Le nouveau texte prévoit de réviser et de regrouper sept directives qui à l'heure actuelle se chevauchent en couvrant des activités similaires et notamment la directive relative à la prévention et à la réduction intégrées de la pollution (dite IPPC). Il concerne 52.000 installations industrielles et agricoles européennes (installations de combustion, incinérateurs de déchets, fermes porcines, etc.). La nouvelle directive vise à encourager l'application des Meilleures Techniques Disponibles (MTD), c'est-à-dire les technologies les plus efficaces que peuvent mettre en place les industriels à un coût économiquement acceptable, afin d'atteindre un niveau élevé de protection environnementale.
Dérogations pour les grandes centrales à combustion
Le délai supplémentaire pour les petites centrales pour les chauffages urbains (moins de 200 MW), a de son côté été ramené à 2023 au lieu de 2024 proposé par les Etats membres, selon le Bureau européen de l'environnement (BEE). Enfin, les nouvelles centrales électriques devront en revanche respecter la date de 2012 pour appliquer ces normes.
Du côté des nouvelles installations : pour recevoir un permis, celles couvertes par la directive devront utiliser les MTD pour optimiser leurs performances environnementales, ''en matière de pollution de l'air, des sols, des eaux, de nuisances sonores et de sécurité''. Les Etats membres disposent d'une certaine marge de manœuvre ''pour faciliter l'application des règles tant qu'un haut niveau de protection environnemental est maintenu''. Ils peuvent bénéficier d'une dérogation à condition que les coûts résultants de l'application de ces règles soient ''disproportionnés comparés aux bénéfices environnementaux'', ont précisé les eurodéputés.
Des contrôles devraient a posteriori être réalisés par la Commission européenne tous les 3 ans. Mais Christian Schaible, chargé des politiques industrielles pour le BEE craint que ''certains Etats membres ne dérogent sur la base de caractéristiques techniques pour des nouvelles installations''.
Si le BEE constate ''des améliorations'' sur le concept général de flexibilité dérogé aux MTD, la fédération d'ONG environnementales ''aurait voulu plus de restrictions'' et regrette qu'aucun ''critère contraignant ne soit défini'' dans ce texte ''flou''. ''Il y a des lignes directrices mais les Etats membres ne veulent pas des critères obligatoires contraignants'', a déploré M. Schaible.
Le texte final pourrait formellement être entériné par le Conseil de l'UE cet automne avant de paraître dans le Journal officiel de l'Union en 2011 et permettre aux Etats membres de transposer la directive dans leur législation nationale.