A partir du 1er juillet 2018, la vitesse sera réduite de 90 à 80 km/h sur les routes secondaires à double sens sans séparateur central, a annoncé le Premier ministre en janvier dernier. L'enjeu sécuritaire est la principale motivation de cette mesure visant 400.000 kilomètres de routes secondaires bidirectionnelles.
Le Commissariat général au développement durable (CGDD) a évalué le bilan socio-économique de la mesure (1) appliquée aux véhicules légers empruntant les routes nationales et départementales bidirectionnelles à chaussée unique. L'abaissement de la vitesse de 10 km/h sur ce réseau "présente un bilan positif de l'ordre de 230 millions d'euros [M€] dû essentiellement à la réduction de l'accidentalité. C'est sur ce périmètre qu'une mesure de réduction des vitesses maximales autorisées [VMA] a le plus de sens", estime le CGDD, dans une étude parue ce mardi 6 mars. Le coût de la perte de temps subie par les usagers (-665 M€) est ainsi compensé par les gains en accidentalité réduite (769 M€). La baisse de vitesse permettrait d'éviter 122 morts sur ces voies, contre 13 sur les routes nationales et départementales à chaussées séparées, ajoute le CGDD. Les bénéfices environnementaux sont quant à eux jugés "faibles", "de second ordre". Les économies de carburant génèrent 32 M€. Tandis que la baisse des émissions de CO2, des particules fines et des oxydes d'azote (NOx) apporte un gain total de 11 millions d'euros. En matière de réduction des nuisances sonores, le bénéfice est nul.
