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L'AIE appelle une nouvelle fois les gouvernements à agir en faveur d'une maîtrise des besoins en énergie

Dans son dernier World Energy Outlook, l'AIE met en garde contre l'augmentation des besoins énergétiques de la Chine et de l'Inde et appelle les gouvernements à mettre en œuvre une transition vers un système énergétique plus sûr et moins polluant.

Energie  |    |  F. Roussel
À l'occasion de la publication de la dernière édition de son rapport prospectif World Energy Outlook, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) réitère ses avertissements déjà émis en 2006 et appelle une nouvelle fois à l'action. Le World Energy Outlook 2007 démontre plus clairement que jamais que si les gouvernements ne changent pas leurs politiques énergiques, l'utilisation du charbon et les émissions de gaz à effet de serre (GES) vont se développer inexorablement d'ici à 2030, encore plus rapidement que ce qui était prévu dans l'analyse 2006, a déclaré Nobuo Tanaka, directeur exécutif de l'AIE.

Le rapport compare en effet ce que sera la situation énergétique d'ici 2030 si on ne fait rien, à un scénario alternatif basé sur une demande d'énergie réduite et sur l'utilisation d'autres sources d'énergie. À l'heure actuelle, l'évolution de la situation énergétique en Chine et en Inde est en train de transformer le système énergétique mondial sous l'effet de leurs tailles immenses et de leur poids grandissant dans les échanges internationaux de combustibles fossiles. Ces évolutions concourent à une amélioration considérable de la qualité de vie des habitants, une aspiration que l'AIE qualifie de légitime mais qui a des conséquences alarmantes pour le reste du monde. L'AIE est catégorique : si les gouvernements du monde entier ne renoncent pas à leurs politiques actuelles, les besoins énergétiques de la planète augmenteront de plus que 50 % d'ici 2030 (1,8% par an). Dans ce scénario, la Chine et l'Inde représenteront 45 % de l'accroissement de la demande. Comme le laissait présager l'augmentation spectaculaire de ces dernières années, c'est la demande de charbon qui augmentera le plus, faisant un bond de 73 % entre 2005 et 2030. Face à ces prévisions, l'AIE met donc en garde contre cette hausse de la demande mondiale d'énergie qui constitue selon l'agence une menace réelle et de plus en plus grave pour la sécurité énergétique et climatique de la planète. En effet, le recours toujours plus important des pays consommateurs aux importations de combustibles par un nombre réduit de pays producteurs menace d'exacerber les risques pour la sécurité énergétique à court terme et la consommation croissante de combustibles fossiles continuera à faire augmenter les émissions mondiales de GES : dans le scénario de référence, cette hausse sera de 57 % entre 2005 et 2030. Pour l'AIE, il est donc urgent d'agir si l'on veut que les concentrations de gaz à effet de serre se stabilisent à un niveau permettant d'éviter une interférence dangereuse avec le système climatique.

Selon le scénario alternatif de l'AIE basé sur les mesures actuellement envisagées par les gouvernements partout dans le monde, les émissions mondiales de CO2 pourraient être stabilisées au milieu des années 2020 et réduite de 19 % à l'horizon 2030 par rapport au scénario de référence. Si la baisse des émissions se poursuit après 2030, les projections du scénario de politiques alternatives vont dans le sens d'une stabilisation à environ 550 parties par million (ppm) de la concentration atmosphérique à long terme de gaz à effet de serre exprimée en équivalents CO2. L'AIE rappelle toutefois que selon les estimations du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), cette concentration correspondrait encore à une élévation de la température moyenne de 3ºC. Pour limiter à 2,4 ºC la hausse moyenne des températures mondiales, soit le plus faible de tous les scénarios du GIEC, la concentration de GES dans l'atmosphère devrait être stabilisée à environ 450 ppm. Des efforts sont donc encore nécessaires. Pour y parvenir, l'AIE estime que les émissions de CO2 devront atteindre leur maximum en 2012 à environ 30 gigatonnes (Gt ou milliards de tonnes). Les émissions évitées seront issues d'une utilisation plus rationnelle des combustibles fossiles dans l'industrie, les bâtiments et les transports, de l'augmentation de la part relative de l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables, ainsi que de la généralisation du recours à la technologie de captation et de stockage du CO2 (CSC) dans la production d'électricité et l'industrie. Mais pour que ce scénario devienne réalité, l'AIE prévient qu'il faudra une action des pouvoirs publics exceptionnellement rapide et vigoureuse dans tous les pays et des avancées technologiques sans précédent dont le coût sera très important. Cette action vigoureuse, immédiate et collective devra être engagée par tous les Gouvernements y compris la Chine et l'Inde afin de replacer le monde sur une trajectoire énergétique plus durable alors que jusqu'à présent, la plupart des pays se sont davantage contentés de paroles que d'actes.

Selon l'AIE, l'approche la plus économiquement efficace fera intervenir des instruments du marché, notamment ceux qui attribuent une valeur financière explicite aux émissions de CO2. Des mesures réglementaires telles que normes et prescriptions seront également nécessaires de même que des aides publiques aux activités de recherche à long terme, de développement et de démonstration portant sur les nouvelles technologies. En Chine et en Inde, c'est avant tout l'urgente nécessité de lutter contre la pollution atmosphérique locale qui amènera sans doute à redoubler d'efforts pour endiguer l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre. À ce sujet, l'agence privilégie la coopération étroite avec les deux géants : les pays de l'AIE, d'une part, ainsi que la Chine et l'Inde, d'autre part, ont potentiellement beaucoup à gagner d'une coopération renforcée en matière de politique énergétique.

L'AIE demande donc à tous les pays de relever le défi en mettant en œuvre une transition vers un système énergétique plus sûr et moins émetteur de carbone, sans entraver le développement économique et social. Les dix années à venir seront cruciales pour tous les pays, y compris la Chine et l'Inde, a déclaré Nobuo Tanaka.

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