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Actu-Environnement

Agrivoltaïsme et économies d'eau : les synergies émergent

Quand les ombrières agrivoltaïques s'articulent en fonction des besoins des plantes et les protègent des aléas, les économies d'eau sont possibles. Des arguments qui ont du poids en cette période où l'eau manque déjà. Reportage dans le Vaucluse.

Reportage vidéo  |  Energie  |    |  B. Clarke

Dans la commune d'Apt, dans le Vaucluse, une centrale solaire s'étend sur 2 500 m2 de terres agricoles, mais sans entraver l'activité de l'agriculteur qui y récolte des prunes. Les panneaux solaires reposent sur des piliers de plusieurs mètres de haut solidement vissés dans la terre. Les arbres fruitiers poussent sous l'installation, qui joue le rôle d'ombrière. Point particulier : les panneaux solaires se déplacent pour laisser passer plus ou moins de lumière.

Associés à une batterie de capteurs surveillant l'état de la plante, les conditions météorologiques et l'irrigation du sol, les panneaux solaires deviennent parties prenantes de la production fruitière en s'adaptant aux besoins des plantes. Si l'ensoleillement et la chaleur sont trop puissants, les panneaux se déplacent et couvrent une plus large surface, créant ainsi plus d'ombre. Et inversement, si nécessaire. Pareil pour l'irrigation, les capteurs permettent d'estimer et de fournir la juste quantité d'eau nécessaire à une production similaire avec un arrosage plus important. Voir le reportage vidéo.

Conséquence, entre l'installation solaire dynamique et un système d'irrigation très précis, les économies d'eau pour une exploitation agricole peuvent varier entre 30 et 40 %. Ce qui est considérable compte tenu de la quantité d'eau que consomme l'agriculture et les conflits d'usage qui émergent désormais en période estivale.

Synergie d'acteurs

Cette expérimentation est le fruit d'une rencontre entre deux entités expertes dans leur domaine, Ombrea, une start-up qui développe depuis six ans des systèmes innovants de protection des cultures, et la Société du canal de Provence, qui existe depuis soixante ans et alimente en eau brute 2 millions d'habitants et 6 000 exploitations agricoles dans la région. Cette dernière accompagne les agriculteurs pour une irrigation plus durable et précise. Ensemble, ils ont donc créé une filiale, Agriteos dont la première réalisation se concrétise avec ce projet, encore en phase expérimentale.

Pour ce projet, les deux entités ont financé l'installation solaire, avec le soutien de la Région Sud et de la Caisse d'épargne et de prévoyance Côte d'Azur. La vente de la production électrique injectée dans le réseau permet d'amortir l'investissement. À plus long terme, sur des projets plus ambitieux, plus rentables, Agriteos ouvrira le financement à des tiers-financeurs en capacité d'apporter davantage de capital.

Toutefois, le caractère agricole devra toujours primer sur la production énergétique, conformément à la loi relative à l'accélération de la production d'énergies renouvelables (ENR), adoptée le 7 février 2023 et qui instaure pour la première fois un cadre légal à l'agrivoltaïsme.

Réactions1 réaction à cet article

Oui, on a ici affaire à une conception vertueuse de l'agrivoltaïsme, sur 2500 m2, pas sur 50 ou 60 ha sans aucune récupération de l'eau de pluie, avec des arbres fruitiers de taille réduite, pas avec 5 moutons "verts" à l'ha... C'est très bien, y compris pour les économies d'eau, mais ce n'est qu'une vitrine, 1% (et sans doute beaucoup moins !) des surfaces occupées par le solaire. Et ce 1% est l'alibi des promoteurs pour faire passer le reste, tout le reste, infiniment plus lucratif que ces trackers intelligents. Attention à ne pas tomber dans le panneau !
Yves C

nync | 19 avril 2023 à 10h03 Signaler un contenu inapproprié

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