Sur une parcelle expérimentale de quatre hectares, des milliers de ceps de vignes ont été arrachés, puis réduits en fragments grâce à une broyeuse et un cribleur. Une parcelle assez grande pour optimiser le coût de déplacement de ces engins. Le but : valoriser les déchets verts au lieu de les brûler à l'air libre, comme c'est le cas généralement, ce qui participe à la pollution atmosphérique. « Aujourd'hui, les agriculteurs ont encore le droit de le faire mais mieux vaut anticiper une future interdiction en pensant dès maintenant à une méthode alternative pour se débarrasser de ces déchets verts et de façon économiquement viable », précise Gérard Gazeau, chargé de mission à la chambre d'agriculture du Vaucluse.
Alimenter la centrale biomasse de Gardanne
Une expérimentation menée conjointement avec Uniper, l'énergéticien qui gère notamment la plus grande centrale biomasse de France, à Gardanne. Cette dernière doit brûler 800 000 tonnes de bois par an pour produire de l'électricité. Mais ce n'est pas si facile de trouver autant de bois dans un périmètre local, en particulier en région PACA. De ce fait, aujourd'hui, 50 % de son bois provient de l'étranger. Pour le reste, l'entreprise doit diversifier son approvisionnement : « La moitié provient de ressources forestières, sur un rayon très large de 17 départements autour de l'usine. l'autre moitié est issue de bois de fin de vie, des déchets issues de déchèteries ou de pratiques agricoles », explique Gilles Martinez, ingénieur forestier chez Uniper.
Selon Uniper, le gisement de déchets verts en provenance des activités agricoles serait considérable « en PACA. Il y aurait plusieurs centaines de milliers de tonnes par an. » Reste à les mobiliser, ce qui n'est pas une mince affaire. On retrouve les mêmes difficultés qu'en exploitation forestière : morcellement des parcelles, accès parfois difficile… De plus, pour faire changer les pratiques agricoles, il faudra soit une interdiction règlementaire soit une incitation des agriculteurs en achetant ce bois à un tarif attractif. Cette première expérience devrait néanmoins permettre d'éclaircir un certain nombre de points, notamment sur les coûts de fabrication du combustible.