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Le WWF remonte au créneau contre l'importation de bois illégal

Dans le but de sensibiliser le grand public, mais aussi le gouvernement et les professionnels, le WWF relance sa campagne « Je dis non au bois illégal » avec l'objectif de freiner l'exploitation illégale de la forêt tropicale du bassin du Congo.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
   
Le WWF remonte au créneau contre l'importation de bois illégal
Présentation de la Campagne
   
Selon une étude du WWF « Failing the forest, Europe's illegal timber trade » (WWF UK, 2005), la France reste le premier importateur de bois tropical africain en Europe. Près de 40 % du bois tropical importé sont issus de coupes illégales pratiquées dans des zones protégées ou d'abattage dans des aires concédées sans respecter des plans d'exploitation destinés à assurer le renouvellement de la forêt. Ce bois est principalement utilisé dans la construction de volets, de portes, de parquets, d'escaliers ainsi que dans la menuiserie de gros œuvre pour les charpentes.
Or, outre le fait que les forêts tropicales abritent plus de 50 % de la diversité biologique terrestre et constituent une précieuse source d'approvisionnement en matières premières pour l'homme, elles jouent également un rôle important dans la régulation du climat en influant sur le cycle de l'eau et le régime des pluies. Pourtant, environ 14 millions d'hectares de forêt tropicale disparaissent chaque année, soit l'équivalent de la superficie de la forêt française.
Dans ce contexte et de manière à sensibiliser le grand public à la problématique des forêts tropicales, le WWF avait lancé à l'occasion de la journée mondiale des Forêts, le 21 mars 2006, une campagne de lutte contre les importations de bois tropical illégal sous le slogan ''Je dis non au bois illégal. En achetant du bois, faites le bon choix''. Il s'agissait d'inciter les consommateurs à acheter des bois tropicaux de provenance légale en identifiant les enseignes proposant les produits bénéficiant des meilleures garanties environnementales.
Vendredi dernier, l'ONG a relancé cette campagne avec cette fois l'objectif de freiner l'exploitation illégale de la forêt tropicale du bassin du Congo, la deuxième plus importante après celle d'Amazonie. Les forets s'étendent sur six pays : République Démocratique du Congo, République du Congo, Gabon, Cameroun, Guinée Equatoriale et République Centre Africaine. Aux fonctions environnementales de ces forêts s'ajoutent, des enjeux économiques et socioculturels pour les personnes qui y résident. Elles sont des sources d'approvisionnement indispensables pour près de 80 % des habitants.
Dans le cadre de cette campagne, le WWF a rendu public les résultats de l'enquête 2007 sur le niveau d'information environnemental fourni au consommateur lors de l'achat de produits en bois tropical. Réalisée auprès de 8 enseignes du bricolage, de la construction et de l'ameublement (Casa, Castorama, Ikea, Leroy Merlin, Bricorama, Bricomarché, Habitat et Point P), l'enquête révèle que sur l'ensemble de l'offre, l'origine des bois utilisés n'est pas mentionnée dans 70 % des cas, et la dénomination scientifique des essences dans 90 %. Seulement 13 % des quantités importées sont certifiées par le label FSC (Forest Stewardship Council ou Conseil de bonne gestion forestière, créé en 1993 par des ONG environnementales et sociales, dont WWF). Ces résultats sont particulièrement décevants, commente Philippe Delétain, chargé du programme « Forêts tropicales » au WWF-France, spécialement au regard des engagements pris par la France et les professionnels de la filière en termes d'information environnementale sur les étiquettes des produits et d'approvisionnement responsable. Le gouvernement et les collectivités, qui utilisent 1⁄4 des importations françaises de bois africain se sont en effet engagés (circulaire du 5 avril 2005) à ne plus utiliser que du bois et des produits dérivés issus d'une exploitation durable. Mais à ce jour, aucun résultat concret n'est encore visible, déplore Philippe Delétain.

Avec cette campagne parrainée par Yannick Noah, le WWF-France souhaite sensibiliser le gouvernement, les collectivités, et les entreprises aux efforts qui sont désormais engagés par plusieurs concessionnaires forestiers en vue d'obtenir une certification. Les labels FSC, PEFC (Pan European Forest Certification), SFI (Sustainable Forestry Initiative), ATSF (American Tree Farm System) et CSA (Canadian Standart Association) attestent d'une gestion forestière raisonnée et permettent aussi aux consommateurs d'identifier les produits provenant de forêts tropicales gérées selon des pratiques respectueuses de l'environnement et socialement bénéfique pour les populations locales.
Le WWF estime toutefois que le label FSC est le seul à garantir une exploitation durable des forêts. À la différence d'autres systèmes de certification, il fixe des obligations de résultat et non des simples processus d'amélioration de l'exploitation. De plus, tous les ans, il assure des audits détaillés en forêt visant à s'assurer de la protection de la biodiversité et du respect des droits sociaux de ceux qu'y travaillent, affirme Philippe Delétain, chargé du programme Forêts tropicales au WWF-France.

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