La gestion des eaux pluviales peine encore à bien s'intégrer dans les politiques d'aménagement du territoire, en particulier l'approche reposant sur la mise en œuvre d'ouvrages alternatifs. La question n'est toutefois pas nouvelle. Émergente en France dans les années 1970, la réflexion sur les techniques alternatives – noues, toitures stockantes, tranchées drainantes, bassins, etc. – a fini par aboutir, dans les années 1980, à la construction d'ouvrages dans des villes s'urbanisant vite et rencontrant des difficultés dans la maîtrise de l'eau urbaine. Depuis les années 2000, cette approche s'est complétée d'une ambition nouvelle de réduction des îlots de chaleur ou de reconstitution de milieux naturels.
Construits à différentes époques et selon plusieurs doctrines, les ouvrages de gestion de l'eau de pluie s'avèrent donc très hétéroclites. Et un certain nombre d'entre eux arrivent aujourd'hui en fin de vie économique… Par ailleurs, le partage des connaissances sur leur état, sur les processus qu'ils mettent en œuvre, sur les traitements de l'eau qu'ils opèrent, les meilleures pratiques, etc... se heurtent à de nombreux obstacles, malgré la présence d'équipes de recherche qui travaillent spécifiquement sur le sujet. L'objectif du projet Co-UDlabs vise à inverser cette tendance.
« Les résultats de recherche n'étaient pas utilisés de manière directe dans l'évolution des pratiques et de la réglementation à l'échelle européenne, souligne Élodie Brelot, directrice du Graie pôle eaux et territoires, impliqué dans le projet. L'ambition est de faire sortir les résultats de recherche des cartons pour les rendre utiles à l'évolution de la gestion de l'eau dans la ville. » Détails du projet lors d'un entretien avec Élodie Brelot, lors du Carrefour des gestions locales de l'eau (CGLE), à Rennes, en juin dernier.