L'association professionnelle des éco-organismes chargés de la gestion des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) déplore que les Européens conservent de très nombreux petits équipements inutilisés. Pourtant, explique le Weee Forum, les téléphones et autres équipements électroniques représentent un gisement de métaux rares : 800 g d'argent, par tonne de circuits imprimés, 150 g d'or et 50 g de palladium.
Pour augmenter la collecte, le Weee Forum souhaite la mise en place de nouvelles approches. Il plaide, en particulier, pour que soit élargie à l'ensemble des acteurs la responsabilité qui revient aujourd'hui aux producteurs. L'objectif serait de soumettre toutes les entités qui détiennent des déchets électroniques à des obligations légales minimales. Autre proposition : créer des systèmes de restitution adossés à des consignes. Les éco-organismes défendent aussi une harmonisation à l'échelle internationale du régime de la responsabilité élargie des producteurs (REP).
Ces idées sont mises en avant alors que les éco-organismes européens bataillent pour atteindre les objectifs de collecte que leur impose la réglementation européenne. Le sujet a donné lieu à une passe d'armes, fin 2021, entre les pouvoirs publics et les éco-organismes français, qui estiment très difficile, voire impossible l'atteinte des objectifs européens. Et de rappeler qu'ils mettent à disposition des particuliers des boîtes de collecte dans certains commerces, qu'ils proposent la reprise d'équipements lors de la vente de produits neufs ou encore mettent en œuvre des opérations d'envoi postal des téléphones mobiles.
Un tiers des mobiles européens sont inutilisés
Si l'Europe est en avance, compte tenu de la règlementation qui impose la collecte des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), les éco-organismes des différents dispositifs de responsabilité élargie des producteurs d'équipements électriques et électroniques déplorent qu'environ 30 % des mobiles en circulation en Europe ne soient en réalité plus utilisés.
Un sondage réalisé auprès de 8 775 ménages dans six pays européens (Italie, Pays-Bas, Portugal, Roumanie, Royaume-Uni et Slovénie) fait ressortir que chaque ménage possède, en moyenne, 74 produits électriques et électroniques (hors lampes). Treize d'entre eux sont « thésaurisés », c'est-à-dire conservés sans être utilisés. Et parmi ces 13 produits, quatre sont cassés. Les cinq les plus stockés sont les petits équipements ménagers (horloges, fers à repasser, par exemple), les petits équipements informatiques (disques durs externes, routeurs, claviers, souris, etc.), les téléphones portables et les petits équipements électroménagers (grille-pain, robots ménagers, etc.).
Qu'est-ce-qui justifie la conservation de ces produits inutilisés ? La première raison est la possibilité de l'utiliser ultérieurement (pour 46 % des personnes interrogées). Viennent ensuite la possibilité de vendre ou donner ces équipements (15 %), la valeur sentimentale associée à l'objet (13 %) et le fait que l'équipement pourrait avoir de la valeur dans le futur (9 %).