion), j'en comprends l'intérêt de principe pour stocker de l'énergie dont on ne sait que faire à l'instant de sa production.
Mais comme il s'agit ici de transformer de l'électricité qui peut se balader sur le réseau, on peut imaginer, si l'on n'y prend garde, que l'on rentre dans un système qui se mort la queue : on utilise du méthane pour faire de l'électricité que l'on retransforme en méthane un peu plus loin, pour en refaire à nouveau de l'électricité ailleurs, etc.
Quelle gestion !

Jean-Claude Herrenschmidt | 03 mars 2014 à 11h51 Signaler un contenu inapproprié

Mort de rire, monsieur Herrenschmidt !
Vous avez parfaitement résumé cette situation ubuesque, démonstration du fameux principe :
Pourquoi faire simple quand on peu faire compliqué ?
De plus, je constate que le principe de combustion, normalement bête noire des écolos pour cause d'émission de CO², entre en odeur de sainteté du fait qu’il est susceptible de sauver l’éolien ?
Bel exemple d’opportunisme…

Tireman | 03 mars 2014 à 12h22 Signaler un contenu inapproprié

Et le CO2? il provient forcément d'un combustible fossile. Est-ce que le serpent se mord dans la queue?

f | 03 mars 2014 à 16h16 Signaler un contenu inapproprié

Le CO² est produit par la réaction chimique du carbone (C) avec l'oxygène de l'air (O²). Cette formation de CO² accompagne toutes les combustions.
Pour les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel, gaz de schiste, etc.), la combustion génère du CO².

Pour le méthane, la combustion génère aussi du CO².

Si l'on produit de l'électricité par un procédé éolien ou marée-moteur, etc.,qui ne crée pas de CO², et qu'on l'utilise avec des dispositifs qui utilisent directement l'énergie électrique, on ne créera pas de CO².

Si on utilise cette électricité éolienne, etc., pour faire de la méthanation donc à produire du méthane dont la combustion va produire du CO², cela ne paraît pas très malin.

Jean-Claude Herrenschmidt | 03 mars 2014 à 21h10 Signaler un contenu inapproprié

@herrenschmidt

Concernant le fait d'avoir un avis, oui et non. Car si la science énonce des vérités éprouvées et reproductible, la science n'est pas la conscience, et les choix sont aussi humains. On peut dés lors avoir un avis, et choisir entre plusieurs alternatives, chacune ayant des pour et des contre. Il ne faut donc pas négliger les avis, et croire que la seule science est l'alpha et l'oméga de nos vies.

krakatoe | 09 mars 2014 à 22h33 Signaler un contenu inapproprié

@ tireman

Votre mauvaise foi est risible, je me demande d'ailleurs qui est encore dupe de vos pirouettes agaçantes.

Vous parlez du principe de combustion. Vous assimilez donc l'utilisation du méthane, par exemple provenant de l'électricité d'énergies renouvelables temporairement en surplus, au gaz ou au charbon brulés dans les centrales thermiques. Dans le premier cas cependant, le carbone est un vecteur énergétique : n'est relâché que ce qui a été capturé lors du processus de méthanation. Dans le second cas, est brutalement relâché ce qui a été lentement mis hors de la biosphère durant des millions d'années. Bilan carbone du premier : 0, bilan carbone du second : Des gigatonnes de carbone fossile rejetées dans l'atmosphère.
Et pourtant oui, dans les deux on parle de combustion.

Une petite remarque : l'énergie qui vous fait vivre, l'oxydation de glucose pour résumer, produit du CO2. Chimiquement parlant, il s'agit d'une combustion lente. De la même façon que pour les éoliennes, vous ne relâchez que le CO2 qui a été capturé précédemment, ici par les plantes qui vous ont nourri (ou qui ont nourri les animaux qui vous ont nourri). C'est exactement pareil dans le principe. Le CO2 est ici un vecteur, entièrement renouvelable, inscrit au sein d'un cycle, le cycle du carbone.

Maintenant, soyez-donc cohérent avec votre mauvaise foi, comme vous êtes mu par une forme de combustion, essayez donc d'arrêter de respirer un instant, vous allez voir ça marche moins bien.

krakatoe | 09 mars 2014 à 22h38 Signaler un contenu inapproprié

@krakatoe.
Je ne suis pas sûr qu'accuser tiremen de mauvaise foi fasse avancer le schmilblick. D'autant que je pense qu'il n'a pas tort : il sait et comprend parfaitement tout ce que vous écrivez ; il met le doigt sur ce qui fait mal à savoir une contradiction qui nait chez les écologistes (pas les écolos), auquels j'appartient, du fait de leur incapacité à rentrer dans une critique radicale du capitalisme monétaire. Car comme vous le dites vous-même très clairement le problème du CO2 est un problème d'équilibre énergétique de la biosphère. Puisque tel est le cas, il faut arrêter de le traiter en unités monétaires et utiliser une comptabilité en unités d'énergie.

Jean-Claude Herrenschmidt | 10 mars 2014 à 10h36 Signaler un contenu inapproprié

@kraratoe
Une autre réaction. J'évite de mélanger les problèmes donc les réponses.
Certes les choix sont humains. Aie-je jamais laisser penser le contraire ? Si oui, veuillez m'en excuser. Je veillerai à l'avenir à être plus clair.
Je ne parlerai pas ici de la question de la conscience qui nous emmènerait sur une réflexion philosophique, domaine où ma compétence est si faible qu'il vaut mieux que j'arrête là.
C'est aussi pourquoi je me réfugie (par lâcheté ?) sur un terrain que j'essaie aussi rationnel que possible, celui des conclusions scientifiques.
Quand j'assume une opinion ou un avis, j'argumente ma position sur des résultats scientifiques. Si ceux-là sont partiels et encore mal assurés, j'argumente avec prudence. S'ils sont acceptés et défendus par l'ensemble de la communauté scientifique je les adopte comme des bases solides de ma compréhension des problèmes… de nature scientifique.

Jean-Claude Herrenschmidt | 10 mars 2014 à 10h46 Signaler un contenu inapproprié

@ Jean-Claude Herrenschmidt,
Pour mon compte personnel, il y a bien longtemps que j’ai cessé de me formaliser des réponses acerbes des "Krakatoe" et consort.
Lui, et ses semblables, chevaliers vert du "éolien Über Alles" refusent toute critique de leur évangile, de leur Credo.
C’est un peu comme en religion, où l’on trouve des croyants très engagés, très religieux qui affirment ne jamais connaitre de doutes :
Les intégristes.
Mieux même, ils font du doute un phénomène diabolique.
Pour eux, douter, c’est faillir, trahir, sombrer dans le chaos.
Parce qu’ils érigent à tort leur foi en certitude, ils s’interdisent intérieurement et socialement de douter, et surtout, l’interdisent aux autres.
Le refoulement du doute conduit à toutes sortes de crispations :
Intolérance, pointillisme rituel, rigidité doctrinale, diabolisation des incroyants, fanatisme allant jusqu’à la violence meurtrière.
Ces intégristes, soi-disant écologistes, à l’image des religieux du même tonneau, se ressemblent parce qu’ils refusent le doute, cette face sombre de la foi, qui en est pourtant l’indispensable corollaire.
J’ajouterai que je ne fais guère de différence entre l’intégrisme religieux, l’intégrisme politique, ou l'intégrisme "vert"…
Simplement, ce ne sont pas les mêmes dieux, mais les effets sont les mêmes.
D’une certaine manière, ils vont jusqu’à me faire penser à une secte.
Alors, pourquoi voudriez-vous que je me formalise ?

Tireman | 10 mars 2014 à 15h59 Signaler un contenu inapproprié

Je ne peux pas vous donner tort.
Mais je ne suis pas certain que krakatoe soit de cette "religion" là.
Alors j'essaie, si cela est encore possible, de lui faire entendre ma raison.
Avec ce qui me reste d'humilité. Mais je ne veux pas passer pour une bille, non plus.
Si cela peut lui rendre service, ou à d'autres.

Jean-Claude Herrenschmidt | 10 mars 2014 à 18h33 Signaler un contenu inapproprié

Votre intention est louable, monsieur Herrenschmidt.
Hélas, quand on relit les post de Krakatoe, on se rend compte qu’il n’est pire sourd que celui qui ne veut point entendre.
Comment raisonnablement débattre avec quelqu’un qui n’a que l’agressivité pour tout argument ?
Et en parlant de "mauvaise foi", comme il l’écrit, que penser de son post du 09 mars 2014 à 22h38 ?
Voilà pourquoi, en règle générale, j’évite de répondre à ce genre d'anathème.
Bon courage à vous.

Tireman | 11 mars 2014 à 10h37 Signaler un contenu inapproprié

@Tireman

Votre positionnement "anti-éolien" à tout crin, vous fait également basculer dans une forme d'intégrisme, que vous décrivez d'ailleurs fort bien.

Hersseru | 07 novembre 2014 à 17h59 Signaler un contenu inapproprié

Je vais peut être vous surprendre, Hersseru, mais je suis d'accord avec vous.
Et je suis pleinement conscient que je rentre parfaitement dans cette catégorie des "impérialistes paysagers" dénoncé par Benoît Praderie, qui préside la fédération Planète éolienne, expression reprise par l'ensemble des pro-éolien...
Le moyen de faire autrement quand on lutte contre le saccage de notre patrimoine ?
Le moyen de faire autrement quand on sait que le dit saccage se pare de pseudo couleurs écologique, alors qu'il n'est qu'une pompe à fric pour quelques uns qui ont su choisir le bon argument de marketing ?
Alors, oui, je l'admet, je suis entré en résistance, ce qui implique parfois, hélas, un certain intégrisme.

Tireman | 10 novembre 2014 à 10h47 Signaler un contenu inapproprié

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