300.884 tonnes de pneus traités en 2008
En 2008, Aliapur a collecté un volume de 301.884 tonnes de pneus usagés (l'équivalent de 42 millions de pneus de voitures). 300.309 tonnes ont été collectées dans les garages.
Les producteurs ont déclaré de leur côté 298.766 tonnes de pneus usagers, soit moins que le volume collecté. Mais, un certain nombre de producteurs ne se déclare pas aujourd'hui, constate Eric Fabiew, directeur général. On atteint les limites du système avec un dépassement financier de 7 millions d'euros. Parmi les fraudeurs identifiés, certains importateurs de pneus : en 2004, l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a identifié 3.000 importateurs. Parmi eux, seuls 1.000 respectaient le décret. Aliapur atteint donc un taux de collecte en 2008 de 100,5 %.
Autre point noir à traiter par Aliapur : le stockage chez les agriculteurs, qui utilisent les pneus pour l'ensilage.
La question des déchets historiques (240.000 tonnes de pneus oubliés en 2004) a trouvé une solution au travers de Recyvalor, qui réunit l'ensemble de la profession. L'accord signé par l'interprofession prévoit ainsi l'élimination en 8 ans des 80.000 tonnes de pneus constituants les stocks orphelins, soit l'équivalent de 11 millions de pneus de voitures. En 2008, l'association a traité 2.457 tonnes de pneus, pour un budget de 358.000 euros. De son côté, Aliapur a pris en charge l'évacuation de 1.575 tonnes de pneus (11 stocks historiques traités depuis 2005).
La société affiche un chiffre d'affaires de 58,8 millions d'euros. Les coûts sont répartis à 48,15 % pour la collecte et le transport, à 32,88 % pour la transformation, à 11,10 % pour la valorisation et à 7,87 % pour la R&D.
La contribution environnementale pour le pneu de voiture passera en 2009 à 1,50 €, contre 1,60 € en 2008 (2,20 € en 2004). Afin d'abaisser sans cesse les coûts, Aliapur recherche une constante professionnalisation de la filière. Formation des trieurs conduisant au certificat de qualification professionnelle d'opérateur trieur, réorganisation opérationnelle et élaboration d'une charte pour la collecte en déchetterie font partie des moyens pour y parvenir.
La valorisation matière privilégiée
Si 14,5 % des pneus usagés sont réutilisés après rechapage, les tonnages restants sont traités en valorisation matière prioritairement ou valorisation énergétique.
47,1 % des pneus collectés partent en valorisation matière, dont 14,2 % pour les travaux publics et 1,6 % de recyclage carbone et fer. Pour la valorisation des fils d'acier, Aliapur et Arcelor Mittal se sont rapprochés afin d'envisager un recyclage plus satisfaisant.
Parmi les voies de valorisation matière en phase commerciale, un sol équestre à base de granulats de pneus usagers et le comblement de carrières (couches de pneus usagers de grande taille). Les granulats sont également utilisés pour la fabrication de terrains de football synthétiques, les pistes d'athlétisme, les sols de terrains de jeux…
38,4 % des pneus usagers en valorisation énergétique
38,4 % des pneus collectés sont valorisés dans la filière énergétique. Les broyats de pneus sont utilisés entre autre dans la fonderie FMGC de Loire-Atlantique. Certains sont incinérés.
Depuis 2008, un nouveau débouché a été trouvé : une partie des pneus français vont alimenter une chaufferie urbaine en Suède. L'installation de Norrköpping consomme chaque année 15.000 à 30.000 tonnes de pneus usagés. Après des tests concluants, Aliapur devrait livrer annuellement 15.000 tonnes de broyats à la chaufferie.
La recherche de voies de valorisation est une priorité pour 2009 afin d'assurer la viabilité économique de la filière. Selon Serge Palard, président - directeur général d'Aliapur, l'automobile et le pneumatique sont entrés dans une phase de turbulences importantes et la baisse des ventes de pneumatiques neufs impacte la collecte des pneus usagers.