''Sur la Vendée, il n'y a pas de difficultés en ce qui concerne le nombre de maisons en danger. 80% sont des résidences secondaires, a déclaré mercredi 7 avril le ministre de l'environnement Jean-Louis Borloo lors d'une audition au Sénat devant la mission commune d'information sur les conséquences de la tempête. Sur les 16 communes de Charente-Maritime concernées, il y en a 4 où les élus souhaitent des débats. Ce département comporte plus de résidences principales que de résidences secondaires''. Ces ''zones noires'' ne seront pas figées et pourront être débattues, a affirmé le ministre d'Etat. Ce n'est pas l'avis des préfets des départements concernés, qui ont de leur côté indiqué que la cartographie de ces zones n'était pas négociable. Le retour à l'état naturel des zones noires se fera par une acquisition à l'amiable des biens. Faute de quoi, l'Etat engagera une procédure d'expropriation.
Les propriétaires des 1.393 maisons qui seront démolies toucheront en moyenne 250.000 euros d'indemnisation, a déclaré jeudi 8 avril Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), devant le Sénat. Au total, la tempête Xynthia devrait coûter 1,5 milliard d'euros aux compagnies d'assurance. L'addition s'élèvera de 300 à 400 millions d'euros pour l'Etat, via le fonds Barnier de prévention des risques naturels majeurs. Mais le recours à ces fonds pourrait être limité : d'une part, les inondations par submersion marine n'entrent pas dans son champ d'intervention. D'autre part, le montant de ses indemnités est plafonné à 60.000 euros par maison. Or le gouvernement compte indemniser les victimes en fonction des prix du marché d'avant la tempête, souvent bien supérieur à ce montant.
Le projet de loi Grenelle 2 devrait permettre de résoudre ces deux points. Lors de son examen en mai prochain par l'Assemblée nationale, le gouvernement proposera des amendements en ce sens, a déclaré Jean-Louis Borloo. Des Plans de prévention du risque inondation (PPRI) d'urgence pourraient aussi être créés par la loi, avec obligation d'être achevés en 2-3 ans. La réalisation de certains d'entre eux traîne parfois depuis plus d'une décennie.
Le ministre de l'environnement s'est dit optimiste quant à l'indemnisation rapide des sinistrés, qui devrait être effective dans l'ensemble avant l'été. La vraie difficulté sera la mise en œuvre du ''plan digues'', en cours de conception. Avec un coût de réfection des digues estimé à un million d'euros par kilomètre, ''il nous faudra des moyens budgétaires d'une autre nature'', prévoit le ministre.